David Foenkinos, écrivain connu et reconnu, est obsédé par
Charlotte, peintre unique, chantre des couleurs, transcendante de la réalité.
Il est habité par elle, et ne sait pas pourquoi. Depuis des années, elle le hante. Il part à sa recherche. Il trouve des vestiges du passé. Qui le hantent.
Et puis survient la magie : il se met à écrire, à écrire, à écrire. Par petites phrases hachées. Tendres. Poétiques. Empathiques. Impossible d'écrire autrement.
« Je commençais, j'essayais, puis j'abandonnais.
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.
Alors, j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi. »
Charlotte nait dans une famille juive et allemande marquée par le malheur. Des suicides pèsent sur son destin, y compris, et surtout, celui de sa mère. Son père, médecin renommé, s'abrutit dans le travail.
« Il faut se méfier d'un homme qui travaille trop.
Que cherche-t-il à fuir ? »
L'Art la sauve, pour peu de temps. Elle est admise aux
Beaux-Arts malgré la pression nazie.
« On autorise ici ou là des respirations dans la déchéance. »
Elle tombe amoureuse. Follement. Eperdument. Mais l'ogre nazi la rattrape et elle est obligée de fuir en France, pour rejoindre ses grands-parents à la Côte d'Azur, où elle plonge dans une atmosphère morbide.
« La grand-mère et la petite-fille se comprennent.
Leur coeur bat de la même façon
Comme s'il était enroulé dans une étoffe.
Il se débat en sourdine, sans faire de bruit dans le corps.
A la manière coupable dont les survivants respirent. »
Elle peint. Elle peint comme elle respire. Elle se jette dans la peinture. Elle couvre de couleurs et de mots ses toiles.
C'est alors que survient le 2e amour. Et grâce à lui, la Vie.
Et puis la Mort.
«
Charlotte » : roman biographique émouvant, trouble, saisissant.
Difficile de parler autrement.