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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On m'avait déjà beaucoup parlé de Maurice, roman d'amour platonique né de la main d'Edward Morgan Forster, auteur britannique du début du siècle. C'est lors d'un échange entre blogueurs, articulé autour du thé et de la littérature, qu'il sera finalement parvenu jusqu'a moi.

Située aux alentours de 1920, cette histoire qui pourrait être inspirée de la propre jeune de Forster, nous raconte celle de Maurice, fils de la bonne société anglaise, qui lors de ses études à Cambridge se lie d'amitié avec un autre étudiant, Clive. Peu à peu, leur relation va évoluer vers une sorte d'amour platonique, à mi-chemin entre la fraternité et la relation amoureuse. Dans l'ambiance sociale de l'époque, ils vivent leur camaraderie comme ils l'entendent, sans y accorder de sens particulier. C'était malheureusement sans compter que, le temps aidant, Clive se détournerait de ses amours masculins pour épouser une jeune demoiselle, laissant Maurice dans le désarroi le plus total.

Arborant pour la première fois le thème de l'homosexualité (Forster lui même était homosexuel) dans une de ses oeuvres, Forster gardera ce roman au secret jusqu'a sa mort survenue en 1970, ou fut publié Maurice à tire posthume. Ecrivain humaniste, auteur de nombreux essais, romans ou nouvelles, Forster n'avait de cesse d'établir des liens entre ses personnages, au delà des barrières sociales et des préjugés. Avec Maurice, il développe cette abolition des classes au profit de l'amour homosexuel, thème que l'on retrouve avec force à la fin de l'ouvrage.

Dans un style auquel nous ne sommes plus habitués dans notre littérature contemporaine, où deux amants se vouvoient, Forster décrit une belle mais triste histoire amoureuse, que les impératifs de la bonne société aura détruite. Très beau roman, Maurice a été adapté au cinéma en 1986 par James Ivory.
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Ce roman en partie autobiographique a été écrit vers 1913, mais il n'a été publié, selon la volonté de Forster, qu'après sa mort en 1971, au vu de son sujet. le roman d'apprentissage suit un jeune bourgeois anglais de ses 15 ans à ses 25 ans environ, au tournant du XXe siècle (l'auteur est né en 1879). Maurice prend conscience de son homosexualité au contact d'un camarade d'université, son premier amour (platonique) et le premier pas sur le chemin de l'acceptation parsemé d'embuches, on le devine, dans un pays et à une époque où les relations sexuelles entre hommes étaient passibles de prison. Les lois (et les mentalités) en Angleterre ne commenceront à évoluer que des décennies plus tard.

Le style de Forster est très vivant, le texte comporte de nombreux dialogues et la lecture est portée par l'évolution du personnage principal. La psychologie des protagonistes est toutefois parfois difficile à cerner. Les valeurs de Maurice s'avèrent conservatrices, notamment sur la question des femmes. L'ouvrage n'en reste pas moins un témoignage historique essentiel sur les traitements subis par les homosexuels et sur la bataille pour leurs droits.

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Ma critique sera courte et concise.

Lors d'une virée aux "Mots à la bouche" (excellente librairie queer parisienne) je me suis laissé convaincre par ce roman britannique de E. M Forster, publié en 1970 à titre posthume.

La prose très fine d'un auteur britannique bien éloignée du roman contemporain m'a de suite conquis, cela va de soi.

Cependant, l'avancement de la narration plutôt lente et parfois chaotique m'a surpris. Comme un sentiment qu'il ne se passe pas grand chose les 2/3 du roman, avec une résolution douce amère qui selon moi intervient beaucoup trop abruptement à la toute fin.

Pour autant, on pourrait considérer que ce roman, assurément roman d'apprentissage d'un jeune homme homosexuel dans la bonne société corsetée et (légalement) homophobe du Royaume-Uni début XXe, par ce cheminement chaotique sous la plume souhaite nous faire ressentir l'intériorité du protagoniste. Proposition plutôt réussie.

Un roman qui se laisse lire et appréhender, une plume classique qui, aujourd'hui peut être rare, un protagoniste parfois "odieux". Une conclusion du roman selon moi trop abrupte dans son intégration au cours narratif.
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Je voulais lire ce livre depuis longtemps, et ça faisait plusieurs mois qu'il dormait dans ma pile à lire sans que je n'y touche. J'ai enfin sauté le pas. Et je ne sais pas si je ressors de cette lecture en l'ayant appréciée ou, si, au contraire, elle m'a ennuyé·e.

Je ne sais pas si c'était spécifique aux livres écrits à des dates proches du début du XXe siècle, mais j'ai eu une l'impression qu'il ne se passait pas grand-chose, qu'il n'y avait presque pas d'action (comme c'était le cas avec « Anne de Green Gables » de l'écrivaine Lucy Maud Montgomery – et encore, avec ce livre, c'était encore plus marqué). Je suppose que ça devait être le cas pour nombre de romans écrits à cette période et que la littérature a évolué au fil du temps, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. Ce livre relate une tranche de vie, celle d'un adolescent qui devient adulte, Maurice.

Et le moins qu'on ne puisse dire, c'est que ce personnage m'a énervé·e à plus d'une reprise dans ma lecture. Sérieusement. Si j'avais pu lui mettre des claques, je l'aurais fait. Maurice s'apitoie sur son sort tout le temps (certes, sa situation – être un homme gay dans une Angleterre qui, à l'époque, criminalisait les relations entre deux membres de même genre – est compliquée, mais parfois, les grands pavés semblent un peu mélodramatiques), est extrêmement misogyne et est, au final très toxique

Autre point qui m'a paru étrange, c'est le cheminement du personnage de Clive.


Le début (Maurice qui découvre son homosexualité et commence à relationner avec Clive) et la fin (Maurice et sa relation avec Alec) valent cependant le détour, mais le milieu du livre (la relation entre Maurice et Clive qui part dans tous les sens et se détériore à vitesse grand V et les rapports de force destructeurs entre Maurice et sa famille) stagne et n'est pas forcément plaisant, sans compter que les grandes envolées sur le monde bourgeois ne parviennent pas à nous faire oublier que tous les personnages appartenant à cette catégorie sociale sont snobs et dédaigneux.

Je ne dirais cependant pas que je n'ai pas aimé ce livre, parce qu'au fond, une part de moi l'a apprécié. C'était intéressant de pouvoir plonger au coeur de la fin du XIXe siècle/début XXe siècle et de constater comment la société a évolué depuis, comment les gens vivaient leur homosexualité dans une société anglaise profondément homophobe.

À lire si vous voulez vraiment avoir un tableau de l'homosexualité dans la société anglaise de l'époque, sinon, je pense que vous pourrez trouver d'autres romans plus passionnants que celui-ci !
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Depuis son plus son âge, Maurice se sent à part. Il sent attirer par les personnes de son sexe. Dans la société anglaise du début du XXème siècle, la normalité est le mariage et la procréation, la bienséance. La culpabilité le ronge. Son premier amour, platonique, le conforte mais est une déception. Il cherche auprès de médecins un remède contre sa maladie mais la rencontre avec Alec, d'une autre classe sociale, va l'obliger à faire un choix. S'accepter ou non.
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