Un roman où se raconte une femme innu au Québec.
Monica, étudiante en histoire de l'art, vit à Montréal, loin de sa communauté d'origine que sa mère lui a fait quitter lorsqu'elle était enfant. Devenue adulte, la jeune femme a aussi coupé les ponts avec sa mère. Solitaire, le hasard lui apportera des rencontres et des voyages qui changeront sa vie. On la suit dans sa quête d'amour et d'identité, de pardon et de réconciliation. On l'accompagne dans son retour aux sources et son éveil à la spiritualité.
Un roman inégal, tantôt une écriture d'une grande beauté poétique, tantôt une prose qui peine à raconter la vie quotidienne. C'est un premier roman, l'autrice a déjà publié des recueils de poésie et n'est peut-être pas encore tout à fait à l'aise avec la forme romanesque. Espérons cependant qu'elle poursuive ses efforts, car ce qu'elle raconte mérite un large public, pas toujours rejoint par la poésie.
Commenter  J’apprécie         430
Tout commence par un frisson, puis une larme. L'exposition autochtone qui se tient au musée d'art contemporain de Montréal chamboule Monica. Cette étudiante plutôt solitaire, qui a perdu tout contact avec sa famille innue et avance à tâtons dans son existence commence à éprouver les prémices d'un sentiment d'appartenance.
À ses côtés, Katherine, qui pourtant ne la connaît pas encore, semble avoir saisi tout cela.
Elle est anishinaabe, très ancrée dans sa culture, sociable et très enthousiaste à l'idée d'emmener Monica dans son monde. Monica va découvrir une jeunesse autochtone en pleine émulation créative, revendicative, connectée à son histoire et désireuse de perpétuer son esprit.
Je me suis énormément attachée à l'amitié entre ce deux jeunes femmes. Des balbutiements parfois maladroits à cet attachement indéfectibles qui en fait des presque soeurs. Katherine, le guide, la protectrice et Monica, qui ne sait même pas qu'elle est déjà sur les traces de son joyau intérieur.
Un chemin qui se tisse par la voie des femmes puisque ce sont elles qui vont parvenir à amener Monica à remonter la rivière de son existence, de celle de sa mère, de sa grand-mère. Mais à remonter la rivière, voilà que l'on arrive aux grands courants tourmentés.
L'histoire de ces femmes, c'est avant tout l'histoire d'un peuple que l'on a voulu écraser. Un peuple qui se révèle à Monica par les anciens, les présents, les absents, les esprits.
C'est l'histoire d'une âme qui entre en résonance avec sa propre vibration. D'une eau qui retrouve sa source. D'un oiseau qui déploie ses ailes.
C'est l'histoire d'un coup de coeur, d'un coup de foudre, d'un coup de rage et d'un apaisement.
C'était beau, c' était vif, c'était fort, et j'en ai aimé chaque page.
Commenter  J’apprécie         40
J'avais si hâte de lire ce roman !
Je tourne la dernière page un peu déçue mais toutefois contente de ne pas l'avoir abandonné à mi-chemin. Car c'est à Pessamit seulement que je retrouve ce que j'attendais de ce livre: de la poésie, une sensibilité, une connexion, un message...
La surabondance de dialogues tous ponctués de "hahaha" vient déséquilibrer un récit vibrant de douleur, de sagesse et d'espoir. Dommage.
Je suis tout de même très tentée de lire d'autres ouvrages de cette autrice que j'ai découverte dans une série TV.
Commenter  J’apprécie         20
Je voudrais qu’un cri sorte de ma gorge. Je n’y arrive pas. […] Je hurlerais mon propre nom. Pour que le passé change à tout jamais.
(XYZ, p.28)
Je dois réapprendre à appeler "chez moi"la terre qui m'a vue naître. Retourner dans le village de mon enfance. Le village de ma mère et de ma grand-mère. Réapprendre à connaître ma famille. À reconnaître les visages de mon peuple. Retourner chez moi. Sinon, je ne peux pas avancer.
Les pompiers ne savent pas éteindre l’absence. Les policiers ne peuvent museler le sang qui bat dans mes tempes.
Mon cœur en arrêt de travail.
J’ai perdu le compte des jours.
Les nuits passent, et les étoiles tombent de mes mains.
(XYZ, p.68)
Ma mère s’appelait Claire, mais à dix-sept ans, dans mon for intérieur, je la surnommais plutôt Brume. Impossible de voir au travers. Elle était aussi une falaise de larmes, ma mère. Tellement dure avec elle-même et les autres, mais tellement vaporeuse à la fois. Impossible à prendre dans mes bras.
J’aimerais lui dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères, les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois, sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.
Confidences d'écrivaine avec Natasha Kanapé-Fontaine, qui sort cet automne son premier roman, Nauetakuan, un silence pour un bruit, après avoir publié des essais et des recueils de nouvelles percutants ces dernières années. Dans ses prises de parole, que ce soit à travers la littérature ou ses apparitions à la télévision, l'artiste d'origine innue lutte contre le racisme et la discrimination envers les peuples autochtones. Catherine Perrin assurera l'animation.
Avec:
Natasha Kanapé Fontaine, Auteur·rice
Catherine Perrin, Animateurrice
Livre:
Nauetakuan, un silence pour un bruit
Le Site Web du #SalonDuLivreDeMontreal : https://www.salondulivredemontreal.com/
Retrouve-nous sur tous nos réseaux sociaux
INSTAGRAM: https://www.instagram.com/salonlivremtl/
TIKTOK: https://www.tiktok.com/@salonlivremtl
TWITCH: https://www.twitch.tv/lismoimontreal
DISCORD: https://discord.gg/7MP3veRP
FACEBOOK: https://www.facebook.com/salondulivredemontreal/
#slm2021
+ Lire la suite