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EAN : 9791092016253
248 pages
Jigal (01/09/2014)
3.21/5   7 notes
Résumé :
Ange Simeoni est un voyou qui bien que retiré des affaires est au courant de bien des choses… À sa demande, Stanley, petit voleur à la tire, vient de dérober la mallette d’un agent très spécial tout droit sorti du ministère… Vingt ans plus tôt, Marc Kervadec est conseiller des princes africains. C’est un barbouze qui, du Mali au Burkina Faso en passant par le Togo, veille au grain, chaperonne les présidents et protège les intérêts de la France. Il y a tellement de r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'étrange pouvoir des petits riens, ou comment de petites causes peuvent engendrer de grands effets.
Marseille, de nos jours : Une jeune femme est victime d'un voleur à la tire dans la gare Saint-Charles. La seule indication qu'elle pourra donner aux enquêteurs est que son voleur portait une capuche avait « un regard surpris et doux« .

Ce voleur, Stanley est abordé peu après par Ange Simeoni, un voyou rangé des voitures, pour commettre un vol sur commande. le lendemain, il doit voler la mallette d'un voyageur, mission dont il s'acquitte sans problème. Ce porteur de valise n'est rien moins qu'un chef de cabinet ministériel.

Aix en Provence, trente ans plus tôt : Marc Kervadec, rencontre Margot, une jeune femme libérée, avec laquelle il aura une relation intermittente, faite de courts séjours et de longues absences, dues à son métier. Marc, barbouze des services secrets français, est venu passer quelque temps « au vert » en France pour se refaire une santé morale après l'assassinat du président de Haute-Volta Thomas Sankara.

Notre narrateur, juge d'instruction, se rendait à Nice en vue de rencontrer le commissaire Juston pour une enquête sur les activités de la CPAO (Compagnie Phocéenne de l'Afrique Occidentale). Lors d'une perquisition, ils découvrent dans un coffre des liasses de billets de 500€ et soupçonnent tout de suite une filière de blanchiment d'argent.

Quelques jours plus tard, le juge apprend à la lecture du journal, qu'un chef de cabinet du Ministère de l'Intérieur s'est fait voler sa mallette par un « jeune homme à capuche ». de là à faire le rapprochement avec l'affaire CPAO, il n'y a qu'un pas, d'autant que l'employé du ministère est un peu confus dans ses déclarations, quant au contenu de la mallette.

Avec ce roman, André Fortin nous fait pénétrer dans les méandres peu reluisants de la politique française en Afrique francophone, « la françafrique », auprès de ces barbouzes conseillers militaires, soldats perdus dans des guerres pas très glorieuses, agissant en sous-main non seulement au nom des intérêts de l'État français mais plutôt pour le bénéfice de grands groupes industriels.
« Un gisement d'uranium découvert quelques mois auparavant constituait la pomme de discorde entre la France et son ancienne colonie. Paris s'était rendu compte, trop tard, que Cyrille Soumaré n'était peut-être pas l'homme de la situation.«
Il dénonce le comportement de la France en Afrique qui, depuis près de cinquante ans, fait et défait les présidents à son bon vouloir. Il n'est qu'à se souvenir de l'affaire Elf, pas si lointaine, exemple criant de la « France-à-fric », et de ses millions de francs détournés.

L'auteur, ancien juge d'instruction, navigue à son aise dans les arcanes de ce monde, compliqué pour les profanes, entre pouvoir politique, judiciaire et policier, où les limites sont parfois imprécises et mouvantes. Sa narration est calme, posée, il prend le temps de la mise en place, avant celui de la mise en mouvement des personnages et de l'intrigue. Et la construction, en chapitres courts et alternés entre passé et présent, n'engendre ni la monotonie ni l'ennui.

Les personnages sont aussi très bien dessinés, de Galtier le juge intuitif et opiniâtre, à Juston le policier ami de celui-ci, toujours partagé entre son amitié pour le juge et le désir de maintenir l'indépendance de la police vis à vis de la justice. Avec une mention spéciale pour Ange Simeoni, sympathique voyou « à l'ancienne ».

Mais ceux pour lesquels j'ai le plus de tendresse sont Stanley Fabre, petit délinquant, qui aurait pu réussir dans la vie dans un cadre familial plus construit, et son attachement presque filial avec sa psychologue Mme Travers. Également Kervadec et Margot, dont l'aventure en pointillés, en raison du métier de Marc, aurait pu être bien plus belle. Kervadec qui, malgré ce qui lui en coûte, avec cette noblesse d'âme et ce sens du devoir hérités de son passé de soldat, va aller jusqu'au bout de son engagement.

J'ai également apprécié le ton très ensoleillé et méridional de son écriture, au travers de ce voyage dans l'espace et dans le temps, de Marseille et de ses calanques, jusqu'à ces états Africains où la République française, sous couvert de coopération militaire ou économique, orchestre bien des turpitudes.
Pour ma part, un très bon moment de lecture.
Lien : http://thebigblowdown.wordpr..
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André Fortin a été juge, c'est dire s'il connaît les arcanes du système judiciaire. Pour le reste, j'imagine qu'il s'est documenté, et fort bien pour donner à son histoire autant de réalisme. On se croirait en plein dans une affaire dont on nous rebat les oreilles depuis trente ans et un peu plus en ce moment, car il faut bien dire que certains se gavent un peu plus que les autres et ont carrément non plus des casseroles aux fesses mais carrément des batteries de cuisine entières. Je ne comprends pas comment les politiques, des gens normalement sensés et censés être l'élite de notre pays peuvent encore croire qu'ils pourront impunément piquer dans les caisses pour leurs comptes personnels ou pour se faire réélire.
Quand on ouvre un polar d'A. Fortin, on ne lit pas un livre duquel on ressort groggy par le rythme imposé. Au contraire, le juge prend son temps et l'auteur également, celui de nous expliquer les détails, les dessous des affaires. le contraire serait totalement irréel lorsqu'on connaît le rythme de la justice française. Néanmoins, pour donner de la cadence à son livre, la construction en courts chapitres alternant les protagonistes est une excellente idée : un pour le juge et le flic, un pour les voyous Stanley et Ange, un autre pour Marc Kervadec et ses amours et un pour le barbouze qui conseille les chefs d'état africains pour le compte de l'état français. Malgré cela, je dois dire que parfois, c'est un peu long, le roman peine à vraiment démarrer et il faut un premier fait commun à deux histoires pour que ça commence à bouger réellement.
Amateurs de sensation forte, préférez par exemple les livres de Jacques-Olivier Bosco chez le même éditeur -son prochain m'attend. Mais si vous avez plutôt le goût pour les grandes enquêtes, longues, compliquées et très bien expliquées –on comprend tout, parce qu'André Fortin est un excellent pédagogue-, très réalistes, assez loin de nous, mais en même temps proches puisqu'on en parle beaucoup dans les actualités, laissez-vous charmer par l'écriture et les romans d'André Fortin dont ce dernier qui parle par exemple très bien de ce qu'on nomme toujours la françafrique malgré la promesse d'un ancien Président de ne plus se mêler des histoires des pays de ce continent -je vous rappelle que selon lui "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire-", promesse qu'il s'est empressé d'oublier dès lors que des richesses -ressources exploitées par des entreprises françaises en l'occurence- étaient en péril. Double discours dont parle André Fortin en ces termes : "Un gisement d'uranium découvert quelques mois auparavant constituait la pomme de discorde entre la France et son ancienne colonie. Paris s'était rendu compte, trop tard, que Cyrille Soumaré n'était peut-être pas l'homme de la situation. Mieux aurait valu un dictateur cupide, ç'aurait été tellement plus simple..." (p. 162) C'est cynique, totalement amoral, mais les intérêts financiers de quelques sociétés côtées en bourse prévalent sur la qualité de vie de quelques Africains...
Le mieux, si vous hésitez entre punch et enquête plus pointilleuse, c'est d'essayer les deux et ainsi de varier les plaisirs, Jigal a un catalogue divers et étoffé…
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Bonjour à tous,

Avant de débuter ma critique, j'aimerais remercier vivement l'opération masse critique qui m'a sélectionner pour la première fois, d'une longue série j'espère.

Alors, ce ne sera pas une critique très longue, mais on va essayer d'être concis sans oublier de choses importantes.

C'est un livre qui se lit assez rapidement, j'ai appréciés, mais je n'ai pas eu le petit plus qui te fait dire : ce livre est un bon livre, voir qu'il sort du lot.
Ceci explique cela : je n'ai mis qu'un 3 sur 5 comme note.

Sinon, l'intrigue est bien ficelée, pas vraiment de lacune de ce coté, mais si je devrais noté un point négatif, c'est que les personnages sont très stéréotypés.
Je pense que c'est dommage.

Mais bon, cela reste un livre intéressant à lire.

merci de m'avoir lu, et à bientôt pour une prochaine critique.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un gisement d'uranium découvert quelques mois auparavant constituait la pomme de discorde entre la France et son ancienne colonie. Paris s'était rendu compte, trop tard, que Cyrille Soumaré n'était peut-être pas l'homme de la situation. Mieux aurait valu un dictateur cupide, ç'aurait été tellement plus simple... (p. 162)
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Videos de André Fortin (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Fortin
http://polar.jigal.com/index.php?page=liens&p=90
« UN ROMAN NOIR CAPTIVANT QUI CONFIRME TOUT L?INTÉRÊT DE L'?UVRE D?ANDRÉ FORTIN » Claude Mesplède
Ce matin-là, ça devait être un paisible départ en vacances, avec femme et enfants, vers le soleil de la Grèce. Mais quand le Juge ouvre le dossier de ce gamin retrouvé noyé dans les calanques, il a la terrible intuition que cela ne va pas être simple. 40 ans plus tôt à Athènes, à l'aube du 21 avril 1967, Marina et Apostolos, jeunes étudiants révoltés, s'aiment fougueusement alors que les chars investissent la ville et la junte, le pouvoir ! L'engrenage des années a fait son ?uvre, les bourreaux sont morts, les illusions perdues, mais pour le Juge le doute subsiste encore?
En 1967, les colonels prennent le pouvoir à Athènes. En 2009, le Juge Galtier prépare nonchalamment ses vacances en Grèce? D?un côté, la dictature et son cortège d?infamies, de l?autre un tragique fait divers : André FORTIN va tricoter ici deux histoires en parallèle, deux histoires apparemment sans rapport, enfin, jusqu?à preuve du contraire? Juge d?instruction, juge pour enfants, vice-président du tribunal de Marseille, André FORTIN a non seulement une imagination fertile, mais également une très fine connaissance du microcosme politico-judiciairo-policier. Il en connaît les méandres, les ombres et les recoins, il y a constaté les alliances contre-nature, les luttes d'influence, il y a croisé les hommes qui organisent ou subissent collusions et corruptions? Son parcours professionnel lui a permis de les voir à l??uvre et parfois même de mettre un terme à leurs affaires? Il lui a également permis de s?interroger sur la place de la justice dans une démocratie comme la nôtre ! Juger un homme ou juger L Histoire, c'est le terrible dilemme qu'il aborde ici avec justesse et sensibilité, à travers cette tragique histoire d'amour écrasée sous les bottes de l'Histoire. Un roman bouleversant.
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