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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Philippe Forest nous fait voyager à travers le temps avec son roman Sarinagara. A travers des interludes à Tokyo, Kyoto et Kobe, l'auteur nous partage dans ce roman très autobiographique le deuil de sa fille unique qu'il l'a conduit à rechercher un nouveau sens à sa vie au Japon. Ces trois différents voyages sont entrecoupés par trois parties distinctes qui correspondent à trois portraits d'hommes japonais qui ont su marquer l'histoire de leur pays. On y découvrira Kobayashi Issa, grand maître haïku de la fin de la grande période Edo (XIXe siècle), Natsume Sôseki, considéré comme le précurseur du roman contemporain japonais (fin XIXe siècle et début Xxe) et dont on retrouve le visage sur les billets japonais et Yamahata Yosuke, photographe connu pour ses photos de l'après-Nagasaki. Ces trois portraits nous amènent de nombreuses réflexions autour de la mort et du deuil. Ces trois hommes ont le point commun d'avoir vu leur vie ébranlée par la perte de proches ou par des visions de morts très difficiles.

En plus d'être très intéressant et enrichissant par les différents portraits qu'il présente, Philippe Forest nous propose, avec ce roman très personnel, une plume fabuleuse. Il utilise les mots de façon très belle et très poétique. Loin de vouloir nous en mettre plein la vue, Philippe Forest utilise les mots pour nous toucher directement au coeur. Même en n'ayant pas été touché par la même tragédie, on ne peut qu'être ému par ce texte. Ce roman ne cherche pas à nous faire couler les larmes, loin de là, c'est un roman plein de sérénité et d'apaisement.

Sarinagara est un roman pris complètement par hasard sur les étagères de la bibliothèque que je fréquente. N'ayant jamais entendu parler de ce roman, je suis heureuse d'être tombée dessus et je le recommande vivement.
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A travers trois portraits : ceux de Kobayashi Issa ( 1827), maître du haïku ; Natsume Sôseki ( 1917), pionnier du roman japonais moderne ; et Yamahata Yosuke ( 1966), photographe dépêché à Nagasaki juste après l'explosion nucléaire d'août 45, Forest nous offre une méditation intime sur le thème de la disparition. Il nous parle, de nouveau, de la perte de sa petite fille, dans un style magnifique, épuré à l'extrême, où chaque mot exprime une parole suffoquée.
" Ecrire fut ma manière à moi de méditer l'oubli, de le laisser s'étendre afin de conserver interminablement vivante en lui la mémoire exclusive d'aimer ".
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Récit poétique, dramatique, troublant, des états d'âmes d'un voyageur au Japon : A Tôkyô, Kyôto et Kôbe, l'auteur fait état des ses impressions et sentiments intimes, particuliers dans le contexte qui l'a conduit dans l'archipel, sans tomber dans une banale description. Récit entrecoupé et articulé de 3 volets consacrés à trois "artistes" nippons, témoins et narrateurs de 3 époques et 3 styles : Kobayashi Issa le poète, Natsume Sôseki le romancier et Yamahata Yosuke le photographe. Reste au lecteur à analyser, comprendre le sens de ce texte ou bien à se laisser simplement porter par la beauté des mots et Philippe Forest...
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Un ouvrage de qualité exceptionnelle. à travers trois destinées réelles d'artistes (un poète, un romancier et un photographe), Philippe FOREST nous présente une réflexion très profonde et pleine de sensibilité sur les concepts de temps et de réalité éphémère de la Vie matérielle. Sur la précarité de l'instant et la douleur que génère la conscience de cet état de fait.
Son propos est particulièrement bien mis à en valeur de par le choix des mots, toujours justes qu'il assemble avec une délicatesse infinie tels les idéogrammes d'un merveilleux haïku. Description d'un instant fixé dans sa réalité éphémère, hélas toujours trop bref. Instant riche d'émotions que l'on voudrait voir durer toujours mais que la cruauté de la vie fait aussitôt disparaître. Beauté et Amour fugaces que l'homme conscient se doit de figer pour s'en nourrir intérieurement même si c'est au prix de la Douleur.
L'auteur clôt son ouvrage sur l'évocation du drame qu'il a vécu à travers la perte d'un enfant dont l'existence fut trop brève mais dont le souvenir et la souffrance intérieure sont encore en lui. Un Amour paternel et maternel qu'il s'est attaché à figer avec des mots tel un haïku en ne se contentant pas de décrire les choses mais en s'en détachant pour mieux décrire son ressenti en incitant le lecteur à la réflexion afin de lui permettre de mieux appréhender la réalité du monde et de la Vie.
Poésie et sobriété sont au coeur de cet ouvrage qui m'a enthousiasmé de par la richesse des impression et réflexions qu'il fait naître. Un moment de pur bonheur !
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Récit émouvant qui mêle, avec harmonie, quatre histoires qui se répondent : celle du poète Kobayashi Issa, du romancier Natsume Sôseki, du photographe de guerre Yamahata Yosuke et de l'auteur, Philippe Forest, en résidence — ou plutôt en exil — au Japon après la mort de son enfant. Une plume précise et délicate pour raconter le malheur, la peine, la vie.
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JCe livre a engendré chez moi une véritable émotion.
Pourtant, rien de palpitant dans la narration.
Philippe Forest, à travers l'étude de 3 artistes japonais dont je n'avais jamais entendu parler, raconte son rapport à l'existence, que ce soit la vie mais également la mort.
On découvre en filigrane que son épouse et lui ont perdu un jeune enfant et que le Japon s'est révélé un échappatoire possible.
Cela s'approche d'une confession romancée sur la résistance et la résilience mais quel style, quelle densité, quelle poésie !!!
L'Art japonais y est, de plus, pleinement magnifié.
Pour tout lecteur qui s'attache au style, c'est poignant et tout simplement magnifique.
Un choc auquel je ne m'attendais nullement qui rend cette lecture encore plus inoubliable
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