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sur 111 notes
En refermant le tome 1 d'"Havrefer", un constat s’impose : voilà un bon roman fantasy supplémentaire à se retrouver en librairie. J'ai été très agréablement surpris de ma lecture, car au vu des diatribes habituelles des prescripteurs d'opinion ayant pignon sur rue on pouvait s'attendre à de la mauvaise fantasy à crapules, et au final je me suis retrouvé face à la mise en place d'un chouette cycle de fantasy néoclassique marchant à la fois dans les pas de GRR Martin et dans ceux de David Gemmell.



Havrefer c'est peut-être "Légende" raconté par l'auteur du "Trône de fer", ou "Le Trône de fer" raconté par l'auteur de "Légende" (une association que j'ai longtemps jugée impossible, homme de peu de foi que j'étais puisque qu’après l’arrivée de Joe Abercormbie par la grande porte voici qu’arrive par la petite porte Richard Ford !). GRR Martin comme David Gemmell nous racontaient leurs récits à travers une galaxie de POVs plus ou moins éloignés du cœur des événements. Mais GRR Martin raconte ses histoires d'action vues par les intrigues d'en haut, façon soap nobiliaire, avec une multitude de personnages qui expliquent que rien ne doit changer, alors que David Gemmell racontait ses histoires d'intrigues par les actions d'en-bas, façon roman populaire, avec une multitude de personnages qui expliquaient que tout devait changer... Richard Ford pioche chez l'un et chez l'autre mais il n'est pas difficile de deviner à qui vont ses sympathies : ici, dans une Havrefer qui se situe quelque part entre la Laelith de Casus Belli et le Paris des "Misérables", nous serons aux côtés de paumés de la vie, abandonnés par l'aristocratie occupée par ses games of thrones, trahis par la ploutocratie occupée à l'adoration du Veau d'Or, qui comme d'habitude seront livrés à eux-mêmes face aux désastres provoqués par ceux qui devaient les protéger...

Le récit est donc divisé en nombreux POVs qui nous racontent sans le montrer le conflit qui oppose Cael Mastragall, l'Unificateur des États libres (le traditionnel souverain à la main de fer dans un gant de velours), à Amon Tugha, l'immortel banni des Terres Fluviales devenu le Seigneur de la Guerre des barbares khurtas (le traditionnel mago psycho qui se croit au-dessus des autres et qui enrage de ne pas avoir été reconnu à sa juste valeur). C'est un peu comme si on nous racontait les horreurs du front au prisme des peurs de l'arrière, car nous prenons connaissances des événements avec les personnages au fur et à mesure que les vagues de réfugiés arrivent en ville... C'est bien vu et c'est bien fichu ! Une fois qu'on a digéré la profusion de personnages et qu'on a compris le projet de l'auteur, on entre dans une ambiance douce-amère à la David Gemmell, c'est-à-dire sombre mais pas désespérée, injuste mais pas cruelle : c'est toute la différence entre la fantasy néoclassique qui explique qu'au fond de la Boîte de Pandore il y a toujours l'Espoir, et la fantasy grimm & gritty qui explique que le monde est pourri et qu'il faut devenir pourri à son tour pour en profiter un maximum. Nous vivons ainsi les heurs et les malheurs d'une princesse rebelle qui retarde l'échéance de son mariage en attendant le retour victorieux de son père, d'un jeune maître assassin en pleine crise existentielle (remember "L'Assassin royal" de Robin Hobb ^^), d'un mercenaire blasé obligé de renouer avec son passé après la mort tragique de son fils (remember les anti-héros de David Gemmell ^^), d'une jeune mendiante qui espère échapper à la misère en faisant carrière dans la Guilde (ouais, c'est Cosette version fantasy ! ^^), d'un prêtresse guerrière trop idéaliste pour ne pas encourir la jalousie et le courroux de ses paires (ah ça oui les Bouclières de Vorena ressemblent peu ou prou aux chevalières dragons d'ANGE, mais remember quand même Faranghis des "Chroniques d'Arslan" ^^), d'un nobliau ruiné qui d'arnaques en arnaques n'est plus qu'un beau parleur looser aux faux airs du Futé de "L'Agence Tous Risques", d'un apprenti magicien accompagnant sa maîtresse dans sa traque d'un sorcier serial killer maîtrisant les arts obscurs...

Entre le prologue et l’épilogue qui font la part belle aux vilains et aux super-vilains, dans la métropole portuaire d'Havrefer les personnages se croisent et s'entrecroisent directement ou indirectement, toujours sous la menace de l'épée de Damoclès que constitue l'invasion khurta, et les tranches de vie des uns et des autres sont les pièces du puzzle qui permettent de reconstituer l'intrigue générale qui se met en place au fur et à mesure de l'avancée du récit (un peu à la manière de "La Cité" de Stella Gemmell soit dit en passant). Il y a un arrière-fond policier avec les larcins de Loque, les arnaques de Merrick, les enquêtes de Gelredida la Sorcière Rouge et celle de Kaira la Bouclière de Vorena, ainsi que les patrouilles de Nobul, mais on n'est pas vraiment dans le polar fantasy à la sauce grimdark genre "Le Baiser du Rasoir" de Daniel Polansky. Car on suit les magouilles de la voyoucratie d'en-haut incarnée par Goldman Sachs, euh pardon la Ligue des banquiers, et les magouilles de la voyoucratie d'en-bas incarnée par la Guilde, d'aussi loin qu'on suit les games of thrones stupides de l'aristocratie ou les manœuvres militaires de envahisseur (l'ennemi intérieur et l'ennemi extérieur, car c'est bien de cela dont il s'agit, sont tout aussi redoutables et sournois l'un que l'autre). Alors oui cela manque un peu de peps et de suspens puisqu'on est dans les parti pris des tranches de vie, mais au final le véritable fil rouge du roman reste celui des choix auxquels sont confrontés les personnages qui las d'être les spectateurs de la grande marche du monde veulent en devenir des acteurs à part entière :
Loque sera-t-elle proie ou prédateur ?
Nobul Jacks sera-t-il salaud ou héros ?
Janessa fuira-t-elle ou s'assumera-t-elle ?
Merrick Ryder sera-t-il un loup ou un berger ?
Waylian Grimm sera-t-il un couard ou un brave ?
Kaira Feuillevent défendra-t-elle une carrière ou une cause ?
Rivière restera-t-il un être humain ou deviendra-t-il une machine à tuer ?
Les good guys deviendront-ils mauvais ? Les bad guy deviendront-ils bons ?...

Personnages, situations et localisations multiplient les clins d’œil et/ou références aux classiques de la sword & sorcery (Amon Tugha = Thot Amon ? remember la Némésis de Conan, le barbare de Cimmérie !), et l'auteur se fait plaisir avec des détournements de Westeros, de Drenaï ou de Poudlard... Mais c'est toujours un crime de lèse-majesté de ne pas fournir de carte aux lecteurs pour se retrouver dans les lieux proches ou lointaines, de la même manière que c'est contre-productif de ne pas fournir de dramatis personae quand évoluent autant de personnages... (Messieurs les auteurs/éditeurs, faites un peu mieux votre travail SVP)
Piocher dans les archétypes n'a jamais été un problème en fantasy, mais j'avoue que j'ai vraiment eu très peur quand à mi-chemin l'auteur s'est mis à broder sur la romance entre la princesse rebelle et le jeune maître assassin. Quand des archétypes ont été aussi usités, et par des œuvres aussi connues en plus, mieux aurait peut-être valu s'abstenir... Mais, ouf l'auteur ne tombe pas dans les poncifs de la fantasy à l'eau de rose et des héros/héroïnes YA qui ne savent jamais ce qu'ils/elles veulent pour rester fidèle à sa thématique du libre arbitre :

Richard Ford semble trop malin pour tomber dans le piège de la liste de courses de genres, donc je reste persuadé qu'il a intégré ces figures désormais mainstream pour mieux les mettre au service de son projet !
Évidemment la formule possède ses forces comme ses faiblesses : chacun des personnages principaux aurait pu nourrir un livre à lui tout seul, donc impossible de les développer autant qu'on aurait pu/dû le faire, et ils sont trop nombreux pour laisser de la place tant à la ville d'Havrefer, véritable personnage en soi, qu'aux personnages secondaires (qu'ils vivent ou qu'ils meurent, ils sont essentiellement fonctionnels comme n'importe quel PNJ de JdR). Mais après tout peu importe, nous sommes dans un roman choral et le but est de montrer que le tout est supérieur à la somme des parties (Simon R. Green copyright ^^).
Sur la forme quelques facilités certes ici ou là, mais aussi quelques subtilités agréables. Le style est très fluide donc très plaisante, visiblement bien traduit par Olivier Debernard, l'auteur ayant vraiment trouvé le bon équilibre dans les chapitres, assez courts pour faire tourner les POVs et retrouver rapidement tel ou tel personnage, mais assez long pour se familiariser avec eux, développer une ambiance et raconter quelque chose (c'est d'ailleurs assez amusant que le POV qui soit le plus riche en humour soit aussi celui qui contiennent les scènes les plus dures...).


Nous sommes dans un pur tome d'introduction, mais la mise en place de bonne facture évite bien des écueils de l’exercice de style. J'ai rapidement identifié les ambitions de l'auteur et de la première à la dernière page je n'ai pas pu m’empêcher de penser qu'on était dans la genèse de quelque chose de plus grand et de plus noble : les tribulations de Steven Rogers avant qu'il ne devienne Captain America, ou celle Peter Parker avant qu'il ne devienne Spiderman, ou celles de Logan avant qu'il ne (re)devienne Wolverine... Toutes les sagas doivent bien commencer quelque part, et nous sommes ici dans le commencement de l'une d'entre elle : nous œuvrons donc dans l’héroïsme et pas dans le réalisme... (Pour ceux qui pense que le réalisme doit primer avant tout le reste, voire au détriment de tout le reste, on pourra leur conseiller de chercher leur came dans la littérature générale ^^) Ce tome 1 intitulé "Le Héraut de la tempête" porte bien son nom (même si le pluriel aurait été tellement plus approprié ^^) : tout peut laisser à penser qu'il s'agit de Massoum le messager d'Amon Tugha, mais chacun des personnages du roman pourrait remplir ce rôle car ils sont ici des héros/vilains en devenir et on voit très bien où l'auteur veut les voir sévir (surtout à la fin, quand plusieurs personnages se retrouvent dans les Manteaux Verts avec l'envie de devenir meilleurs pour rendre le monde meilleur tandis que d’autres s'enfoncent dans les ténèbres...). Ils seront les vents du changement dans le tome 2 intitulé "The Shattered Crown" et plus encore dans le tome 3 intitulé "Lord of Ashes", et comme dans Légende, quels que soient leurs choix, à la dernière heure ils seront tous sur les remparts de Dros Delnoch pour faire face à la Horde Sauvage... Peu contre beaucoup : une des plus vieilles mais aussi une des meilleures histoires du monde ! Le Destin est donc clairement en marche : Justice Forever ou Valar Morghulis ?
https://www.youtube.com/watch?v=t987p0f9y54


Vous avez hâte que Danaerys fasse la conquête du trône du fer mais vous en avez marre d'attendre que GRR Martin achève sa saga fleuve ? C'est peut-être le cycle fantasy qu'il vous faut... blink
Et dire que Bragelonne continue sa route en sortant des trucs considérés comme bien-bien par beaucoup d'amateurs de fantasy, tandis que d'autres éditeurs se plaignent d'un marché trop moribond pour eux et leurs machins... mdr
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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« Qu'allaient-t-ils faire maintenant qu'ils n'avaient plus de roi ? Cael Mastragall avait été l'Unificateur. Il avait rassemblé les Etats libres. Il s'était emparé des provinces belliqueuses et il en avait fait un royaume. Qui allait prendre le relais ? Sa fille ? C'était une gamine tout juste en âge de se marier. »

La donzelle en question, la princesse Janessa, malgré son prénom de téléréalité, leur prouvera qu'ils ont tort de la sous-estimer.

Je ne vais pas tenter de résumer les intrigues qui s'entremêlent dans ce roman, d'autres s'en sont déjà brillamment chargés.

Ce qui m'a marqué dans le premier volume de cette trilogie, c'est le soin apporté par Richard Ford (aucune parenté avec l'auteur américain du même nom) à planter le décor et les personnages. Par leurs yeux et leurs souvenirs, de toutes conditions et métiers, la ville prend beaucoup de relief.

Au premier abord la multitude de personnages perd un peu le lecteur : un mystérieux émissaire venu d'une contrée opposée à Havrefer, l'entourage du Roi Cael, mais aussi des enfants qui vivent de larcins, des escrocs, la pègre omniprésente, un forgeron, des assassins, des combattantes aguerries, un jeune étudiant, des policiers…

Le savoir-faire de l'auteur est indéniable, en dépit d'un style que je trouve plutôt plat et sans surprises. A mon goût il y manque quand même un peu d'étrangeté, d'originalité. Mais j'ai hâte de lire la suite, « La Couronne brisée ».
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J'ai beaucoup aimé.
Même si la pléthore de personnages et d'histoires déroute un peu au début, et que le tout semble décousu, j'ai quand même senti que l'auteur savait où il allait.

Tome de mise en place par excellence (long tome de mise en place), c'est vrai qu'on peine un peu à entrer dans le monde et l'histoire, de ce fait.

C'est bien écrit, bien traduit, et même si quelques clichés sont présents (clichés récents, tout de même, disons qu'on a une sensation de "déjà lu" en croisant tous ces personnages), j'ai vraiment apprécié, une fois chaque personnage croisé une fois et que l'on retrouve à tour de rôle dans les chapitres suivants, jusqu'à ce qu'ils finissent par se rencontrer, forcément.

En tous les cas, cela m'a permis de bien m'évader, et dieu sait que j'en ai besoin en ce moment... L'influence de Gemmell (j'ai lu cela chez Alfaric, si vous voulez plus de détails, allez lire son avis, moi je suis trop fatiguée pour lui faire concurrence) ne se fait réellement sentir, de mon point de vue, que sur le personnage de Nobul (celui que, curieusement (ou pas), j'ai le plus cité), dans lequel on peut reconnaître sans peine un Druss bis. Après, on a affaire a des personnages humains, qui peuvent changer ou pas, on est, comme chez Gemmell, assez loin de tout manichéisme, et cela fait une grande partie du charme de ce roman.

J'aurais bien sauté sur la suite, mais trop de lectures "obligatoires" m'en empêchent dans l'immédiat... Dommage...

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En Résumé : Finalement je ressors pas très convaincu de ma lecture de ce premier tome du cycle Havrefer. L'histoire proposée se révèle très classique, voir trop classique, et surtout a eu du mal à me convaincre par un certain manque de souffle, trop de personnages offrant trop d'intrigues qui ont du mal à cohabiter tant aucun fil rouge ne se dégage et surtout des twists et des rebondissements beaucoup trop prévisibles. L'univers, sans être mauvais, a du mal à se dégager tant cette ville, qui devrait prendre une grande importance dans l'histoire, a du mal a devenir justement cet élément central, limite un personnage à part entière tant elle manque d'identité. Les personnages sont trop stéréotypés, voir trop fantasmé pour vraiment me captiver mis à part un ou deux qui sortent du lot. Pourtant, l'ensemble n'est pas non plus catastrophique, j'avoue que la plume de l'auteur, simple et entrainante, fait qu'on se laisse un minimum porté par le récit, mais voilà ce n'est largement pas suffisant pour me donner envie de lire la suite.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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"Havrefer Tome 1 : le Héraut de la Tempête" de @Rich4ord ‏chez @BragelonneFR

Synopsis Tome 1 :

"Capitale portuaire des États libres, Havrefer était jadis un symbole de puissance. Mais le roi est parti en guerre et la ville pourrit de l'intérieur. Profitant de la fragilité du pouvoir, le seigneur de guerre Amon Tugha approche. Son héraut s'est infiltré dans la cité pour recruter une pègre redoutable, tandis qu'un mystérieux sorcier terrorise la population en commettant d'atroces sacrifices. Alors que l'ombre du chaos se profile, un groupe inattendu se forme : un mercenaire, une jeune mendiante, un apprenti magicien, une princesse et un assassin vont s'allier ou s'affronter au sein des murs de la cité… sans savoir encore que chacun d'eux a un rôle-clé à jouer dans le destin de Havrefer, qui s'annonce sanglant."

Scénario : Richard Ford ;
Editeur : Bragelonne ;
Prix : 22.00 € ;
Commandez-le chez votre revendeur habituel.

Dans ce tome 1, nous faisons connaissance avec Havrefer, ses habitants, ses héros, ses combattants, ses malfrats et ses malheurs. Ses malheurs, qui sont nombreux, car le Roi étant parti repoussé une invasion dans le Nord, il n'y a plus personne pour refréner le cancer qui gangrène cette ville et une guerre assombrie de son ombre cette "belle" ville. Mais bon, la ville peut compter, pas forcément au début, sur deux personnages, héros en devenir, qui vont devoir apprendre à se connaître et à bosser ensemble, j'ai nommé Kaira Feuilleauvent (oui, c'est son vrai nom, non, je suis vraiment sérieux) et Merrick Ryder. L'une est une bouclière de Vorena, sorte de représentante sur Terre de la déesse guerrière, protectrice de la ville, promis un bel avenir, alors que l'autre est un homme perdu, dévergondé et passablement bourré tous les jours de l'année, promis à une mort certaine dans le premier caniveau, mais ça, c'était avant [...]

La suite de la chronique ici...
Lien : https://wordpress.com/post/y..
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Le début du livre est un peu surprenant, chaque chapitre est consacré à un personnage, sans aucun lien apparent avec les personnages déjà présentés. A travers leur histoire on découvre peu à peu la ville de Havrefer et l'histoire des Etats Libres. Il faut attendre une centaine de pages, pour que progressivement les différentes histoires se relient, tout en restant multiples. En toile de fond, il y a la guerre avec Amon Tugha. En premier plan l'histoire de la princesse Janessa, les activités crapuleuses et néfastes de la Guilde, des meurtres maléfiques perpétrés en utilisant la malégie... J'avoue que c'est ce dernier point qui m'a le plus passionnée. Chaque bout d'histoire est prenant. On peut rester frustré par la fin, car finalement ce tome sert principalement d'introduction et la plus grosse part de l'action n'est qu'effleurée.
J'ai trouvé la construction du livre intéressante. En nous présentant les personnages un par un, l'auteur permet au lecteur de s'y attacher. Cela rend également le récit plus dynamique en ne se perdant pas dans des pages de descriptions. Le reste de la trame est très classique. J'ai un peu tiqué parfois sur des phrases qui me semblaient trop contemporaines et qui ne collaient pas avec le reste du texte, mais cela ne fût pas fréquent.
La palettes des personnages principaux est très larges et variée. Il y a entre autres Rivière l'assassin hors pair, Merrick le beau nobliau désargenté et criblé de dettes grâce aux jeux et à l'alcool. Mais aussi la petite Loque qui souhaite rejoindre la guilde, Nobul, un ancien mercenaire, dont on pressent qu'il aura un rôle important à jouer. Kaira la guerrière, mais dont le comportement était vraiment trop caricaturale. Celui qui m'a le plus amusé est Waylian, l'élève en malégie pas très doué, terrifié par son professeur, dont j'ai hâte de suivre les prochains aventures.
Pour conclure, Richard Ford nous propose un récit de Fantasy assez classique au niveau de la trame de fond, mais avec une construction originale. J'ai passé un bon moment à la lecture de ce livre et j'ai notamment apprécié la multitude des personnages dépeinte par l'auteur. J'ai hâte de pouvoir lire la suite de leurs aventures.
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Havrefer, c'est une ville gigantesque composée d'une multitude de rues marchandes, de ruelles crasseuses, de passages boueux, de bicoques pourries et de palais somptueux. Mais Havrefer c'est avant tout sa population, tout aussi chamarrée et contrastée que son décor.

Basé sur cette variété, Havrefer, le roman, est tout aussi pittoresque et bigarré que la ville. Et comme la ville, il faut du temps pour en parcourir les chapitres/rues et pour apprendre à connaître ses héros/population. Car Havrefer c'est avant tout une multitude de personnages, tous très différents que je ne vais pas énumérer ici tant ils sont nombreux. Au risque peut-être d'ailleurs de larguer quelques lecteurs au passage, mais en ce qui me concerne, j'ai pris un énorme plaisir à les découvrir. Pour en citer juste quelques uns, je parlerai de Loque, cette môme de 11 ans, voleuse de bourses patentée et qui survit comme elle peut. Ou Kaira, cette prêtresse guerrière qui n'a jamais vu que les murs de son "couvent". Et Janessa, la princesse qui ne voulait pas être reine. Et beaucoup d'autres encore, dont Nobul qui m'a beaucoup touchée. Bref, une foultitude de personnages que l'on découvre au fil des chapitres et dont le destin va amener à se croiser, pour quelques jours ou quelques minutes. Ce qui est étonnant du point de vue du lecteur, c'est qu'on se dit qu'il vont se "reconnaître" (ben oui ils sont tous les héros dans un même livre :)), mais non, ils ne font que se croiser comme dans la vraie vie ! Et tous ces protagonistes vivent leurs petites histoires, alors que la grande Histoire est à leur porte. Les envahisseurs laminent l'armée des Etats libres et il ne reste que peu de jours à Havrefer avant de voir arriver le chaos à sa porte. En attendant la ville vit sa vie, composée de larcins, de crimes et de magie noire. L'auteur nous entraîne dans les bas-fonds, les petits et gros trafics en tout genres, le tout avec cette menace de guerre imminente. Il nous fait suivre ces "héros", voleur, menteur, assassin, guerrière ou princesse. Tous ont leurs secrets, leur part d'ombre cachée et tous vont affronter leur destin.

Ce roman est un pavé, la multitude de personnages fait que la description domine sur l'action, ce qui ne conviendra pas à tous les lecteurs, c'est sûr. Moi j'adore. Je m'imprègne de l'atmosphère, des caractères des différents protagonistes et je finis par m'y attacher. Comme dit plus haut, lorsqu'ils se croisent, on espère un "éclair", une sorte de reconnaissance immédiate. Mais là, l'auteur fait fort, car ils se croisent ... et c'est tout. Frustration assurée pour le lecteur ! :)

Ce premier tome pose toutes les bases d'une grande saga. Aussi bien au niveau des personnages, mais aussi du contexte politique et économique de la ville. On se doute que l'ennemi approche et que dans la suite, le tournure de l'action va changer. Que vont devenir nos héros quand la guerre va arriver sur Havrefer ? On peut imaginer le comportement de certains, mais pas de tous. Ce qui est sûr par contre, c'est que j'ai hâte de découvrir leur destin.
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Dans la cité de Havrefer arrive le hérault de Amon Thugha qui demande aux magisters de donner les clés de la cité. le roi Cael est partit repousser l'invasion des territoires libres. Janessa, sa fille doit prendre un époux, mais sans le savoir elle est amoureuse de celui qui doit lui donner la mort. Rivière fait en effet partit des Assassins payer pour éliminer le pouvoir. Kaira, guerrière d'Alor doit suivre Merrick, petit malfrat, pour éliminer ceux qui sont à la tête de la Guilde. La Guilde enlève des personnes pour les vendre comme esclaves. Loque, jeune fille qui détrousse les bourses veut prendre son avenir en main et faire partie de la Guilde, mais le chemin est dur. Nobul qui a perdu son fils Markus rentre chez les Manteaux Vers pour faire régner l'ordre dans la cité. Waylain, jeune apprenti sorcier subit les foudres de la sorcière noire, et l'assiste dans la recherche de l'assassin des meurtres sataniques. Chaque chapitre parle d'abord d'un personnage, puis de ceux-ci avec souvent leur contraire. On suit tellement ces personnages, qu'on oublie l'arrivée du hérault. Chaque personnage est une histoire à lui tout seul. Et c'est lorsque la dernière page arrive que l'on panique, vite le second tome. Les éditions Bragelonne ont mis en avant ce livre et ils n'ont pas tort, difficile de le lâcher.
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J'ai choisi ce livre en grande partie parce qu'il est sorti le jour de mon anniversaire,ensuite parce que c'est une publication Bragelonne et que j'aime ce qu'ils sortent, parce que la couverture est magnifique et enfin un petit peu parce que le résumé me plaisait !



Que dire après une telle lecture ? Wow ! Une belle claque ! Une fois ouvert, le lecteur plonge dans les ruelles tortueuses et malodorantes de Havrefer en compagnie d'assassins, d'escrocs, de voleurs. Puis l'auteur nous emmène aussi dans le quartier royal à la rencontre de la princesse, mal à l'aise dans son rôle d'héritière.



Richard Ford dresse des portraits de personnages complexes, torturés, parfois bons, parfois mauvais. J'ai adoré l'alternance des points de vue, à aucun moment je ne me suis sentie perdue. le seul regret que j'avais était de quitter un personnage et j'espérais le retrouver vite. Néanmoins, Richard Ford, nous donne envie de suivre ces héros de la vie quotidienne et on ne peut s'empêcher de tourner avidement les pages, afin de savoir ce qu'il va leur arriver, à quels moments ils vont rencontrer un autre personnage et qui.



L'intrigue n'est pas en reste et on la voit se dessiner au travers des yeux de nos différents héros, prenant conscience de l'implication de tel et tel personnage, recoupant les informations.



L'auteur nous dresse une trame complexe, où les évènements s'enchainent, se recoupent, se chevauchent, mais où jamais le lecteur ne se perd.



En bref : un premier tome excellent, qui donne terriblement envie de lire la suite. Découvrez Havrefer et ses habitants, vous ne le regretterez pas.


Lien : http://l-evasion-par-la-lect..
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Tout d'abord, je tiens à remercier babelio et Milady pour cette magnifique découverte.

On pourrait croire à une énième série de fantasy avec une trame similaire à d'autres, mais non. J'ai été agréablement surprise par l'histoire. On suit une multitude de personnages principaux qui ont chacun leurs vies et leurs problèmes. Tous d'horizons différents et qui vont finir pour certains, par se rencontrer.
L'auteur ne nous laisse pas de répit, A chaque chapitre, on change de personnage. Cela m'a permis de ne pas m'ennuyer et d'avoir comme souvent des passages un peu plus longuets que d'autres. Pour une fois les actions des personnages dans la majorité m'ont plu. Les méchants s'en prennent plein la tête pour mon plus grand bonheur.

L'intrigue principale dans ce premier tome est un peu éclipsée par les intrigues secondaires qui permettent de mettre en place tous les éléments déclencheurs. Et qui posent les bases nécessaires au récit. Concernant les personnages, ma sympathie penche pour Rivière et Kaira. A mes yeux , ils ont su se distinguer des autres.
Pour finir, j'ai vraiment adoré ce premier tome. Les quelques 570 pages m'ont captivé. J'ai eu l'impression de vivre à Havrefer. J'ai hâte que le tome 2 sorte en format poche pour connaitre la suite de cette série prometteuse.
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