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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
-Roman qui aurait pu être un essai philosophique, mais qui est écrit et présenté comme une
pièce de théâtre sur laquelle plane l'ombre de Shakespeare...
-1954
-une scène de théâtre, un vieil homme assis vu de dos; lui faisant face un peintre devant une
grande toile.
-Ph.Forest démontre que les évènements de la vie se renouvellent toujours de la même
manière pour les individus, la manière de les raconter diffère seulement, et ce à travers les
siècles, comme toute pièce de théâtre.
-la seule chose importante qui reste lorsque tout et dit et répété, c'est le chagrin que chaque
individu ressent et qu'il est impossible de partager.
Ce livre exigeant mais très beau raconte donc la création d'un portrait de W.Churchill : il a
80ans et va se retirer dans son domaine de Chartwell, le gouvernement anglais va lui offrir à
Westminster ce portrait commandé à un peintre à la mode de l'époque Graham Sutherland.
Une relative complicité va s'établir entre les 2 hommes, jusqu'à parler de leur immense
malheur intime: ils ont tous deux perdu un jeune enfant (Ph. Forest également).
Le Vieux Iion s'épanche, raconte ses échecs, ses victoires, ses regrets.
Pendant ce temps, le peintre produira un tableau dégradant aux yeux de son modèle et il
sera même réputé "infamant", il aura d'ailleurs conscience de trahir l'homme qui lui fait
face. Il épouse l'art à la mode à cette époque, et puis il sera grassement payé...
Le portrait revenu à Chartwell a probablement été brûlé par Mme Churchill, mais il en reste
une photo que le lecteur trouvera facilement sur Internet.
Ce livre est écrit comme une pièce de théâtre , un prologue remplace la préface, puis les
actes et les scènes se succèdent , comme différents chapitres.
"Mais si le monde est une scène, si nous y sommes tous des comédiens, y tenant notre place
jusqu'à ce que s'éteignent les dernières chandelles et que s'achève ce conte plein de bruit et
de fureur qu'un idiot raconte et en quoi consiste l'existence humaine, la seule manière juste
qui soit de montrer la vie consiste sans doute à lui donner-ou plutôt-; à lui restituerl'apparence
vraie, chaotique, incohérente et somptueusement insensée qui est ainsi la
sienne."
Il n'est pas facile d'entrer dans ce roman, l'adaptation se fait lentement, mais ensuite le
charme agit , et voilà le genre de livre qui ne s'oublie pas facilement.
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Je reste roi de mes chagrins nous conte, à la manière d'une pièce de théâtre en 4 actes, l'histoire de la rencontre entre Winston Churchill et Graham Sutherland. Ce dernier doit faire le portrait de l'illustre premier ministre anglais pour ses 80 ans. Un dialogue se noue entre ces deux personnages, même si c'est Churchill qui à un quasi monopole de la parole.

Je connaissais l'histoire de ce tableau ainsi que son funeste sort. Et récemment c'est dans la série The Crown que j'ai revu l'histoire de ce tableau, tout comme l'auteur. Et c'est pour cela que j'ai eu envie de lire ce livre. Je ne m'attendais pas à cette forme mais, tout compte fait, cela lui convient très bien. Après cela n'apporte pas plus d'éléments sur la relation entre ces deux hommes ou ce qu'ils ont pu se dire, ce ne sont que des suppositions, mais j'ai aimé m'immerger dans ce dialogue a deux voix.

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1954, Churchill, le lion rugissant, approche les quatre-vingt ans. le Parlement anglais, qui souhaite célébrer en grande pompe cet anniversaire, lui offre à cette occasion un portrait réalisé par un peintre renommé de l'époque. Les longues séances de pose sont l'occasion de discussions entre les deux hommes. Discussions lors desquelles les masques tombent. Loin de son image d'ogre tonitruant et impertinent, Churchill nous apparaît ici en vieux fauve, déclinant, au seuil de sa vie, un homme âgé qui se retourne sur son passé avec amertume et lucidité.
Nous en apprenons à cette occasion plus sur la vie de cet homme mondialement connu mais qui cache aussi ses zones d'ombre, son « black dog » comme il l'appelle. La mort en bas âge d'une de ses filles est ainsi un événement peu connu, mais qui semble l'avoir profondément marqué. Churchill nous apparaît dans le roman assez mélancolique et sombre, vulnérable, ce qui est très loin de son image habituelle. Mais, comme il le dit lui-même dans le texte, la vie est une scène et nous y sommes tous des comédiens, jouant notre rôle, donnant le change, sauvegardant les apparences.
La métaphore théâtrale est en effet omniprésente dans le roman, que ce soit à travers le découpage en actes et en scènes, ou à travers les très fréquentes références à Shakespeare. L'auteur nous offre finalement ici une réflexion philosophique et poétique sur la vie, et le pouvoir des apparences. Il le fait à travers le personnage de Churchill, mais il aurait pu s'agir de n'importe quel homme vieillissant, se retournant sur son passé. le fait que Churchill ne soit nommé que très tardivement dans le roman laisse en effet planer le doute sur l'identité du narrateur, lui donnant une dimension universelle, même si ce début de texte qui laisse le lecteur dans le flou peut être un peu déstabilisant quand on commence la lecture et si on ne connaît pas à l'avance le sujet du roman.
De sa plume puissante, poétique, élégante, Philippe Forest nous propose un roman finalement assez mélancolique sur un homme au seuil de sa vie qui s'interroge sur lui-même, son passé et ce qui restera de lui. Un livre émouvant, qui laisse entrevoir l'humanité et la fragilité de ce personnage souvent dépeint comme un monstre sacré, inébranlable, sans failles.
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Ce n'est pas en trébuchant sur une histoire qui trainait à terre mais en regardant la série The crown qu'a germé chez Philippe Forest l'idée de ce roman qui relate le dialogue imaginaire entre Churchill et son portraitiste Graham Sutherland. Et ce n'est pas anodin ... L'un comme l'autre ont perdu un enfant en bas âge ... Tout comme l'auteur lui-même. Alors bien sûr, outre le récit, Philippe Forest nous livre ses réflexions sur la vie, la mort, le temps qui passe...
Passons maintenant à la forme où le théâtre est omniprésent. le roman n'est pas découpé en chapitres mais en actes et en scène sans omettre prologue et choeurs. Shakespeare nous accompagne tout au long de ce périple lui qui a également perdu un jeune enfant.
It all makes sense.
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Philippe Forest prend prétexte des réflexions de Winston Churchill pour nous inviter à réfléchir au sens de notre vie. J'en retiendrai particulièrement ceci:
" le monde est une scène sur laquelle la même intrigue, sans cesse, se poursuit. On y reprend de vieilles fables qui furent de toute éternité au répertoire et qu'inventèrent des auteurs tellement oubliés que leur existence en paraît incertaine."
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Un visionnage de la série « The Crown » donne l'idée à l'auteur de nous conter, sous la forme de dialogues hébergés dans une pièce de théâtre, la relation qu'aurait pu avoir le peintre « Graham Sutherland » et son célébrissime modèle « Winston Churchill » en 1954. En effet, pour son 80 ème anniversaire, et pour honorer son premier ministre, la chambre des députés a décidé de confier la réalisation d'un portrait du vieux lion à un artiste reconnu. Ce prétexte dramaturgique nous fait revisiter l'histoire et les états d'âme des deux acteurs, avec des descriptions extrêmement précises des éléments de la mise en scène et de fréquentes références au théâtre de Shakespeare. le narrateur s'immisce souvent dans les scènes qu'il décrit en apportant des commentaires d'une réalité qu'il imagine. le portrait, caché au modèle jusqu'à son achèvement et dévoilé lors d'une cérémonie officielle suscite des appréciations très diverses dont on laissera la primeur de la découverte au lecteur….
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« Je reste roi de mes chagrins » de Philippe Forest💗💙
« On ne sait jamais rien d'une vie.
Fut-ce sa vie à soi!
Alors, imaginez, celle d'un autre. » p 142

C'est un livre « pas évident » à lire, et encore moins facile de le décrire mais je vous le recommande, une « trouvaille » de ma bibliothèque préférée !
il s'agit là de belle écriture, de poésie « théâtralisée » et donc de littérature qui certes semble nous échapper un peu, parfois, mais nous réjouit et nous enrichit pleinement,
Et ça, ça fait du bien !

Les dialogues de 2 hommes et la « voix off » de l'auteur mis en scène subtilement sur le papier... : « Une langue étrange, pourtant. (...) Elle ne vaut que sur la scène.
Des mots qui n'ont pas cours ailleurs.
Et dont l'absence de naturel, paradoxalement, est nécessaire à la vérité qu'ils expriment.» (p43)
Des tas de phrases que l'on a envie de relire, de mémoriser, pour les replacer, «- Maïs comment me voyez-vous ?
- je le saurais quand je vous aurais peint. » p77
nous sommes lecteurs ET spectateurs à la fois, c'est magique : « l'action a commencé avant même le lever de rideau » cela s'appelle une scène d'exposition « drame ou comédie ? le spectacle peut maintenant commencer, qui raconte à chacun le récit de ce que fit sa vie. »

Vertigineux façon Shakespeare, le « what's in a name? » (extrait de « Roméo & Juliette ») nous donne à réfléchir comme le mythique « to be or not to be»... Notre attention est happée par cet homme et son modèle qui philosophent le temps d'un livre, le temps d'une pièce :
« Il parle comme on se jette dans le vide. »
biographie ? fiction?
« Ils réalisent, pour finir, qui ils sont.
C'est à dire qu'ils comprennent que, comme tout le monde, ils ne sont, qu'ils n'ont jamais été personne. » p267
Le peintre, c'est Sir Winston Churchill... et la peinture sa dernière, 3 ans avant sa mort.

A lire au calme pour ne rien en perdre, sous la couette ou au soleil peu importe, car vous tiendrez l'ivresse entre les mains!
Lien : http://www.instagram.com/p/B..
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Angleterre, 1954. Alors que le pays s'apprête à célébrer le quatre-vingtième anniversaire de Winston Churchill, le Parlement britannique charge le peintre Graham Sutherland de réaliser un portrait du grand homme. Quelques mois plus tard, la présentation publique de l'oeuvre fait scandale, donnant à voir l'humanité crue d'un homme plus vieillissant que glorieux. Jamais exposé, honni par Churchill, le portrait finira détruit par son épouse, selon ses propres voeux. Cet épisode tragi-comique, célèbre Outre-Manche, Philippe Forest choisit de l'investir par les coulisses, en s'immisçant dans l'intimité - réelle ou imaginée - entre les deux hommes. Conçu comme une pièce de théâtre, son récit convie Shakespeare et l'Histoire, enchevêtre les narrations et les rôles, dans un jeu virtuose de mises en abîme. de cette extraordinaire méditation sur l'art et le deuil, Philippe Forest crée un théâtre intérieur à la croisée du réel et de la fiction, comme reflet infini de nos blessures collectives.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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