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EAN : 9782897126544
160 pages
Mémoire Encrier (30/08/1900)
4.14/5   123 notes
Résumé :
Naomi Fontaine raconte à Shuni l’histoire du peuple innu avec amour, passion et dignité. Résumé Naomi Fontaine écrit une longue lettre à Shuni, une Québécoise venue dans sa communauté pour aider les Innus. Elle convoque l’histoire. Surgissent les visages de la mère, du père, de la grand-mère. Elle en profite pour s’adresser à Petit ours, son fils. Les paysages de Uashat défilent, fragmentés, radieux. Elle raconte le doute qui mine le cœur des colonisés, l’impossible... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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La famille innue de l'auteur vit dans une réserve sur la côte Nord du Québec. Lorsque son amie Julie – Shuni selon la prononciation innue -, s'apprête à venir s'installer à proximité en tant que missionnaire, Naomi Fontaine lui écrit une longue lettre. Convoquant le passé au travers de sa mère et de sa grand-mère, mais aussi l'avenir par le biais de son fils Petit Ours, elle évoque la survivance de l'identité innue malgré les blessures laissées par le colonialisme et le suprémacisme blanc, et ses espoirs d'un futur plus fraternel, enfin égalitaire, bâti sur un véritable équilibre politique entre Québécois et Autochtones.


Plus qu'un roman, ce texte est un récit personnel et militant pour la cause amérindienne au Québec. Au travers de l'expérience des femmes de sa famille sur plusieurs générations et de ses propres confrontations aux préjugés, l'auteur raconte les souffrances d'un peuple qu'on s'est bel et bien efforcé d'anéantir au nom du progrès contre la « sauvagerie », ses propres regrets de s'être fait voler une part de son identité qu'il lui a fallu apprendre à se réapproprier, à assumer et à défendre, et sa révolte contre la dévalorisation d'une culture dont elle réclame la reconnaissance à part entière.


Pour toutes les Julie que nous sommes potentiellement, cette longue lettre illustre par maints exemples les différences culturelles qui, au lieu de nous opposer, devraient contribuer à notre enrichissement mutuel. Notion de liberté, perception du temps et donc de la vie, place des femmes et des enfants, importance des émotions et du relationnel… : autant de clés que nous remet l'auteur pour nous ouvrir l'esprit et pour plaider l'acceptation égalitaire de nos particularités.


Si l'on devine l'émotion et la douleur à fleur de mots, le discours de Naomi Fontaine est remarquable de dignité, d'espoir et d'élan constructif. Il fait d'elle une véritable ambassadrice de la cause innue au Québec, mais aussi de tous les peuples assujettis au cours de l'Histoire au nom d'une suprématie raciale imaginée, entre autres, à partir d'une certaine idée du progrès.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Shuni, Ce que tu dois savoir, Julie », est une longue lettre adressée par une jeune autochtone innue, l'autrice, à son amie d'enfance depuis longtemps en allée et dont elle apprend qu'elle revient travailler en missionnaire dans la réserve où toutes deux se sont connues autrefois.
Le père de Julie était pasteur. Il s'était installé avec sa femme et ses quatre enfants à l'extérieur de la réserve de Uashat, et les deux fillettes, la fille du pasteur et la jeune autochtone, ont connu une amitié de treize ans qui s'est interrompue lorsque la famille a déménagé. Naomi (il est facile de donner ce prénom à la narratrice) et elle, malgré leurs promesses, ne se sont pas écrit. Elle adresse donc à cette amie éloignée mais non perdue une longue lettre de retrouvailles qui est aussi une mise au point, en prenant le parti de cette amitié d'enfance mais aussi en dressant le panorama de ce qu'est être autochtone dans la réserve d'Uashat. La lettre sonne donc, malgré le ton familier, aimant et confiant, comme un avertissement en même temps qu'une mise au point. « …avant de leur parler de Jésus, il faut bien commencer par les connaître », dit-elle. « Je sais que l'intention est bonne. Mais je sais aussi que ce n'est pas suffisant. »
Chacun des chapitres de ce récit, introduction comprise, comporte en exergue une citation d'une oeuvre autochtone. Ce n'est pas pour rien que la première est d'An Antane Kapesh. Née en 1926, cette femme innue a vécu de pêche et de chasse jusqu'à la création de sa réserve en 1953. À 50 ans, elle a appris à écrire en innu-aimun, et c'est dans sa langue qu'elle rédigera le premier livre d'un autochtone innu : Eukuan nin matshi-manitu innushkueu : Je suis une maudite sauvagesse, publié en 76 dans une version bilingue. An Antane Kapesh fut une résistante opiniâtre et lucide à la colonisation de son peuple. Ayant vécu une partie de sa vie la chasse et la pêche en nomade, évité l'école des blancs, écrit en innu l'histoire de la dépossession de son peuple et eu elle-même neuf enfants, elle est une puissante source d'inspiration pour les écrivaines innues qui l'ont suivie. C'est donc tout naturellement elle qui ouvre le premier chapitre : « Je suis très fière quand aujourd'hui, je m'entends traiter de sauvagesse ». Il y est question de la création des réserves et des vestiges de la vie d'autrefois, de statistiques accablantes, de souvenirs émouvants, et de Petit-Ours, le fils de la narratrice, qui sait déjà qui il est. (...)
L'enfant de la narratrice, le petit Marcorèle, alias Petit-Ours, y joue le rôle de l'avenir. C'est un avenir qui ne retournera pas dans les réserves, et qui pourtant sait qu'il n'est pas Indien, mais innu. Cette lettre à Julie, alias Shuni, s'achève presque comme une plaidoirie, mais le dernier dialogue qu'on y trouve est entre la mère et le fils, entre lesquels se glisse comme un hologramme du père de la narratrice, disparu avant sa naissance. Une chaîne qui ne peut se briser entre les générations, même si la précarité des conditions de vie semble les séparer à la hache.

Ce livre, quoiqu'il passe en revue les accablantes spécifités de la condition autochtone au Canada, entre en résonnance, en cette période où il apparaît évident que l'ordre colonial du monde n'a pas peu à voir avec ce qui le détruit, avec la malédiction de tous les peuples dépossédés, mais aussi avec leur résistance entêtée, leur capacité de survie et de renaissance, et ce qu'ils racontent, du fond du désespoir et de l'espoir, de ce que l'humain a de plus beau."

Lonnie pour Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/shun..
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Dans cette longue et lumineuse lettre adressée à son amie Julie, en innu Shuni, une jeune femme québécoise qui revient après des années d'absence aider dans le village en tant que missionnaire.
Naomi Fontaine décide de lui écrire afin de partager ce qui lui manque de sa communauté et lui faire comprendre la réalité Innue. L'auteur revisite sa propre histoire par le biais du récit de son peuple, lui conte des anecdotes, esquisse des portraits, lui parles des rapports à la tradition, à la modernité de sa communauté.
Cette lettre est entrecoupée d'autres lettres adressées cette fois à « petit-ours » son fils, Marcorel qui illumine le récit par sa présence, ses répliques.
Un très beau texte tout aussi lucide que touchant et attachant, plein d'humanité et exempt de hargne, une lettre étincelante et instructive que j'ai pris plaisir à lire.
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« Shuni : Ce que tu dois savoir, Julie » (2020, Mémoire d'Encrier, 160 p.) est une longue lettre que Naomi Fontaine écrit à son ancienne amie Julie qui a quitté la communauté pour aller à Québec. Pas du tout un roman épistolaire, puisqu'il n'y a pas de réponse de Julie (ou pas encore). Plutôt une longue plainte, de ce qui a été, ce qui a changé, ce qui attend Julie. Une longue mise au point de la réalité des peuples innus.
Shuni tout d'abord. C'est Julie prononcé en langue innue, où le N et le l'se confondent. En fait il n'y a pas de L, comme il n'y a pas de B ou de d'ou de F. La langue comporte 11 consonnes et 7 voyelles, en fait 4 seulement car il y a les voyelles longues et les courtes. Et pour dire bonjour on dit « Kueil », et Merci, c'est plus long « Tshinashkumitin ». Restent le oui et non : « Eshe » et « Mauat ». Vous voilà paré pour engager la conversation.
Julie maintenant. « le père de Julie était pasteur. Quelques années après le début de sa mission, il avait fait construire l'église baptiste sur le boulevard Montagnais, juste devant le Conseil de bande ». En québecois, on parle de bande plutôt que de tribu. IL fait dire que les innus étaient essentiellement nomades, et pour cause, ils suivaient le gibier. Donc le père était pasteur, évangélisation des sauvages, un peu moins brutale que les catholiques.
Il faut dire que les Montagnais (qui regroupent les Premières Nations du Québec) étaient plus francophiles qu'anglophiles. Pour ces derniers c'étaient les Iroquois. Lire à ce sujet « Fathers and Crows » de William T. Vollmann (1992, Viking Press, 1008 p.) non encore traduit, je crois, en français mais cela pourrait s'intituler « Pères et Corbeaux ». Pas besoin de traduire, c'est simple. le texte se termine par un chapitre intitulé « Black Wings », passant ainsi des Black Gowns (Les Robes Noires) aux Black Wings (Les Ailes Noires) qui va de 1611 à 1990 qui raconte l'évolution de la vie des habitants de ces premières nations durant la colonisation. Parmi ces textes, les comptes rendus des jésuites étaient annuellement envoyées et nous sont parvenus. Je pense aux relations du Père Jean de Brébeuf, « Relations des Jésuites » de 1635 et 1636, qui servaient aussi d'introduction pour les futurs missionnaires. Elles ont été numérisées par les canadiens comme partie intégrante de leur histoire (http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195694-2-(708-843).pdf ). Il déclare lui-même que c'est volontairement qu'il s'était jeté dans les mains des Iroquois : Il faut reconnaître que dans son « Avertissement d'importance », Jean de Brébeuf parlait principalement des conditions du voyage, de la brûlure du soleil, la « posture assez incommode » qu'on souffre en canoë, ainsi que sur le dégoût des « sagamités », fades bouillies de maïs, des « tahouac et puces en bon français, incomparablement plus importunes qu'en France », de la fumée des cabanes « si épaisse, si aigre et si opiniâtre » qu'elle altère la vision au point de ne pas « connaître quelque chose dans votre bréviaire ». Un véritable Guide du Routard avant l'heure. Par contre il ne parlait pas des tortures et autres scènes de cannibalisme, ne les ayant pas encore testées.
Retour aux protestants. « de l'extérieur, l'église ressemblait davantage à un centre communautaire qu'à un lieu de culte. Une quinzaine de croyants s'y rassemblaient le dimanche matin. Vêtus d'habits propres et accompagnés de leurs jeunes enfants. Jamais à l'heure. Parfois, certains y allaient pour la curiosité d'entrer dans une nouvelle construction. La religion protestante n'en était qu'à ses balbutiements chez les Innus de nature plutôt conservatrice et de confession catholique ». Mais cela peut servir d'être copine avec la fille du pasteur. « J'avais la certitude qu'elle me protégerait des ours parce qu'elle était la fille du pasteur et que ses prières seraient exaucées, contrairement aux miennes, moi fille de personne ».
Et on entre dans le vif du sujet « Permets-moi de te dire tout ce que tu dois savoir, Julie ».
« C'était avant les décrets canadiens. L'institution de la loi. Les dialogues sourds. La réserve comme une évidence. Qu'avaient-ils à perdre à délaisser leur vie dans la forêt pour s'installer là ? Ils y sont allés. Certains moins dociles que d'autres ». tot comme elle invoque ses grands-parents, elle invoque aussi surtout jeune fils « Petit Ours » « C'est lui, mon petit prince ».
Toute la culture transmise par ses grands-parents. « Et toi Julie, sais-tu reconnaître les pistes du lièvre ? Sais-tu lire le temps qu'il fera sur les feuilles des arbres ? Sais-tu entendre, au-delà de la souffrance qui est visible, le pouls d'un coeur qui s'accélère pour continuer à battre ? ».
« Ici, Shuni, le temps a la forme d'un cercle. Il évolue continuellement. Chacun suit le cercle du déroulement de sa vie. Comme les saisons se succèdent, se ressemblent. Dévoilant des parts cachées que nul ne soupçonnait ». « le cercle est différent d'un système linéaire de temps dans lequel la vie est une course du point A, la naissance, au point B, la mort. Entre les deux, les études, la carrière, le couple, la maison, la famille, la retraite. Dans cet ordre ».
On ira voir sur le site https://kwahiatonhk.com/ la vie et la culture des innues.
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Tout d'abord, deux choses :
- je ne sais pas comment insérer une video dans Babelio, je vous donne donc ici le lien approprié à ma conversation d'aujourd'hui :
https://www.ficep.info/nuit-de-la-litterature
- Il s'agit de la Nuit de la Littérature qui, grâce (je dis bien GRÂCE) au confinement, a pu être suivie "en direct" hier soir par tous ceux qui le souhaitaient, alors que c'est d'habitude une manifestation concentrée dans un lieu précis avec des participants venus des alentours proches. De la même manière, j'ai pu assister il y a quatre jours (et avec moi des tas de personnes à travers le monde, si cela les intéressait) en direct, par le web, à une rencontre avec un auteur dans une nouvelle librairie de Barcelone. Je trouve que sur ce point le confinement pourrait nous avoir fait avancer : peut-être serons-nous plus enclins à diffuser les rencontres culturelles en direct par le web, pour tout le monde, même lorsqu'elles recommenceront à se dérouler AUSSI devant des spectateurs présents dans le lieu-même.

Vous trouverez sur ce lien plusieurs livres présentés par leurs auteurs. Christian Boltanski disait dernièrement dans une entrevue France Culture qu'il considère qu'on ne peut s'intéresser à une oeuvre d'art que si elle présente un point commun avec soi, quel qu'il soit.
Le livre présenté par le Canada, SHUNI, de Naomi Fontaine, est de ceux qui me "parlent" . Naomi Fontaine descend d'une tribu des premiers habitants du Canada. Son livre représente à la fois une recherche d'identité personnelle, et un recueil de conseils pour son fils, concernant cette identité. Elle lui dit en particulier (je résume de mémoire) : "Tu seras souvent rejeté en raison de ta différence. Mais sache-le bien : c'est cette différence qui fera que tu réussiras".
Un livre sans aucune rancoeur, mais au contraire empli de sérénité, parce qu'écrit par une personne qui assume qui elle est.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Il y a ces gestes que je n’ai pas appris à faire quand j’étais petite. Je n’ai pas appris à cogner à une porte avant d’entrer dans une maison. Je n’ai pas appris l’importance d’arriver à l’heure à un rendez-vous. Ma mère ne m’a pas appris à gérer convenablement mes finances.
Et toi Julie, sais-tu reconnaître les pistes du lièvre ? Sais-tu lire le temps qu’il fera sur les feuilles des arbres ? Sais-tu entendre, au-delà de la souffrance qui est visible, le pouls d’un cœur qui s’accélère pour continuer à battre ?
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Ici, Shuni, le temps a la forme d’un cercle. Il évolue continuellement. Chacun suit le cercle du déroulement de sa vie. Comme les saisons se succèdent, se ressemblent. Dévoilant des parts cachées que nul ne soupçonnait.
Florent Vollant, lors d’une entrevue à la radio, traduisait littéralement le mot horloge : tipaipishimuan, le compteur de lunes. Il a ajouté en riant : On est très loin de la seconde.
Personne ne calcule le temps. Il est impossible d’en gagner. Ou d’en perdre. D’en manquer ou d’en garder. On ne peut le monnayer. Ou espérer le contrôler.
Personne ne te demandera l’âge que tu avais quand tu as fini tes études ni à quel moment tu as eu ton premier enfant.
Et puis, on ne juge pas quelqu’un s’il semble trop vieux pour entreprendre un projet audacieux. Le plus acclamé des finissants de niveau secondaire, je m’en souviendrai toujours, était celui qui à cinquante ans ne savait pas lire.
Ma petite sœur est tombée enceinte à quinze ans. Personne dans ma famille n’avait imaginé qu’elle deviendrait maman si jeune. Aujourd’hui, elle est mariée, a trois magnifiques enfants et a terminé ses études. Elle travaille dans un centre pour les victimes d’actes criminels. J’admire la rigueur avec laquelle elle entreprend de rendre accessibles les services judiciaires pour la communauté. Son petit Noah, qui termine sa deuxième année au primaire, est un élève surdoué. Je lui dis souvent que c’est une chance d’avoir un petit garçon talentueux pour les matières scolaires. Ou peut-être que ce n’est pas de la chance. Peut-être que lorsqu’on accepte son cercle, on accueille également la certitude qui nous permet de bâtir l’avenir, ce qu’on appelle la prospérité.
Le cercle est différent d’un système linéaire de temps dans lequel la vie est une course du point A, la naissance, au point B, la mort. Entre les deux, les études, la carrière, le couple, la maison, la famille, la retraite. Dans cet ordre.
Combien de fois par jour dois-je me faire ce rappel ?
La vie n’est pas une course.
Parce que marcher autour de sprinteurs invétérés, c’est difficile. Prendre son temps, accepter son propre cercle, et ne pas mourir d’envie devant les autres qui foncent droit devant eux. Tu peux imaginer à quel point c’est confrontant. Surtout maintenant. Surtout parce que mon Marcorel a tellement besoin de moi. C’est lui qui rythme mon cercle. Souvent. Il dit qu’il m’aime et mon cercle prend de l’ampleur.
Ce qu’il y a de rassurant avec le cercle, c’est qu’on peut revenir au même endroit autant de fois qu’on en a besoin. Reprendre le cours de ses études, un travail trop exigeant, une relation brisée. Revenir et être persuadé que cette lune-ci sera la bonne.
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Est-ce qu’un pays commun pourrait naître ? Bâti sur l’autodétermination des Premières Nations, le nationalisme québécois et néoquébécois. Je crois que c’est possible. Nous verrons peut-être le jour où nos deux histoires se rencontreront, pour la seconde fois. Et témoins d’une alliance égalitaire, comme le monde n’en aura jamais vu, un pouvoir politique réparti entre Autochtones et Québécois, nous nous souviendrons des erreurs du passé, pour ne pas les répéter. C’est ainsi nous honorerons la mémoire de nos ancêtres.
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Il n’y a pas plus détestable qu’un scientifique qui, au terme de plusieurs années de recherche, se permet d’intimider un membre du peuple qu’il a étudié en le contredisant, en lui faisant face avec des savoirs acquis. C’est un geste plein d’arrogance. Et aucune bonne intention ne le justifie.
D’un autre côté. Il n’y a pas plus honorable que celui qui se tait et qui écoute, même devenu vieux et connaisseur. Conscient qu’il ne sait pas tout sur une culture étrangère. Que c’est impossible.
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On m'a demandé quel était le plus beau mot de la langue française. Le voici.
Liberté.
C'est un mot qui n'existe pourtant pas dans ma langue. La liberté est un concept intrinsèque à tout ce qui existe dans notre vision du monde. Nous sommes issus d'un espace sans clôtures, sans frontières. Des êtres libres dès l'enfance, dès que le petit devient autonome. Même les animaux, on ne les capturait pas pour en faire un élevage. C'est un état qui n'a jamais eu besoin d'être nommé.
La seule manière de dire la liberté en innu-aimun c'est nommant la fin d'un enfermement.
Apikunakanu.
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