Ce livre est une brique. Il m'aura fallu 8 ans pour que je me décide enfin à m'en emparer et un peu plus de 3 semaines pour en venir à bout. J'ai lu le premier opus
Les piliers de la Terre quelques années auparavant et j'avais adoré ! Ayant laissé trop d'espace entre ces deux tomes, je n'ai pas ressenti de déception face à cette “fausse” suite. En effet, le lien entre ces deux romans est assez ténu puisque nous sommes plusieurs décennies plus tard, toujours à Kingsbridge et en compagnie de la descendance partielle et supposée de Jack le Bâtisseur…
Me voici donc plongée dans une fresque historique foisonnante et immersive peuplée de très nombreux personnages qui m'ont été, au départ, assez complexe à retenir. Je l'avoue, j'ai parfois eu quelques difficultés à les resituer ou me souvenir de leur rôle, surtout en ce qui concerne la myriade de personnages secondaires… L'idée de prendre des notes m'a même effleurée ! (Bien que je sois trop flemmarde pour cela…) Il m'a donc fallu un temps d'adaptation. le temps de me familiariser avec Kingsbridge, son architecture, ses ruelles et les noms et fonctions de ses habitants.
On suit ici la vie de 5 personnes en particulier : Caris, Gwenda, Merthin, Ralph et Godwyn appartenant tous à des castes spécifiques (marchands, paysans, noblesse, ecclésiastiques, etc.) et ayant suivis des voies bien différentes. Autour d'eux gravitent encore de nombreux autres protagonistes. le récit ne permet aucun temps mort, survient toujours un événement, un rebondissement. Et l'on est entraîné dans la vie de l'un ou de l'autre, alternant les points de vue en fonction des chapitres, leurs actions ayant des répercussions et leur destin lié autour d'un récit commun : la vie à Kingsbridge et son lot d'intrigues. Guerre, accidents, famine, épidémie, conflits : les maux s'abattent tels des couperets et en tant que spectatrice, je me suis souvent demandée quand les habitants pourraient enfin avoir la chance de trouver une vie paisible et sortir la tête de l'eau. J'avais envie de souffler un peu et j'ai parfois trouvé l'ambiance pesante, néanmoins difficile de m'arrêter une fois immergée dans ma lecture, la nécessité d'en connaître la suite ayant raison de moi.
Le récit alterne entre descriptions, narrations et dialogues, ce qui en fait une lecture fluide et plaisante, les chapitres ne sont ni trop courts, ni trop longs, et les pages défilent sans que l'on ne s'en rende compte ainsi que les années. D'enfants, ils deviennent adolescents puis adultes chacun poursuivant son propre destin, ses propres rêves, partagés entre joie, crainte, déception et coup du sort. La quatrième de couverture n'est pas forcément fidèle au contenu du récit, en effet, le secret censé les “lier” flotte dans leurs souvenirs, sans pour autant prendre une place prépondérante. Il ne ressurgit qu'aux dernières pages du roman.
Je n'ai pas trouvé de longueurs, bien que mon esprit n'ait su conceptualiser comme il se devait les nombreuses descriptions architecturales dont regorgent le récit. Seul bémol selon moi, le nombre trop important de personnages, je ne me suis pas attachée aux protagonistes comme je l'aurais souhaité. Ces derniers sont d'ailleurs assez manichéens : il y a d'un côté les méchants, de l'autre les gentils. Et l'on se retrouve face à de véritables méchants, sans nuances, que l'on finit par apprécier détester ou qui nous exaspèrent jusqu'à la toute fin...
Hormis cela, je suis ravie de mon voyage au temps des Cathédrales et c'est toujours un réel plaisir de lire du
Ken Follett !
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