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EAN : 9791025204979
160 pages
François Bourin (20/08/2020)
3.84/5   25 notes
Résumé :
Une femme s'apprête à faire un voyage. Elle n'a pas besoin de bagage, elle ne part que pour une nuit. Une seule chose l'obsède : emmener Ida, sa fille de 18 mois, à la mer. C'est nécessaire, vital presque. Ida n'existe pas, Ida n'a jamais existé. Des voix ne cessent de le lui répéter. Pourtant, elle l'a porté ce bébé, serré contre elle, changé, nourri au sein. Elle l'aime d'un amour animal. Un amour comme ça, on n'y est pas préparé.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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[RENTREE LITTERAIRE]
« Ida n'existe pas » est le sixième livre d'Adeline Fleury et pour moi le premier que je découvre de cette auteure. Ce petit roman d'environ 150 pages est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en 2013 à Berck-sur-mer. Un pêcheur a découvert une enfant de 15 mois morte sur la plage. Elle avait été déposée et abandonnée par sa mère au moment où la marée montait. On commence le livre par la découverte de l'enfant puis l'auteur remonte le fil des évènements pour comprendre comment on a pu en arriver à commettre un tel geste. Dans le roman, la mère n'a pas eu une enfance facile, rejetée par sa famille car trop différente d'eux de part sa couleur de peau et son intelligence. Elle est maltraitée, abusée. Son mariage n'est pas idyllique, une maternité compliquée, le rapport à son corps difficile… Les mots sont puissants, intenses, bruts, le récit émouvant, il prend aux tripes. Elle aime Ida autant qu'elle la hait. L'auteure arrive vraiment à retranscrire la puissance, la violence de ses sentiments. le voyage qu'elle va entreprendre est devenu vital, libérateur…
Vous pouvez le retrouver en librairie le 20 aout
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« Je déborde de tout, de cet amour insensé pour Ida, de cet amour détestation pour Alfonse, de mes souffrances du passé. Je suis une femme débordée. Il faut que ça cesse. le temps presse. C'est maintenant. »

Ce récit c'est le récit d'un voyage, un moment très court pendant lequel une femme se prépare, elle emmène sa fille, Ida, à la mer, elle est tourmentée cette femme, par le passé, par les douloureux souvenirs, elle n'a pas eu ce qu'on appelle « la vie facile ». Elle est crue cette femme, dans ses mots, dans ses pensées, même dans son amour. Elle nous livre le récit d'un amour bestial, qui mène à la folie. A moins que la folie ne date d'avant ?

Comment aimer un livre pareil ? Comment ne pas aimer cette confession ? J'ai aimé ne pas être ménagée par l'auteure. Elle nous livre un récit cru, avec des phrases courtes : comme son personnage elle va droit au but. J'ai aimé effectuer cette lecture dans l'appréhension après le chapitre 0. Au-delà du besoin de libération que nous transmet ce personnage, l'auteur fais ressentir tout l'amour animal de cette femme pour Ida. Il m'a fallu discerner le vrai du faux et l'amour de la folie. Je vois ce livre comme un témoignage des pensées qui fusent, à une vitesse affolante, de cette « femme-zèbre » face à la maternité, face à la vie. Cette « maternité muette », répond à une enfance traumatisante, à travers laquelle l'auteur dresse un portrait du Gabon, d'une tribu. J'ai aimé découvrir tout cela, j'ai aimé être le réceptacle de ce témoignage.

Mais est-ce que je peux dire que j'ai aimé le récit en lui-même ? Je l'ai trouvé dur, cru, terrifiant et beau à la fois. Je l'ai fini au bord de la mer, à la plage (saisirez-vous l'ironie…) à la fois perplexe et confuse, mais aussi reconnaissante d'avoir connu un fragment de cette femme débordée.
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Adeline Fleury ne m'a jamais déçue ! Une auteure engagée, dont j'aime l'écriture belle, parfois directe, souvent poétique, toujours forte et adaptée.
Un roman que j'ai lu d'une traite, envoûtant, qui nous parle de la condition féminine pour certaines petites filles qui subissent des horreurs indicibles, qui sont meurtries dans leur chair et leur féminité par des hommes abjects, égoïstes, méprisables et pervers, mais aussi, et c'est peut-être encore plus grave, par des femmes censées les protéger.
Un texte puissant, à l'aune de Je, tu, elle, qui m'avait également bouleversée sur des thématiques qui nous touchent toutes et tous : les traditions, le viol, la pédophilie, la maltraitance, la difficulté de se construire et de devenir à son tour mère dans ces conditions. Et en toile de fond la folie.
En outre, pour un livre qui traite de la maternité, farouche et obsessionnelle (réelle, fantasmée ?), le choix du titre me paraît capital : le mont Ida, c'est la grotte (matrice) où Rhéa accouche de Zeus pour essayer de le sauver car son père Cronos veut le tuer. Elle n'empêchera pas qu'il soit précipité dans le Tartare, mais s'arrangera pour qu'il soit nourri par la nymphe Ida, avec l'aide de la célèbre chèvre Amalthée.
Un ouvrage qui relie et touche d'autant plus qu'il est basé sur une histoire réelle.
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Ce titre est librement inspiré d'une histoire vraie, celle d'Adélaïde, 15 mois, « enfant fantôme », morte noyée, retrouvée par des pêcheurs de crevettes le 20 novembre 2013 sur une plage de Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Sa mère, Fabienne Kabou, sera jugée devant la cour d'assises de Saint-Omer. Originaire du Sénégal, âgée de 39 ans, elle reconnaît alors avoir voulu « mettre fin aux jours » de la petite fille, la déposant sur la plage à marée montante. Pour expliquer son crime aux enquêteurs, elle avancera des problèmes d'incompatibilité dans sa vie de couple ou encore des hallucinations sonores et visuelles… C'est donc de cette histoire dont s'est emparée Adeline Fleury, alors que la jeune femme s'apprête à partir en voyage, pour aller voir la mer, avec sa petite Ida. Des voix ne cessent de lui répéter combien il est vital qu'elle s'y rende. Bien sûr, ce ne sera pas la mer de son enfance, en Afrique, mais la jeune mère a besoin de se confronter à l'Océan, pour le bien de sa fille, pour son bien à elle. Depuis qu'elle a perdu sa virginité, bien trop tôt, qu'elle a été recousu sauvagement par sa famille, a été envoyée en France par punition, cette jeune femme perdue – au QI très élevé – a l'impression de vivre une vie à moitié. A moitié diplômée, à moitié en couple, à moitié mère. Elle a découvert sa grossesse tardivement, a accouché seule et a décidé de ne pas déclarer la naissance de sa fille aux autorités. Elle se demande d'ailleurs parfois si Ida existe vraiment, si tout ce qu'elle vit n'est pas qu'un rêve, le résultat d'une sorcellerie. Elle aime tellement sa fille pourtant, à vouloir lui faire mal. La maternité a déclenché chez elle un instinct animal qui l'interroge et l'effraie, dont elle se sent prisonnière. le mensonge est aussi devenu une seconde peau, un récit lisse qu'elle raconte à Alfonse, son compagnon, souvent absent, et indifférent au duo qu'elle forme avec sa fille. Ce roman, porté par l'écriture magnifique d'Adeline Fleury se lit en une bouchée. Il est à la fois dérangeant, fort et sublime. Il a le mérite d'ouvrir la porte aux explications et à l'empathie face à l'impensable. Il résonne, fatalement. J'en ai aimé aussi la beauté et la sensualité, qui donne chair à cette mère en quête d'apaisement.
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« Je suis une mère débordante d'amour et meurtrière en puissance. Chaque femme a cette dualité en elle. »

Adeline Fleury aime parler des femmes, des mères, de l'amour passion, animal. Je suis ravie de la retrouver ici avec un récit puissant, une plongée dans l'esprit d'une femme troublée, blessée, déchirée entre l'amour instinctif qu'elle éprouve pour sa fille et son envie de la détruire.
La narratrice a trente-sept ans. Après une fausse couche et un avortement, c'est la première fois qu'elle devient mère. Mais « accoucher fait-il d'une femme une mère?« . Elle ne le pense pas.

Comment aimer, dire « je t'aime » quand on ne l'a jamais entendu? Fille d'un père blanc, adjoint au consul de France et d'une mère gabonaise, elle est la seule de la famille à ressembler à une « zoulou blanche« . C'est ainsi que l'appelle Alfonse, son amant de trente ans son aîné, sculpteur dont elle est la muse.

De son enfance au Gabon, elle garde le souvenir d'une enfance détruite par son précepteur et surtout par l'abandon de sa famille et l'action réparatrice de sa mère et ses tantes.

» Je suis une femme glacée, emmurée dans sa forteresse. »

Aujourd'hui, des voix, peut-être les esprits de l'eau et de la forêt, lui murmurent d'aller à la mer. Alors, elle prépare ce voyage qu'elle va faire avec sa fille, celle qu'elle n'a même pas déclarée, vers une station balnéaire perdue dans le Nord, Ecoeurville, » pour se libérer du reste, pour s'affranchir du quotidien, pour enfin se trouver. »

Adeline Fleury aime les paradoxes, les contrastes. le corps meurtri, la tête cherche inévitablement à se dissocier de tout ce qui est charnel. Elle déteste la vieille peau d'Alfonse, l'acte de l'allaitement, mais paradoxalement elle aime sa fille par instinct animal. Elle ne peut s'empêcher de la regarder dormir, de la toucher, de l'admirer. L'autrice aime plonger son lecteur dans l'incertitude. Chacun s'attachera à trouver la limite entre la réalité et le délire.

Ce roman est librement inspiré d'un fait réel. En 2013, un pêcheur de crevettes découvre le corps d'une enfant de quinze mois sur une plage de Berck-sur-Mer. L'enfant avait été abandonné par sa mère à la marée montante.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'ai vu qu'il s'agissait d'une petite fille. J'ai pensé " A quoi bon qu'elle vive". Une pulsion redoutable s'est emparée de moi, le nourrisson s'epoumone et je pose ma main sur sa petite bouche outrageusement dessinée, je veux etouffer ses cris et bien plus encore. J'ai voulu tuer ma fille que je ne connaissais pas par amour, j'ai voulu tuer ma fille que je ne connaissais pas pour la protéger des pires choses qui pouvaient lui arriver, comme s'il y avait pire que la mort. La vie, quand on est une fille. Elle connaîtrait des choses horribles et il valait mieux que ça arrete comme ça, avant que tout commence. Il n'y a pas de mot pour qualifier ces pensées. C'est effroyable. Une mère ne peut pas avoir pareilles pensées.
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Dors mon lionceau, dors mon petit ange. Mon cœur est prêt à exploser. Ça cogne à l'intérieur. Ça fait mal pareil amour, c'est violent. Quand je regarde mon bébé dormir, je me sens sale. On ne peut pas vouloir de mal à la personne qu'on chérit le plus au monde.
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Ce sentiment si puissant qui déborde, cette impression de m'être trop gavée d'amour, de ne plus pouvoir vivre avec, de vouloir le rejeter. D'avancer au quotidien avec une boule coincée au niveau de la gorge, un truc qui ne passe pas et qu'il faut expulser. J'ai envie de vomir l'amour pour ma fille.
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Une maman ça ne veut forcément que du bien. Quand je regarde l'enfant dormir, je me confronte à mes pires pensées. L'âme humaine est tortueuse. Je me découvre des idées inavouables. Je suis tout à la fois. Je suis mère débordante d'amour et meurtrière en puissance. Chaque femme a cette dualité en elle. Celles qui le nient se mentent à elles-mêmes.
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Je pense aux jours heureux. Ils se comptent sur les doigts d'une main.
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Videos de Adeline Fleury (7) Voir plusAjouter une vidéo
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VLEEL 297 Rencontre littéraire avec Adeline Fleury, Le ciel en sa fureur, Éditions de l'Observatoire
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