« … la vie filait simplement, réglée par une méthodique banalité. »
Un choeur de femmes où je me suis parfois perdu entre les nièces, les cousines, les soeurs, les filles, les amies, les compagnes. du temps où ma belle-famille était unie, je vivais, lors de nos séjours marocains, au milieu d'un tel choeur : mon épouse, ses quatre soeurs, ses quatorze nièces et nos trois filles. Aujourd'hui la sororité qui devait prévaloir, délitée ne permet plus la réunion de ce choeur féminin qui me berçait à l'heure de la sieste. Oui
Camille Froidevaux-Metterie est tendre, « J'aime ce silence de l'aube, quand rien n'est décidé, quand il ne s'agit même pas de décider quoi que ce soit. » (page 155), tout en mordant drôlement en attribuant à un homme « Je suis féministe, tu suces ! » à rapprocher du « les hommes pensent à gauche et baisent à droite », ou en mordant plus profondément « L'enfermement dans les cases qui garantissent une vie conforme, les rituels faussement joyeux qui entérinent la fin de la liberté. » (page 29), oui
Camille Froidevaux-Metterie nous dépeint bien chacune de ces femmes dans de courts chapitres, « J'étais sincère, de cette sincérité qui n'émerge que lorsque l'on accepte de se débarrasser de ces couches lentement sédimentées qui font notre personnalité au-dehors. » (page 147) et cela est bien suffisant même si l'impression de feuilletage d'un
album photographique familial domine, feuilletage catalyseur de souvenirs, de paroles et chaque année, au même moment on reprend l'
album pour le feuilleter réveillant les mêmes souvenirs, les mêmes paroles.
Replis vulvaires à bien nettoyer après chaque défécation dans une couche, règles et protections féminines,
seins et soutiens-gorge, jupes robes pantalons shorts pour lesquels je devais émettre un avis, emballement ou désoeuvrement amoureux, fut longtemps mon quotidien, je le vécus avec bonheur comme je vis aujourd'hui avec bonheur les mêmes gestes en changeant les couches culottes de mes petites filles, j'adoptais aussi une règle élémentaire d'hygiène quand on vit entouré de femmes, uriner assis comme elles, suis-je pour autant féministe ?
J'ai beaucoup et mal écrit sur les
seins de mon épouse, et je dois ici remercier
Camille Froidevaux-Metterie des deux pages (141 à 143) sur les
seins, aussi belles que celle écrites par
Marie-Hélène Lafon dans
Gordana ; seules les autrices écrivent justement sur les
seins, les auteurs restant dans des stéréotypes inventés affligeants, ne percevant même pas leur asymétrie.