Ça y est, au bout de 5 tomes je commence à saturer sérieusement des petites manies de
Diana Gabaldon. Inutile de revenir sur le penchant prononcé de l'auteure pour tout ce qui se situe sous le nombril, mes dernières critiques sur les précédents tomes en parlent déjà et celui-ci ne déroge pas à la règle. C'est une question de goût, ce n'est pas du mien (surtout quand ça s'étend aux bébés voire aux animaux).
De même, et alors que depuis les deux derniers tomes je suis devenue de plus en plus sensible aux odeurs décrites à tout va par l'auteure, voilà ce qu'on peut entendre au milieu du chapitre 14 : « Tout en gémissant de satisfaction, elle entrouvrit se lèvres qui sentaient le vin et la viande grillée épicée. La pluie clapotait sur la toile au-dessus d'eux et le froid de cette fin d'automne montait de la terre et s'enroulait autour de leurs chevilles. La première fois, l'air avait été chargé des odeurs du houblon et de la terre retournée, leur couche fleurant bon le foin et l'âne. À présent flottait atour d'eux un parfum de pin et de genièvre que la fumée des feux de camps rendait âpre, mais agrémentée d'une note vaguement sucrée de selles de nourrisson ». On laissera à chacun le soin d'évaluer l'agrément de l'odeur du caca et à quel point une écurie fleure bon, après tout là aussi c'est une question de goût. En l'espèce ce passage m'a semblé tout simplement absurde, sans la poésie qu'on a semblé vouloir y mettre.
Une nouveauté : le goût de
Diana Gabaldon pour les onomatopées, particulièrement développé dans ce tome, auxquelles est presque systématiquement associé un qualificatif (l'auteure n'est décidément pas avare en détails) en forme de personnification. Exemples : une chèvre qui émettra un bêê de protestation/de contentement/furieux etc. (ça vaut pour tous les animaux que l'on peut croiser et toutes les formes d'expression possibles et imaginables que l'on peut prêter à un animal). Ou encore : elle frappa à la porte trois petits coups secs et rapprochés, toc toc toc. Comme si le début de la phrase ne permettait pas déjà de se figurer l'action précisément. Bref.
À l'écoute, ces détails sont superflus, à la lecture je pense qu'ils m'irriteraient encore davantage. Cela me donnerait l'impression que l'auteure en rajoute pour le principe de sortir un bon pavé bien fourni. Pour en revenir aux monologues animaliers, je suppose qu'ils sont censés apporter une touche d'humour, sauf que la répétition du procédé lui fait perdre toute sa saveur, passé les trois premières occurrences.
De l'humour aussi j'imagine, lorsque tout propos qui se rapporte aux bébés (et ils sont diablement nombreux dans ce tome) n'a trait qu'à ce qui se passe dans leur couche et ce qui sort de leur bouche et de leur nez. Là encore, c'est rigolo au début et ça prend le contre-pied de l'attendrissement un peu niais dont on peut être saisi face à un bambin, mais à force c'est lassant. Inutile de dire que leurs vagissements sonores ne sont pas en reste côté qualificatifs, les animaux n'ont qu'à bien se tenir.
Que dire de plus sur ce roman à part lister les manies irritantes de son auteure ? Il m'a beaucoup moins accrochée que les précédents et j'ai amorcé une pente descendante sur l'intérêt que je portais à la saga. D'ailleurs, le début de ce cinquième tome m'a semblé interminable (il se passe au gathering, dans la continuité du tome 4). Long et ennuyeux, avec des dialogues oscillant entre mièvrerie et – là encore – une sorte d'humour qui se veut piquant (cf. les allusions grivoises entre Jamie et Claire et maintenant Brianna et Roger) mais qui à mon sens est au mieux cucul-la-praline, au pire grossier. Sans parler de cette foule de personnages que je ne suis plus parvenue, à force, à identifier et que l'on perd de vue dès qu'on quitte le gathering. J'ai écouté cette longue première partie d'une oreille et, même par la suite, les diverses péripéties ne m'ont pas tenue en haleine comme les premiers tomes, c'était plus fastidieux.
Pour ne pas dire que du mal et justifier quand même les trois étoiles, un aspect qui m'a semblé intéressant est celui du conflit psychologique de Brianna suite au traumatisme qu'elle a subi, et les répercussions sur sa vie de couple, de famille. J'apprécie aussi de suivre Claire dans ses pérégrinations médicinales. Je n'en suis pas encore à renoncer à lire la suite, l'envie de savoir ce qui va arriver aux héros (auxquels je demeure attachée) reste, pour le moment, plus forte que tous ces défauts qui me font lever les yeux au ciel et écrire des critiques de quatre kilomètres… La suite au prochain épisode 😊