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sur 279 notes
« … la vie filait simplement, réglée par une méthodique banalité. »
Un choeur de femmes où je me suis parfois perdu entre les nièces, les cousines, les soeurs, les filles, les amies, les compagnes. du temps où ma belle-famille était unie, je vivais, lors de nos séjours marocains, au milieu d'un tel choeur : mon épouse, ses quatre soeurs, ses quatorze nièces et nos trois filles. Aujourd'hui la sororité qui devait prévaloir, délitée ne permet plus la réunion de ce choeur féminin qui me berçait à l'heure de la sieste. Oui Camille Froidevaux-Metterie est tendre, « J'aime ce silence de l'aube, quand rien n'est décidé, quand il ne s'agit même pas de décider quoi que ce soit. » (page 155), tout en mordant drôlement en attribuant à un homme « Je suis féministe, tu suces ! » à rapprocher du « les hommes pensent à gauche et baisent à droite », ou en mordant plus profondément « L'enfermement dans les cases qui garantissent une vie conforme, les rituels faussement joyeux qui entérinent la fin de la liberté. » (page 29), oui Camille Froidevaux-Metterie nous dépeint bien chacune de ces femmes dans de courts chapitres, « J'étais sincère, de cette sincérité qui n'émerge que lorsque l'on accepte de se débarrasser de ces couches lentement sédimentées qui font notre personnalité au-dehors. » (page 147) et cela est bien suffisant même si l'impression de feuilletage d'un album photographique familial domine, feuilletage catalyseur de souvenirs, de paroles et chaque année, au même moment on reprend l'album pour le feuilleter réveillant les mêmes souvenirs, les mêmes paroles.
Replis vulvaires à bien nettoyer après chaque défécation dans une couche, règles et protections féminines, seins et soutiens-gorge, jupes robes pantalons shorts pour lesquels je devais émettre un avis, emballement ou désoeuvrement amoureux, fut longtemps mon quotidien, je le vécus avec bonheur comme je vis aujourd'hui avec bonheur les mêmes gestes en changeant les couches culottes de mes petites filles, j'adoptais aussi une règle élémentaire d'hygiène quand on vit entouré de femmes, uriner assis comme elles, suis-je pour autant féministe ?
J'ai beaucoup et mal écrit sur les seins de mon épouse, et je dois ici remercier Camille Froidevaux-Metterie des deux pages (141 à 143) sur les seins, aussi belles que celle écrites par Marie-Hélène Lafon dans Gordana ; seules les autrices écrivent justement sur les seins, les auteurs restant dans des stéréotypes inventés affligeants, ne percevant même pas leur asymétrie.
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Ce court roman, à plusieurs voix, nous plonge dans l'intimité des femmes et dans leur quête de liberté.
Le premier chapitre est consacré à Eve, ce nourrisson de quelques jours né par PMA. Choix surprenant et intéressant que de donner la parole à un bébé. C'est autour de ce noyau que gravite le récit. Ainsi les prochains chapitres donnent la parole à tour de rôle aux femmes qui composent sa famille : à commencer par sa mère, en passant par sa grand-mère Nicole qui voit avec désespoir les années ternir sa beauté et ne comprend par cette PMA, une tante quittée pour une femme plus jeune.... le panel des portraits féminins est ici assez large, ainsi que des expériences : adultère, cancer du sein, les règles,... et je laisse votre lecture compléter cette énumération. Ainsi c'est un livre qui malgré sa petite taille est riche de son contenue, sans pour autant donner l'impression d'être un inventaire ! La possibilité de reconnaître certaines situations d'actualités rend le récit d'autant plus intéressant.
La langage assez cru et familier peut surprendre. Pour ma part il m'a donné l'impression de discuter avec une amie intime et franche. D'ailleurs coup de coeur pour l'expression " On s'en tamponne le coquillard" que j'essaierai de réutiliser à l'occasion !

Ce roman prône la liberté des femmes en dépit des injonctions ou du jugement critique d'autrui. Un espoir pour le futur de cette jeune Eve.
Selon moi ce premier roman est une réussite, et donne envie de découvrir les essais de Camille Froidevaux-Metterie afin d'en apprendre plus son travail autour du corps des femmes et de leur émancipation.
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Très belle idée de départ (dans chacun des 12 premiers chapitres, un personnage féminin, raconte sa vie et les émotions qu'elle ressent, puis, dans le 13e chapitre, tous ces personnages se réunissent). le premier chapitre est problématique, car la narratrice est alors un nouveau-né qui s'exprime et réfléchit comme une adulte… Les 11 chapitres suivants sont intéressants, et il est amusant de se glisser dans la peau de femmes d'âges et de conditions différents à chaque chapitre. Las, le troisième chapitre gâche le plaisir de la lecture car les retrouvailles entre ses 12 personnes semblent vraiment factices et un peu niaises.
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Je ne vous ferai pas un résumé vu que ça a déjà été traité par toutes les critiques précédentes. Ce livre me laisse un peu beaucoup sur ma faim. J'ai beaucoup aimé l'écriture. Il est facile à lire, attachant, les voix qui se détachent de ce chant choral sont suffisamment diversifiées pour qu'on s'attache à chacune mais... Déjà, j'ai été gênée par la volonté de faire porter par chaque femme un combat, une situation, une époque de la vie. de les rendre, sauf vers la fin, aussi caricaturales. Ensuite, je trouve que l'auteur, dans sa volonté justement de tout aborder, en devient superficielle. Même si le récit des soeurs, première ou deuxième génération, se complète, elles ne sont chacune que l'égérie d'une prise de position. Enfin, pourquoi ce besoin d'écarter aussi absolument les hommes ? Pourquoi se débarasser du problème ? La petite Ève est née par PMA, elle aura un "père intime" et hop, tout est réglé. Bien sûr sa maman a la chance de disposer d'une nounou extraordinaire et de pouvoir reprendre son métier de cuisinière aux horaires décalés sans difficulté. Bien sûr le père des filles est une catastrophe qui n'a jamais su, pu, s'interposer entre elles et la froideur de leur mère. Bien sûr la nounou a une mère qui vit avec elle, ce qui lui permet ses horaires décalés malgré la disparition du père, qu'elle continue à espérer. Quelques petits cailloux posés de ci delà m'ont malgré tout fait aimer ce livre, de l'inquiétude sur la place du fils de la nounou et son devenir (mais c'est un garçon !) à la façon dont la mère est écartée, même si j'en suis restée assez choquée. Pas beaucoup de psychologie dans tout cela.
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Un choeur de femmes salue l'arrivée d'Eve "enfant du désir et de la technique... fruit miraculeux de la rencontre de deux cellules offertes et d'un désir d'amour inouï". Eve est née du désir de Stéphanie qui vit seule et a voulu cette enfant toute seule, elle a bénéficié en Espagne d'une PMA interdite en France. Elle a choisi Greg, son meilleur ami, pour être le "père intime" d'Eve.

Dans deux semaines aura lieu la journée de fête organisée par Stéphanie pour célébrer Eve et leur famille atypique, ce sera un buffet blanc. Il y aura les deux soeurs de Stéphanie, Lucie et Laurence, ses nièces mais aussi sa mère Nicole. Ce sera la fête de tous les dangers car Nicole, la matriarche, n'accepte pas du tout la situation. Nicole accable sa famille de remarques cinglantes, de regards méprisants et de conseils acerbes, très égocentrique elle ne supporte pas de ne pas être toujours au centre de tout. Il y a un monde entre les convictions de la matriarche et les choix de Stéphanie, ses filles la détestent et ont bien l'intention de rester unies toutes les trois face à "la sorcière", ses petites-filles semblent plus conciliantes.

A l'approche de la fête, toutes, femmes de la famille, amies de Stéphanie s'expriment. L'auteure donne même la parole à Eve dans le premier chapitre.

Dans ce roman choral, un choeur de femmes de différentes générations s'exprime, l'auteure parvient merveilleusement bien à donner à chacune sa propre voix. Il est question du corps de femmes, du corps qui désire, du corps qui vit le bouleversement des règles, de la ménopause, du pouvoir de l'anorexique sur son corps, du corps malade. Camille Froidevaux-Metterie explore différentes formes de sexualité, de rapport au corps, différentes formes de féminisme, de maternité et de relations mère-fille.
Toutes ces femmes nous sont familières, tous ces personnages féminins sont très réussis, la matriarche est épouvantable mais tellement vraie, les propos d'Eve sont délicieux d'ironie quand elle dit se sentir comme "une petite masse que l'on manipule, transporte, tripote."
Les questions du corps, des familles choisies, du célibat choisi ou subi, de la sororité sont abordées avec finesse et tendresse dans ce roman très fluide et très bien écrit.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Stéphanie a dépassé la quarantaine. Même si elle aime les hommes et le sexe, elle ne souhaite pas vivre en couple. Cela ne lui convient pas. Cependant elle désire un enfant plus que tout. Alors épaulée par ses soeurs et ses ami(e)s, elle décide de faire un bébé « toute seule ». Eve née, et Stéphanie choisit son meilleur ami Greg comme « père intime ». Une fête est alors prévue pour officialiser ce choix. Ce qui n'est pas pour plaire à Nicole, la matriarche que Stéphanie surnomme la « gorgone ».

Le roman s'ouvre par le récit du bébé Eve à quelques jours de la fête.C'est ironique et tendre. La plume de l'autrice est jolie et douce. On sourit à suivre les pensées de ce bébé tant aimé et pour lequel l'entourage s'inquiète. le chapitre finit, c'est au tour de Stéphanie de prendre la parole. Et il en sera ainsi tout le long du roman. A chaque chapitre, une des femmes faisant partie de la vie de Stéphanie et d'Eve s'exprimeront. Elles font le point sur leur existence, leur drame, leur combat, leur avenir. le corps et leur place en tant que femme seront les fils conducteurs de toutes ces récits.

J'ai apprécié la lecture de ce roman fluide et bien écrit. Les sentiments et l'introspection des personnages sont décrits avec justesse. Chaque lectrice peut se retrouver dans une de ces histoires au féminin. 

Néanmoins j'ai trouvé que l'autrice cherchait à vouloir absolument évoquer le plus de thèmes possibles touchants les femmes : la maternité, le désir d'avoir un enfant, le choix de ne pas en avoir, la maladie et la perte de féminité, la relation mère-fille, l'anorexie, les menstruations, la sororité, l'infidélité, l'agression sexuelle, la sexualité, le féminisme, l'abandon... C'est un petit peu trop pour moi. Je me suis dit que cette famille élargie rencontre beaucoup de drames et s'en sort quand même plutôt bien. le rebondissement finale en est la parfaite illustration. La fête ne se déroulera pas comme prévu mais les bons sentiments permettront un sauvetage en règle et un peu trop mièvre à mon goût.

Heureusement, ces personnages féminins forts, d'une grandes sensibilité et sincérité permettent d'atténuer ces facilités scénaristiques. J'ai éprouvé de l'empathie pour chacune de ces femmes, même pour cette peste de Nicole, la mère aussi piquante qu'odieuse. Les récits sont touchants, combatifs, tendres et ironiques. 

Une lecture tout en douceur à découvrir.
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Pleine et douce est un roman choral que j'ai été ravie de découvrir. Je n'attendais rien de particulier de cette lecture et j'ai été agréablement surprise par cette histoire !

Ce roman choral nous raconte l'histoire de Stéphanie et de Ève, son bébé. Stéphanie, célibataire et cheffe dans un restaurant, voulait être mère et décide de partir en Espagne pour entamer un parcours de procréation médicalement assistée. Elle donne donc naissance à la petite Eve, quelques mois plus tard. Avec son ami, Greg, a qui elle demande de devenir le père de Ève, elle décide d'organiser une fête en blanc pour célébrer la venue au monde de cette petite fille.

Tous les personnages gravitant autour de Stéphanie, Greg et Eve, prennent la parole, tour à tour. La forme chorale du roman est particulièrement bien choisie, car cela nous permet d'aborder différents sujets sous une forme originale et singulière. le premier chapitre est dédié à Ève, et c'est elle-même, bébé de quelques mois, qui prend la parole. C'est un chapitre original et très touchant. Ensuite, tour à tour, ce sont les soeurs de Stéphanie, ses nièces, son amie proche, Corine, qui ont un chapitre dédié. C'est une véritable prouesse d'écriture que nous propose Camille Froidevaux-Metterie dans ce roman, car elle arrive à incarner les différents personnages et à leur donner vie en quelques pages.

On aborde des sujets importants touchant à la féminité : la procréation médicalement assistée, les premières règles, les maladies graves comme le cancer du sein, l'anorexie, l'adultère, la parentalité...la thématique de la famille reste tout de même le fil conducteur du roman.

Pleine et douce est un roman choral tendre, émouvant et profond. Les douze voix de femmes sont extrêmement bien travaillées et mises en avant, ce qui permet de présenter un court roman très complet, avec des sujets nécessaires, dans l'ère du temps.
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Le premier chapitre de ce livre est un enchantement : c'est la première fois que je lis le récit d'un bébé de quelques mois à la première personne. Eve nous dit son nom lorsque pour la première fois de sa vie un médecin l'accueille à une consultation de routine en l'appelant par son prénom ! Ses sensations de bébé, sa perception de son entourage et en particulier de sa mère sont délicieux.
Suivent 11 chapitres qui portent le prénom de 11 personnes de l'entourage en commençant par sa mère, Stéphanie, qui a voulu ce bébé, seule, par PMA.
Les tantes, cousines, grande tantes, nounou, amies ont toutes des problématiques biens de note époque : de celle atteinte d'un cancer du sein, à la cousine anorexique en passant par celle qui vit en communauté de vieilles dames, et la tante fraichement ménopausée, toutes parlent à la première personne d'un ton léger dans une écriture vive .
Le seul bémol est le portrait de la grand-mère de l'enfant, caricaturale dans sa méchanceté et son égoïsme. L'autrice ne lui laisse aucune chance, puisque, même à la fin du livre, alors qu'elle est venue discrètement rendre visite au bébé et a envers elle des gestes de tendresse, a le malheur de dire qu'elle ne ressemble pas à sa mère. Elle aurait pu le prendre différemment, Stéphanie, puisque sa fille est née d'un don d'ovocyte et apprécier le geste exceptionnel de cette mère croquemitaine. (C'est peut être le fait que cette mère est de la même génération que moi qui me fait réagir)
L'autrice doit avoir des comptes à régler avec sa mère. Cela ne nous regarde pas !
C'est un beau livre ; le style en est fluide et poétique parfois ; une lecture agréable qui plaira, je pense, essentiellement à des femmes.

Lien : https://poirson.marie-helene..
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Ce roman choral donne la voix à plusieurs personnages féminins, dont le bébé Eve. Elles nous partagent un pan de leur vie, leurs souhaits, réflexions et inquiétudes autour de la féminité et du rôle accordé aux femmes dans la société. Toutes ces personnes ont un point commun, la naissance de la petite Eve qui a été conçue par procréation médicalement assistée (PMA).

Le choix de la mère, Stéphanie, de vouloir un bébé à tout prix, fait interroger les contacts féminins de cette dernière. On retrouve ici tous les questionnements de notre société face à la maternité et à la parentalité. Les choix faits par les uns peuvent être un exemple pour d'autres ou au contraire, les inciter à penser différemment et à accepter ces décisions.

Les différentes situations vécues par les protagonistes peuvent parler et être très personnelles pour certaines lectrices, mais elles restent néanmoins très universelles. La place accordée à un enfant au sein d'une famille -dans le sens large du terme, est le point central de ce roman. Une lecture qui interroge également sur la place du corps et de sa conception ou vision dans la société actuelle.
Lien : https://delivresendecouverte..
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Une nouvelle petite fille, Eve, vient d'arriver dans une famille à majorité déjà féminine et ce sont toutes les femmes de cette famille qui racontent leur intime, leur rapport au corps et confient leurs secrets à la nouvelle venue.
Douze femmes. Chaque femme a son chapitre. Douze portraits. Chaque femme a sa voix.
Au fil des pages, on écoute les confidences de ces femmes qui sont à la fois mère, soeur, fille, amie, petite-fille, nièce, tante,…
A tour de rôle, elles parlent de leurs combats, de leurs désirs, des bouleversements et de leurs rêves. Elles sont le témoin de l'évolution du féminisme dans nos sociétés. Elles forment entre elles un lien intergénérationnel très fort et chaque génération passe son flambeau à la suivante. Elles transmettent la solidarité, l'écoute et surtout la sororité de génération en génération.
Autour d'Eve, elles évoquent leur parcours de femme qu'elles soient encore enfant, adolescente, jeune adulte, quadragénaire, quinquagénaire ou avec plus de sagesse.
Elles ressentent et expriment leur féminité différemment. Elles ont un lien avec leur corps qui leur est propre.
Un roman d'une grande douceur qui explore les constellations féminines. Il y a de nous dans chacune de ces femmes.

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