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EAN : 9782290342466
211 pages
J'ai lu (15/10/2004)
3.67/5   33 notes
Résumé :
Geneviève de Galard a vingt ans quand la guerre d'Indochine commence.

Descendante d'une des plus prestigieuses familles françaises (un de ses ancêtres se battait déjà
aux côtés de Jeanne d'Arc), elle rêve d'aventure et veut servir. Elle choisit le métier de convoyeuse de l'armée de l'Air. Sa mission :
soigner les blessés lors des évacuations aériennes.

Un jour de mars 1954,
son destin bascule.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Comme le titre le laisse supposer : "Une femme à Dien Bien Phu" n'est pas la chronique d'une femme fatale , mais tout au contraire : l'autobiographie d'une héroïne bien française, Geneviève de Galard. Une jeune française, volontaire pour le service militaire de convoyeuse de l'armée de l'air et à ce titre bloquée, en mars 1954, après une panne d'avion, à un endroit tristement célèbre pour la France, devenu le symbole de la fin de l'Indochine française.

Dommage que je ne puis l'ajouter à ma liste "Hommage aux Héroïnes de guerre" qui se limite, malheureusement pour elle, à la deuxième guerre mondiale. Mais comme Grand Croix de la Légion d'Honneur (75 en France, dont 12 dames, la dernière en date étant Simone Veil) , Grand officier de l'ordre national du Mérite (45 en France) et décorée de la médaille de la Liberté, la plus haute distinction américaine, par le président Eisenhower, cette dame de 92 ans n'a guère besoin de ma modeste contribution pour être reconnue pour ce qu'elle est : une héroïne.

Geneviève de Galard Terraube est née à Paris en 1925 dans une des plus anciennes familles nobles de France, dont l'arbre généalogique remonte au Xème siècle. Diplômée comme infirmière, elle se présente à l'armée de l'air comme convoyeuse, est reçue et envoyée, à sa demande explicite en Indochine. Son ouvrage constitue un témoignage honnête d'un conflit moche et sanglant, dont Babelio liste 18 ouvrages. La plus complète et bien écrite est assurément l'oeuvre de Lucien Bodard, "La Guerre d'Indochine" en 3 volumes : "L'enlisement", "L'humiliation" et "L'aventure".

L'idée de me pencher sur la vie de cette Florence Nightingale des temps modernes m'est venue en pensant à toutes ces infirmières anonymes, qui, à travers notre planète, risquent leurs vie dans un environnement hostile et pour un salaire misérable, à secourir les blessés, victimes de guerres, que les chefs d'État et de gouvernement ne réussissent pas à résoudre par voie diplomatique.

En passant, j'aimerais mentionner l'ouvrage "The Forbidden Zone" (zone interdite) de Mary Borden (1886-1968), une riche américaine de Chicago, auteur et poétesse à ses heures, dont le courage et l'engagement bénévoles montrent des similitudes à ceux de notre Geneviève. Lors de la première guerre mondiale, celle qui est devenue Lady Spears, ne s'est pas contentée de purement financer des hôpitaux de campagne, par exemple au cours de l'horrible Bataille de la Somme, mais d'y travailler comme simple nurse. Son oeuvre est parue la même année que "L'Adieu aux armes" d'Ernest Hemmingway et "À l'Ouest, rien de nouveau " d'Erich Maria Remarque. En reconnaissance de ses efforts, la France lui a décerné la Croix de guerre.

Le style de ce témoignage de Geneviève de Galard est très direct et simple, n'écrit-elle pas elle-même dans son avant-propos : "Longtemps, je me suis tue. Je ne souhaitais pas alimenter la publicité dont j'avais été l'objet en 1954." Les nombreuses couvertures de Paris Match consacrées à elle, ainsi que la parade triomphale sur Broadway, où un quart de million de New-Yorkais l'acclament en juillet 1954, reflètent effectivement si peu sa véritable nature.
Et dans cet avant-propos, elle ajoute modestement :"C'est une femme de plus de vingt ans ma cadette, Béatrice Bazil, qui m'a aidée à mettre en forme les dizaines de pages dont je noircissais le papier. Je lui dois beaucoup, on ne s'improvise pas écrivain." Manier sa plume Béatrice Bazil sait, comme elle a prouvé dans son ouvrage, en collaboration avec Jean Fourastié : le jardin du voisin, les inégalités en France."

Les Éditions des Arènes ont fait du beau travail en produisant un ouvrage agréable et instructif à lire, grâce à une carte géographique de ce qui est maintenant le Vietnam et illustré de 24 pages de photos.

J'ignore qui a eu la lumineuse idée, Bazil ou les Arènes, de noter à la page 9, une citation du grand spécialiste de l'héroïsme, Jacques d'Arnoux, auteur de "Les sept colonnes de l'héroïsme", mais il aurait été difficile de trouver mieux pour résumer la personnalité et les efforts de Geneviève de Galard :
" L'héroïsme réside moins dans la nature des actes que dans manière de les accomplir."



L




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Geneviève de Gallard a grandi dans l'amour de son pays, c'est donc naturellement que cette jeune femme issue d'une famille d'officiers, décida de s'engager comme infirmière - convoyeuse de l'air.
Dans cette autobiographie elle nous parle d'elle et de ce qui la conduit à choisir ce métier.
Puis son travail à travers le monde. Jusqu'à ce jour où elle restera bloquée à Dien Bien Phu en faisant son travail et un peu plus.
Commence alors l'attente et l'espoir de repartir en évacuant ces blessés qu'elle était venue chercher. Mais l'ennemi ne leur en laisse pas la possibilité.
Et donc Geneviève va aider aux soins de tous les blessés. Mais pour ces soldats, cette présence féminine, attentive et qui prend de son temps pour eux, c'est bien plus que l'infirmière compétente.

De son enfance jusqu'au retour de Dien Bien Phu et les années qui suivent ces mois bloquée dans cette cuvette, Geneviève de Gallard nous raconte son histoire, son don de soi qui pour elle est d'une simplicité évidente : elle n'a fait que son travail. Une évidence qui aura permit à plus d'un soldat de survivre à cet enfer.
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1953. Bataille de Dien Bien Phu. Seule femme sur les lieus de ce terrible combat, Geneviève de Galand s'engage coeur, corps et âme auprès des soldats, pour les soigner et les soutenir moralement. Très beau témoignage d'engagement, de courage et d'abnégation. Des valeurs à ressusciter ?
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Geneviève de Galard était infirmière engagée dans l'aviation pendant la guerre du Vietnam. Durant une mission à Dien Bien Phu, elle est restée coincée dans la bataille. Elle raconte les soins donnés aux nombreux blessés, la douceur de sa présence auprès des hommes et comment cette expérience a changé sa vie, toujours tournée vers les autres. C'est un témoignage très intéressant, clair et précis, parfois très orienté vers les pensées religieuses ou politiques de son auteur à mon goût, mais qui reste agréable à lire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une fois j'eus un « 14» à un devoir sur Mme de Sévigné. Ce jour-là mon institutrice écrivit sur le devoir : «Comme quoi l'amour, même celui d'une vieille marquise, peut aider à bien faire les choses». Mme Pinsolle, mon professeur de français de première, était également notre bibliothécaire. Cette enseignante avait une telle façon de parler des livres qui lui avaient plu que l'on avait toujours envie de les lire, et surtout le courage de poursuivre si les premières pages nous rebutaient un peu.

A l'âge des grands enthousiasmes littéraires, c'est grâce à elle que je découvris plusieurs des ouvrages qui devaient marquer ma jeunesse : tous les romans de Pearl Buck, d'Archibald Cronin, d'Axel Munthe, d'Elizabeth Goudge ; mais aussi L'Etoile au grand large, de Guy de Larigaudie ; les livres d'Antoine de Saint-Exupéry, Courrier Sud, Vol de nuit, Terre des hommes; les récits retraçant les aventures héroïques des pionniers de l'aviation, Guynemer, Mermoz... J'admirais le courage de Guillaumet, surtout lorsque son avion s'est posé dans les Andes et qu'il a dit : « Ce que j'ai fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait"
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«Au fond, je ne suis pas mécontente que tu sois à Dien Bien Phu ; au moins tu ne risques plus d'accident d'avion.»

Si l'heure avait été moins sombre, j'aurais éclaté de rire en recevant cette lettre de ma mère panni le courrier parachuté sur le camp retranché en avril 1954. Mais l'arrivée du sac postal, seul fil qui, au plus fort de la bataille, nous reliait encore à nos familles, représentait un moment trop attendu et trop émouvant pour que l'on ait envie d'en rire.

En fait, j'étais soulagée de penser que ma mère ne vivait pas pour l'instant une inquiétude cruelle, elle qui avait la phobie des avions et qui était si facilement inquiète depuis la mort de mon père.
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