Histoire d'un drame personnel, d'une paternité et vibrant hommage à un père littéraire,
Gaston et Gustave navigue ente le récit intime et l'essai littéraire.
Gaston, c'est l'enfant de l'auteur,
Olivier Frébourg, écrivain et éditeur.
Il est né prématuré à l'hôpital de Dieppe, à la fin du mois de mai 2007. Arrivé sur terre en catastrophe à 26 semaines et demi de gestation, il a été transféré au CHU de Rouen. En dessous de 25 semaines, les enfants ne sont pas réanimés.
Gustave, c'est
Flaubert, l'enfant du pays, né à l'hôtel-dieu de Rouen, fils et frère de chirurgien dudit hôtel-dieu.
Sa statue trône à l'entrée du CHU dans lequel Frébourg se rend tous les jours pour aller voir son petit Gaston au service de réanimation néonatale.
Gustave, Olivier le connaît bien. Il lui voue une passion depuis ses 14 ans. C'est celui qui lui a donné envie de devenir écrivain lui aussi.
Parler de ce drame personnel vécu par l'auteur va donc être un prétexte pour nous livrer une biographie non officielle et non formatée du grand homme de lettres.
Frébourg raconte le récit de cet accouchement dramatique, le décès du frère jumeau de Gaston puis les longues semaines d'hospitalisation de ce petit survivant, accroché à la vie par les nombreux fils qui le relient aux machines.
Frébourg est un baroudeur et un navigateur et, du jour au lendemain, ses voyages vont se trouver résumer à l'hôpital de Rouen. Sa vie est bouleversée, recentrée sur la difficulté parfois d'être père.
Sentant la présence de
Flaubert dans chacun de ses pas, il s'interroge alors sur le refus de paternité de celui-ci, qui a préféré vouer sa vie à la littérature, dans un voyage intérieur qui mêle sa propre vie à celle du grand homme.
L'auteur fait alors, et c'est l'autre versant du livre, toute une narration, dans le désordre, des relations de Gustave avec les femmes, avec les enfants qui l'ont entouré, son voyage en Orient avec son ami
Maxime du Camp, etc.
J'ai été touchée par la partie personnelle parce qu'elle a fait écho en moi. Je me suis remémorée la dizaine de jours que ma fille a passé en néonat' (comme on dit), en couveuse. C'était heureusement une petite préma, qui n'a jamais eu besoin d'assistance respiratoire et qui ne nous a pas fait connaître les désaturations à la pelle qu'ont vécues les parents de Gaston. Je me suis cependant reconnue dans le récit d'
Olivier Frébourg, quand il raconte ses journées entièrement vouées à l'hôpital, la relation avec les infirmières du service, "ces femmes [qui] sont devenues notre plus proche entourage", les coups de téléphone au service, le soir, une fois rentrés à la maison, et le matin au réveil, pour prendre des nouvelles du petit. Etc, etc.
C'est tellement personnel. Est-ce que quiconque, qui n'a pas vécu quelque-chose de semblable, peut trouver de l'intérêt dans ce récit ? Je me le demande. Et d'ailleurs, l'auteur s'est lui-même posé la question.
suite de la critique sur mon blog, merci
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