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3,51

sur 525 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture qui fait froid dans le dos, quand on sait qu'elle est tirée d'un fait divers touchant de très près l'autrice, puisqu'il s'agit du meurtre sauvage de sa soeur par un cambrioleur (probablement).
L'occasion de revenir sur son histoire de famille, sur la personnalité de cette soeur un peu spéciale, mais aussi sur les lenteurs et l'inertie policières et judiciaires.
Un roman très prenant, très humain, touchant et révoltant à la fois (le titre résume bien l'idée qui nous en reste à la fin, avec une grande sensation d'injustice...).
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Ce récit autobiographique est poignant. Il raconte la douleur d'une femme, confrontée au meurtre sauvage de sa soeur aînée. L'auteur raconte ici son propre désarroi face à l'inertie de la police et de la justice qui peine à faire avancer l'enquête. La mort de Denise ne serait-elle qu'un « cold case », un dossier classé sans suite sur une étagère. On comprend que l'auteur souhaite des réponses : qui, d'ailleurs, ne souhaiterait pas la même chose si une tragédie pareille le frappait ?
Irène Frain revient sur les faits, du moins le peu qu'elle obtient. Personne n'a rien remarqué ni entendu en ce samedi après-midi quand sa soeur s'est fait agressée. L'enquête piétine au sein du commissariat pendant des mois, à croire que le dossier est abandonné ou perdu. On sent la colère de l'auteur, sa frustration, ce deuil qu'elle ne peut entreprendre car elle a besoin de réparer, de trouver le coupable pour que l'âme de sa soeur soit en paix.
Irène Frain revient aussi sur son passé, lui aussi lourd de secrets et de non-dits : ses origines modestes, sa naissance non désirée qui entraîne des relations conflictuelles avec sa mère, l'amour qu'elle aura pour sa grande soeur Denise, si douée et intelligente, idole des parents, les troubles psychiatriques de Denise quelques années plus tard, la rupture familiale.
Le style d'écriture est simple, sincère, plein de pudeur tout en sachant retranscrire avec brio les émotions et les sentiments qui animent l'auteur. Je comprends que ce livre est un exutoire, mais combien de gens vivent dans cette incertitude sans avoir ni les moyens financiers pour engager un avocat et accélérer une enquête ni une plume pour faire entendre sa colère ?
Merci à l'auteur pour ce témoignage. Je souhaite de tout coeur que la mort de Denise ne soit pas vaine, qu'elle ne soit pas oubliée et que la paix revienne dans l'existence des vivants et des morts.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Quatorze mois après les faits, le rapport de police n'est toujours pas arrivé! Comment est-ce possible??
Irène Frain, autrice connue, est personnellement atteinte par le silence qui entoure la mort de sa soeur aînée: elle est morte des suites d'un cambriolage: fait fréquent dans le coin où les vieilles dames isolées sont des pistes de choix. Cette soeur était très brillante jusqu'à ce qu'elle se révèle maniaco-dépressive (bipolaire actuellement) maladie honteuse, mais à la mode, comme toutes les formes de "folie".
Sous lithium, la fée marraine ne va pas trop mal mais elle n'a plus de contact.
L'autrice apprend tardivement le destin de sa soeur et veut que justice soit rendue..
(version audio 4h)
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Tout d'abord, je dois vous dire que ceci est une oeuvre autobiographique et l'autrice nous relate l'assassinat de sa soeur aînée Denise. Cette dernière a été massacrée par un inconnu chez elle dans une banlieue pavillonnaire parisienne. La pauvre femme va décéder quelques semaines après des suites de cette agression. le pire dans tout ça, c'est le silence autour de cette affaire vu que plusieurs mois après le tueur est toujours en liberté.
Un récit poignant et assez émouvant qui mêle l'intime et le social dans des pages tour à tour éblouissantes, drôles ou bouleversantes.
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Aucun crime n'est sans importance, et ce titre est là pour nous montrer encore une fois qu'il existe dans ce monde des invisibles, des gens moins importants, qui touchent moins la sensibilité du public et donc l interet de la presse, dont on s'émeut moins de la disparition tragique.
Qu'aujourd'hui encore celui qui a commis ce crime sans importance, ces crimes sans importance, est un sérial killer qui court toujours et sévit...
Ce livre est bouleversant, pour bien des raisons.
Je ne connaissais pas cette auteure et je ne sais pas comment cela est possible, au vue de sa bibliographie, mais c est ainsi et me voilà désormais dotée d'une auteure de plus à découvrir. Quelle joie!
Elle s'est emparée de ma journée du 2 janvier 2021 et grâce à elle ce fut une agréable journée.
Ce livre, c est aussi les retrouvailles de 2 sœurs que la vie avait éloignées, c'est le tabou de la dépression ou plus exactement ici du trouble bipolaire, c'est ce couple si puissant et ingérable que forme la police et la justice, c'est la tragédie d'une famille qui se désunie...
Et cette écriture remarquable à laquelle je n ai pu que succomber.
Merci pour ce livre.
Merci à celle qui m'a donné envie de le lire.
Je vous le recommande...
En dehors du personnage imaginaire, tout m'a accrochée.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la Masse Critique.

Cela faisait un moment que je lorgnais sur ce livre. Depuis sa sortie, je crois. La photo de cette petite fille en première de couverture m'a interpellée. Ce devait être dans son regard. Une fatalité semblait s'être ancrée dans ses iris. Je n'aurais pas su dire quoi, mais je ne savais surtout pas dire qui. Est-elle la victime de ce « crime sans importance » ? Un double homicide, devrait-on dire, le crime était le premier et le traitement de ce dernier portait le coup fatal. Celui qui provoque la mort non plus du corps mais de l'âme, de la personne en tant que telle, d'une vie qui s'est construite jour après jour pour être finalement réduite en poussière en l'espace de quelques secondes, ou minutes. Des heures, peut-être. Car que sait-on de ce crime ? Pas grand-chose, précisément.

Il ne s'agit pas seulement de dénoncer l'injustice face à ce crime que l'on semble s'évertuer à ne pas résoudre, mais surtout de mettre des mots sur ce chemin de croix auquel sont confrontées les victimes collatérales – celles qui perdent leurs proches brutalement, avec l'intervention d'un tiers, comme un pied de nez au destin. Celles qui se heurtent à l'insensibilité de l'administration et repoussent le temps du deuil, indéfiniment. Irène Frain couche toutes ces étapes sur papier, dans un style qui m'a beaucoup plu – colère, sarcasme, fatalisme, amertume et ces quelques lueurs d'espoir bienvenues.

Un émouvant témoignage sur les liens de la famille, sur le deuil, l'obsession, la maladie mentale, la société ou encore le consumérisme – un ensemble de causes à effet qui parfois explosent en un million de morceaux mais qui, parfois, peut aussi générer du bon. Mais ça, Irène Frain ne le dit pas.
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Le roman d'Irène Frain, couronné par le prix Interallié en 2020, pourrait faire écho au roman de Florence Aubenas, L'Inconnu de la Poste. Les deux livres commencent par un drame, la disparition d'un être marquant et pourtant inconnu. À partir d'un fait divers, l'autrice mène une enquête, remonte le fil des faits pour comprendre la psychologie des êtres impliqués dans le drame. Irène Frain ouvre son livre par une description à distance du meurtre de cette femme âgée dont l'identité n'est révélée que tardivement. C'est la situation que la romancière décrit d'abord, ce qui est connu par la police sachant que l'écriture de ce livre débute quatorze mois après les faits. C'est d'un point de vue assez éloigné que nous découvrons ce crime, la situation et constatons les béances de la situation. Mais nous comprenons l'importance, ce qui bouleverse l'autrice, et cela nous saute aux yeux progressivement. Là où la quatrième de couverture révèle le secret comme une évidence, le roman laisse le temps à l'information de se dire et surtout de s'écrire. Irène Frain parle du meurtre de sa soeur. Au bout de quarante pages, nous nous retrouvons en pleine intimité de la vie de l'autrice qui pourtant semblait être une narratrice loin d'être impliquée. Au-delà du meurtre lui-même, c'est ce déplacement de point de vue qui tient la narration de ce livre. Irène Frain veut se rapprocher de la vérité du crime mais également de celle de la vie de sa soeur, femme qu'elle n'a pas vue depuis quelques années. Elle se confronte aussi à la succession des faits, dires et gestes, qui l'ont éloigné de sa famille. La manière dont elle utilise la fiction, faisant de ses sentiments et émotions des êtres fantomatiques, apporte une puissance au récit. On observe alors une réalité fantasmée, rêvée et intellectualisée. La mise en mots des souvenirs permet de réunir la narratrice avec ses doutes, ses peurs, ses incompréhensions. Elle se rapproche alors de la réalité et des silences de celle-ci. Finalement, ce roman, avec précision, rigueur et psychologie, est un combat pour dire, pour parler, rappelant le pouvoir magique et libérateur des mots.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Denise, une septuagénaire menant une vie discrète, est agressée à son domicile en banlieue. Elle décèdera des suites de ses blessures.
Cette agression et cette mort se déroule dans l'indifférence générale, la police néglige les formalités de l'enquête, la justice ne s'intéresse pas plus au dossier et ses enfants ne se précipitent pas pour que l'affaire aboutisse.

Mais cette indifférence et cette inertie des acteurs qui devraient prendre une part active à la résolution de ce crime révolte Irène, la soeur de Denise. Après le décès de sa soeur, Irène ne se sent pas légitime d'intervenir, elle ne côtoyait plus sa soeur depuis de nombreuses années. Seulement voilà, l'amour et l'admiration qu'elle portait à cette grande soeur lorsqu'elle était enfant vont lui donner le courage et cette juste place de prendre les choses en mains afin de le meurtre de sa soeur soit élucidé.

Un récit qui glace car chacun peut disparaître sous l'indifférence d'un système judiciaire défaillant. Il faut dépenser beaucoup d'énergie et avoir abondamment de courage pour aller secouer les instances afin qu'ils accomplissent chacun la mission qui est la leur et dont la société est en droit d'en attendre les résultats.

#Challenge MULTI-DEFIS 2021
#Challenge Riquiqui 2021
#Challenge ABC 2021/2022
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Irène Frain écrit ce livre pour tenir le coup face à la mort de sa soeur aînée, massacrée par un inconnu un samedi après-midi, dans la cuisine de son pavillon de banlieue, alors qu'elle remplissait des sachets de lavande. Elle n'accepte pas la façon odieuse dont Denise est décédée et l'indifférence de la police, de la justice. Il est effarant de constater comment certaines affaires sont laissées de côté: la mort d'une septuagénaire ne mobilise pas l'opinion publique comme l'aurait fait celle d'une belle jeune femme, constate-t-elle avec amertume. Seul le fait d'être une écrivaine avec une certaine notoriété lui a valu une réponse lapidaire du Mastodonte (l'appareil judiciaire) lorsqu'elle s'est inquiétée de la non-avancée de l'affaire; son frère n'a pas eu droit à la même courtoisie.
Irène Frain décrit les étapes qu'elle traverse: l'effroi, la honte quand elle évoque le crime, comme si c'était un sujet déplacé, le syndrome Columbo... celui-ci est somme toute assez compréhensible lorsqu'on se rend compte qu'un an après les faits la justice n'est pas saisie, et pour cause: sa soeur est décédée plusieurs semaines après à l'hôpital, la mort n'est donc pas imputable à l'agression, l'affaire est donc en sommeil, glissant tout doucement vers l'oubli...
C'est le livre d'une soeur en deuil qui réclame un minimum de justice pour les victimes de crimes délaissées par l'institution, qui manque de moyen - un poste de police fermé le week-end à proximité d'un quartier difficile, un policier qui est dépassé par le nombre d'affaires à traiter- mais aussi par la polis, qui nie la gravité et la fréquence de ce type d'affaires, pour garder une illusion de vie normale et sereine. J'aurais aimé une Irène Frain plus incisive sur ces sujets-là car ce crime ordinaire révèle les manques de notre société, de plus en plus criants.

Challenge ABC 2020/2021
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Tout commence par un récit très factuel, froid et distant : presque un rapport de police. Pour enfin après un long moment d'écoute comprendre de qui on parle et pourquoi on en parle.
Un deuil n'est jamais chose facile, mais quand le deuil est entravée par la police, la justice et de vieilles histoires de famille ; ça doit être l'enfer.
C'est touchant. C'est aussi assez inquiétant quant à la façon dont peuvent fonctionner la police et la justice.
J'ai apprécié ce récit.
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