Je suis très étonnée du nombre de pages annoncé dans les informations de présentation sous la couverture car il en compte 208…!
Ce catalogue d'exposition est de belle facture, couverture rigide et satinée. L'édition est bilingue français anglais.
De nombreuses reproductions de bijoux pleine page (22x29). Aucune à cheval en double page, (ce qui a le don de m'agacer dans les catalogues, un vrai gâchis).
L'exposition est mise en lumière par L' École des Arts Joailliers et cet ouvrage en est le catalogue.
Les bijoux présentés sont magnifiques depuis la période fin du romantisme et débuts du symbolisme peuplé de créatures hybrides, faune et flore, nature exubérante, tout droit sortis du génie fantasque des créateurs célèbres , Lalique, Boucheron, Cartier et d'autres moins connus.
Pas une page sans une illustration de bijou. Et la fin de l'ouvrage présente toutes les oeuvres exposées (90) sous forme de vignettes précisant : créateur, matière, taille et date de création.
Un ouvrage recommandé aux amateurs de cette période exceptionnelle qu'est l'Art nouveau.
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Le bijou occupe une place centrale dans l’évolution profonde que connaît l’esthétique à partir des années 1880. Loin d’être le simple reflet d’une histoire de l’art qui s’écrit ailleurs – dans les domaines « majeurs » de la peinture, de la sculpture ou de l’architecture –, il participe au renouvellement radical d’un imaginaire fécondé par l’élargissement des connaissances scientifiques et par leur diffusion dans une culture visuelle amplement partagée.
La réflexion sur la représentation de la vie, des forces qui l’animent et des principes qui en déterminent la construction prend un sens original pour des artistes, des artisans et des fabricants dont le premier ressort de la création est la matière : une matière changeante et malléable qui suggère les flux dynamiques, mais aussi une matière formidablement résistante, somptueuse et fantasmagorique.
Réceptifs aux inspirations historicistes, engagés dans les recherches symbolistes et dans l’Art nouveau, puis sensibles au nouvel ordre décoratif, les grands noms des Falize, Boucheron, Vever ou Fouquet côtoient ceux d’artistes tels que René Lalique, Eugène Grasset, Alphonse Mucha, Henry Nocq, Jules Desbois ou Édouard Monod-Herzen dans une même volonté de placer le bijou au cœur de l’invention des formes.
Accompagné d’un glossaire des matériaux et des techniques et d’une ample bibliographie, cet ouvrage permet de comprendre l’extraordinaire essor de l’art de la bijouterie et de la joaillerie en France entre 1880 et 1914.