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EAN : 9782957495108
59 pages
Editions KF (01/04/2021)
3.67/5   3 notes
Résumé :
En 1995, Kristen Foisnon signe son ultime bande dessinée avant d’être emporté par la maladie. Il a mobilisé ses dernières forces pour finaliser ce projet. Malheureusement, il n’a pas pu le porter jusqu’à sa publication. Cette BD retrouvée dans un coffre d’archives par son fils David, va enfin pouvoir être éditée.

Marine Summercity, graphiste talentueuse, a porté les derniers coups d’ombrage qui manquaient pour parachever l’ouvrage en respectant subtil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Kristen Foisnon était un anarchiste libertaire engagé très jeune dans les luttes anti cléricales,féministes,écologistes...Il réalisé plusieurs ouvrages en breton puis désire ardemment " raconter sous forme de BD le combat de deux syndicalistes révolutionnaires dans le Brest des années 1910,Jules le Gall et Victor Pengam." Il ne pourra malheureusement pas aller jusqu'au bout de ce projet car il décède en 1996,il avait 37 ans. C'est l'association qui porte son nom qui permettra la naissance de son oeuvre en 2021 par un beau travaille collectif. Ce contexte explique certaines imprécisions notamment dans les dates. Marine Summercity graphiste brestoise finalise les dessins avec un soin méticuleux. Bien qu'uniquement en noir et blanc le graphisme traduit avec force la colère ouvrière,la violence de l'Etat, la fougue de parvenir à un monde meilleur.
Le texte est un plaisir car il nous plonge dans le langage populaire de l'époque avec beaucoup d'emprunt au monde animal! " Je vais te foutre le groin" , "raisonnement de cheval" " les bovins" " sales carnés" etc
L'histoire se bâtit à partir de l'arrestation de Jules en 1907. Il sera défendu lors de son procès par l'avocat qui avait déjà plaidé la cause de Victor Pengam un autre révolutionnaire. Ce dernier viendra témoigner de la bonté de Jules et déclarera " si vous le condamniez toutefois,sachez que vous frapperiez un homme mais vous n'emprisonneriez pas l'idée !"
Puis on visualise différentes manifestations toujours réprimées dans la violence : plusieurs 1 er Mai, une grève pour renoncer à s'engager dans la guerre,ou tout simplement réclamer le droit de vivre décemment. Lorsque Louise Sylvette vient faire un discours pour inciter à la contraception et ainsi avoir davantage les moyens d'éduquer les enfants,un bourgeois l'agresse en lui criant "quand les boches font naître 5 futurs soldats,nous n'en avons que 2 pour les combattre!!!" Tout est dit!
Et puis la guerre arrive et l'espoir de la lutte libertaire dégringole." La suspension du carnet B donna à beaucoup d'anarchistes l'illusion de redevenir des citoyens comme les autres. Ils sont morts comme des mouches pour défendre cet État qu'ils avaient usé leur vie à combattre..."
Il y a cependant de la beauté, comme la cotisation de tous les camarades de Jules pour lui permettre d'ouvrir une librairie dans une cabane d'un quartier populaire brestois.
Les brestois auront aussi le plaisir de redécouvrir les rues de Brest avant qu'elle ait été défigurée par la seconde guerre mondiale.
Assurément un très beau livre dont la préface et la post face complètent avec tact et respect la bd.
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Kristen Foison, L'auteur de cette bande dessinée est décédé en 1996 à l'âge de 37 ans. Cette oeuvre a été ressortie des cartons où elle semblait destinée à y rester pour toujours. Un travail de restauration a été effectué par Marine Summercity.
Kristen Foison est engagé dans les mouvements syndicalistes et militants brestois. Il nous raconte dans Gueule d'Or le début du syndicalisme avant la première guerre mondiale, un syndicalisme ouvertement révolutionnaire, avec au centre de l'intrigue, l'arrestation de Jules le Gall (Gueule d'Or) et Victor Pengam.
Le graphisme est en noir et blanc, sans nuances, au traits fins et aplats agressifs, c'est parfois un peu confus, tout comme le scénario, il est difficile de s'immerger, l'intrigue est assez hâchée, pas très claire. L'intérêt se situe plus au niveau du document historique, nous rappelant des faits sur l'histoire de Brest, nous donnant aussi un aperçu de cette période d'avant-guerre. Les illustrations sont fortes, intenses, avec leurs contrastes agressifs, expressionnistes et, les personnages sont un inventaire de gueules, ouvriers, gendarmes, bourgeois, magistrats, et les décors sont très documentés, avec le port de Brest, les boulevards et les petites rues sombres. Bref, des images qu'il aurait été bien dommage de laisser traîner dans des cartons, de même que des faits historiques.
Je ne vais pas dire que cette lecture m'a passionné, mais elle méritait certainement d'être révélée au grand jour, c'est une belle réalisation, une initiative qu'on ne peut qu'applaudir.
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Jules le Gall, né en 1881, était ouvrier à l'Arsenal de Brest. Mais il était surtout un anarchiste, syndicaliste, libertaire, une figure dans cette époque qui aurait pu être pré-révolutionnaire. L'album retrace une partie de sa vie, depuis ses actions politiques (assez confuses il faut bien l'avouer) jusqu'à son procès pour "provocation au meurtre, au vol et au pillage".
J'ai aimé la restitution de l'ambiance de ce début du 20ème siècle, les paysages brestois, l'agitation politique, et puis la conférence de Louise Silvette sur la contraception, conseillant aux familles ouvrières : "N'ayez que peu d'enfants, vous pourrez ainsi leur donner les soins et l'éducation nécessaires".
Par contre j'ai eu du mal avec les dessins de Kristen Foisnon (retrouvés après son décès, et peaufinés par Marine Summercity) que j'ai trouvés beaux, mais pas vraiment adaptés à raconter une histoire.
Challenge Bande dessinée 2023
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Une BD patrimoniale intéressante.

Un auteur, Kristen Foinon, qui laisse une BD inachevée en 1996. Finalisée récemment par une graphiste et éditée en 2021.

Un personnage historique, Jules le Gall alias "Gueule d'Or", anarchiste à Brest et mort à Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un résultat saisissant. Tout en noir et blanc, dans la tradition des Seiz Breur, les graphismes ont quelque chose d'hypnotique, avec un enchevêtrement des formes.

On y reconnaitra le vieux Brest des cartes postales...

Celui où s'engager voulait parfois dire donner sa vie.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous voulons que disparaisse le salariat. L'homme qui est salarié n'est pas libre . Il ne suffit pas qu'il veuille travailler : les chômages sont grands et ils continueront d'augmenter tant qu'existera le salariat.
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