Dans le premier tome de la série de bande dessinée Sandman, Dream (Marchand de Sable) a réussi à se libérer et à récupérer ses pouvoirs. Maintenant, dans le deuxième, il regagne son palais et remarque que cinq créatures des rêves se sont échappées pendant sa captivité d'une septentaine d'années. Il doit les retrouver avant qu'elles ne produisent des ravages dans le monde réel. D'ailleurs, les problèmes ont déjà commencé… Si certaines créatures sont plutôt innoffensives, même sous forme humaine, d'autres semblent plus dangereuses, en particulier le fameux et énigmatique Corinthien. Ces aventures assez divertissantes se déroulent essentiellement dans le monde réel, contrairement au tome précédent. À l'occasion, l'auteur
Neil Gaiman ouvre un tout petit peu la porte et nous permet un bref aperçu de son univers fantastique et génial, assurément complexe. Mais trop peu ! de plus, le Roi des rêves partage la vedette dans « La maison de poupée ».
En effet, Dream était laissé parfois en plan au profit d'une jeune américaine, Rose Walker, qui part à la recherche de son passé puis qui doit sauver son jeune frère des griffes du mal. Au début, j'éprouvais de la difficulté à relier ces différentes histoires. Puis, tout s'est mis à faire du sens. Même quelques coïncidences trop heureuses (par exemple, le fait que son acolyte trouve si facilement le jeune frère après tant de recherches) trouvent un sens. J'ai beaucoup apprécié comment toutes les intrigues ont fini par s'emboiter parfaitement les unes dans les autres pour clore dans une finale très réussie. du grand art ! Justement, parlant d'art, les dessins m'ont davantage plu. Cela a un peu à voir avec le scénario (moins de violence gratuite, moins de scènes sanglantes et graphiques) et le style plus clair et moderne. Sans détester, le look « années 70 » de plusieurs bandes dessinées ne m'interpelle pas particulièrement. Je sais, je sais, les goûts sont personnels.
Puis, il y a cette parenthèse, un épisode complet, qui est en fait un retour en arrière. Vers la fin du Moyen-Âge, à Londres, Dream rencontre dans une taverne Hob, un homme à qui il a été accordé un pouvoir d'immortalité. Cette rencontre se renouvelle à chaque cent ans. Pourquoi le Roi des Rêves s'impose-t-il cette corvée puisque, visiblement, la compagnie de Hob semble l'irriter ? Puis, au fil des rencontres et des siècles, jusqu'au milieu des années 1900, leur relation a évolué, jusqu'au point où je me demande si une certaine amitié ne s'était pas développée. Après tout, quand on trône au sommet, ce qu'on doit être seul… Je cherchais un sens à cet épisode, je ne suis pas certain avoir trouvé, si ce n'est que
Gaiman tentait (avec succès) de nous gagner un peu la sympathie du personnage, l'humanisant un peu. Cela expliquerait entre autres le revirement de la fin… Aussi, je suis prêt à parier que nous n'avons pas fini d'entendre parler de Hob…