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3,95

sur 3308 notes
Le poids de nos vies bercé par le chant des vagues, les déferlantes,
Son regard, mes silences, nos pas vers les falaises,
Ces oiseaux qui partent, ceux qui restent,
Leurs cris, leurs rancunes secrètes,
L'odeur du mensonge,
Un jouet volé,
Toi.
La plainte du vent,
Mes yeux dans la mer,
Une nuit, un phare qui s'éteint,
Son pouce sur le creux de ses lèvres,
La mer démontée, coeurs écorchés des Suppliantes,
Dans une petite boîte en bois, des lettres à l'encre bleue,
Une cigarette qu'on partage, lourds non-dits qui partent en fumée.
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Dès les premières lignes, « Les déferlantes » est un gros pavé qu'on ne lâche plus. L'héroïne dont on ne connaît pas le nom, croise Michel au sein d'un village où vivent plusieurs personnes mystérieuses. C'est une sorte de huis clos à La Hague et le vent de la lande tourbillonne à vous rendre fou…

L'intrigue tient en haleine et nous entraine du café du village jusqu'au bord de la mer en passant par les habitations…

Claudie Gallay, avec un souffle inouï, traduit l'indicible, l'amour, la rancoeur ou le pardon, l'impossible deuil des êtres aimés, la complexité des liens familiaux…
C'est un livre d'une rare subtilité sur la brutalité des sentiments, râpeux comme la lande, vigoureux comme le vent et dont les vagues d'émotions nous touchent à chaque page.

Un livre fort et inoubliable.

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Il y a des livres comme ça ou tu t'ennuis, ou tu te dis :

« Putain je vais en chier un bout de temps… »

Que l'on soit bien d'accord, ma sensibilité pour ce bouquin n'engage que moi, et mon mauvais gout, complètement hermétique à ce style de lecture qui ne me fait pas rêver…

Sautons du coq à l'âne et parlons un peu philosophie.
L'autre jour, j'étais dans la voiture, je roulais pépère à 120 km/h sur la départementale qui relie mon appartement à mon boulot quand un chanteur populaire de la variété française me demanda :

« Il est ou le bonheur, il est ou ? »

Sans réfléchir, et parce que j'ai un putain de côté philosophe, j'ai répondu :

« Dans ton cul »

Bien sur chacun y trouvera matière à vulgarité, d'autant plus que le livre est aussi doux et beau qu'un bébé lapin, vivant…parce que mort c'est tout de suite cruel… même avec une bonne sauce…
Donc voilà j'avais répondu ça comme ça sans réfléchir, et à haute voix… Et là qu'est ce que j'entends :

- Dans ton cul, dans ton cul… papa dans ton cul
- Euh merde, chut on ne dit pas ça
- Merde, ça pu le cul cul
- Mais non mais non, enfin si, mais non putain, dis pas des trucs pareils
- Putain de merde, putain de merde…

Ma fille est une éponge à philosophie, et ça me fait bien marrer… du coup j'ai réfléchi un peu parce que le gars qui chante, il avait pas fini de brailler ses notes les plus hautes, et il est revenu à la charge avec sa question de merde mais avec une nuance :

« c'est quoi le bonheur »

- Un barbeuc… là je sentais que mon moi philosophe prenait de l'assurance…

T'es là, t'as pas de journal, t'as pas de petit bois, mais t'es dehors, les merguez rêvent de se juter sur les flammes incandescentes de ma faim qui me crie famine… T'es au grand air, je pars à la recherche de quelques brindilles malheureuse, un vieil emballage et un briquet… et c'est le kif… le son de la bouteille que tu débouches pour accompagner tout ça… hum… bonheur éphémère qui ne dure que le temps des braises qui se consument et qui s'éteignent gentiment…

Après soit tu prolonges le bonheur, et là « dans ton cul » prend tout son sens, et cela peut être une alternative bien bandante, on oublie les soucis, et on transpire un peu pendant quelques minutes… ou quelques secondes pour les plus honnêtes…

C'est plein de petits plaisirs quotidiens finalement, suffit de se donner le temps, de baiser son froc, ou de le garder chasteté et de lire un bon bouquin, de regarder un bon film, bref c'est indéfinissable, chacun se contente de ses moments à lui, en musique, en, silence, en méditation, il n'est pas quantifiable, faut juste savoir en profiter le moment venu, sans se poser de question en chanson… Parce que plus tu le cherches, moins tu le trouves…

Donc pour en revenir au bouquin, bah ce n'est pas ma came… mais cela n'enlève rien à ses qualités…

Bisou les copains
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Amateurs d’intrigues fortes et de péripéties, passez votre chemin. Il s’agit d’un roman d’atmosphère. Ce sont un refus de deuil, des secrets de famille et les pesanteurs d’une vie de village, noyés dans les descriptions de la nature et du climat de ce bout du monde qu’est La Hague… La mer toujours changeante, le vent, la pluie et l’humidité si fréquents, les landes, les falaises, les oiseaux : tout cela semble avoir un rôle déterminant dans les destins, les choix et les vies. « J'aime les endroits qui s'imposent physiquement. La Hague, c'est quelques kilomètres carrés de vent, de lumière, de lande sauvage, et la mer qui vous submerge » a dit l’auteur dans un interview.

La narratrice, ornithologue ayant des difficultés à faire le deuil de son compagnon décédé et provisoirement installée à La Hague, va, très lentement mais avec opiniâtreté, découvrir des secrets qui ont scellé le destin de plusieurs personnes qu’elle côtoie. Des personnages, un peu caricaturaux et à la recherche d’un ‘’ailleurs’’, corsent cette quête.
Ce long cheminement trouve son épilogue dans les 30 dernières pages où les personnages prennent le pas sur la nature.

J’ai aimé ce roman lent et dense, cette nature omniprésente et si longuement décrite, ces personnages écrasés par le destin qui tentent de se (re)construire, de survivre ou, simplement, d’atteindre un rêve.
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Les déferlantes sont ces vagues, hautes comme des murs, qui frappent le littoral du Cotentin du côté de la Hague.

Ici vit un monde de taiseux où l'on jalouse le bonheur des autres au point de l'empêcher, où parfois les hommes ne finissent pas leurs phrases et où quelques mots en suspens suivis d'un silence disent beaucoup des secrets de famille que la mer n'a pas gardés.

Quant aux amours, elles sont faites du même bois. “Un amour fait de mensonges et de silence, avec des recoins et des non-dits tellement obscurs qu'on entend hurler la meute”.

Cela donne un rythme lent à l'écrit, avec quelques longueurs au milieu du roman.

Je ne suis pas un aficionado de ce genre de livre, type comédie dramatique de la vie.
Pourtant, j'ai suivi avec facilité et plaisir ces gens enracinés dans un cadre hors norme, bercé par les vagues.
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Ce livre m'a bouleversé...
J'ai d'abord vu le téléfilm avec Sylvie Testut.
J'ai préféré le livre... Plus profond, plus intense...
On se retrouve dans ces paysages magnifiques mais désertiques, venteux, tempêteux !!! Dans un univers d'où beaucoup s'enfuirait mais tellement attractif, tel un aimant, où on ne peut s'empêcher de vivre, de se trouver soi-meme.
L'écriture de l'auteur est hypnotisante.
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Une ornithologue endeuillée qui se réfugie dans un port du bout du monde, dans les vents glaçants et beaux de Normandie.

La détresse de Lambert, face au souvenir du naufrage de ses parents et de Paul, son cadet.
Le désarroi de Théo, reclus au milieu de ses chats, miné par la promiscuité de la haine de sa femme et de la folie de Nan, celle qu'il a aimé toute sa vie.
Entre les deux, un phare qui s'est éteint, meurtrier.

Enfin, la lumière de l'espoir, provenant d'un lointain monastère.

L'auteure nous livre une atmosphère feutrée, un brouillard où l'on se perd avec soulagement.
Tellement proche de nos douleurs.
Et pourtant la vie est bien là, dans l'insignifiant, la force de la nature et des sentiments.
Des possibles se dessinent, par intermittence, comme les élans d'un phare sur l'horizon.
Lien : http://partagerlecture.blogs..
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Attention Raz de Marée ! Pépite !
si vous aimez le parfum des landes de Bretagne, les embruns collés par le vent sur votre visage, les secrets de familles enfouis dans des silences de campagne par des personnages aussi bruts que des falaises abruptes !
C'est pour vous ! c'est un régal ! Une histoire rondement menée !
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Il lui fallait cet horizon sans fin pour faire le vide de ses sentiments enfouis. Il lui fallait ce vent puissant pour enfin balayer toutes ses idées noires. La pointe du Cotentin fouettée par les vents est le lieu de sa renaissance après la mort de son amour. Le lieu des possibles aussi grâce à sa rencontre avec Lambert.

Magnifique roman qui vous happe dès les premières pages et vous entraîne au coeur des sentiments des personnages secoués par la vie, dans lequel la puissance de la nature est le juste reflet des émotions des héros.
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Les déferlantes est un roman d'ambiance, terre et mer, où le lecteur pénètre dans une atmosphère grise, mitraillée à bout portant par les courtes phrases de l'autrice.

À la pointe du Cotentin, à La Hague, en 2009, s'est réfugiée l'héroïne de Claudie Gallay : elle est ténébreuse, taciturne, s'est installée pour écouler son impossible deuil. Elle est ornithologue, fait le recensement des espèces d'oiseaux, des nids, sans enthousiasme, mais cette monotonie l'aide à panser ses blessures, survivre au manque, à la perte.

Le jour où va sévir la tempête, soulevant la mer en vagues déferlantes, elle découvre et observe au bar du coin, un homme qui ne va tarder à bousculer la quiétude apparente du voisinage : on dit de lui qu'il revient sur les traces de ses parents noyés lors d'une sortie en mer et de son petit frère disparu que la mer n'a pas rendu, quarante ans auparavant. On dit qu'il veut savoir ce qui s'est passé réellement cette nuit-là, certains ont affirmé que le phare s'est éteint, le laissant brutalement seul, orphelin.

L'intérêt de la narratrice s'éveille alors, lui permet d'échapper à sa lancinante tristesse. Petit-à-petit, patiemment, elle récoltera des indices qui déverrouilleront des secrets bien gardés, aidera cet homme qui l'intrigue à faire son deuil, s'aidera peut-être elle-même.

« C'était une nuit de pleine lune. Je n'arrivais pas à dormir. Je suis sortie. La mer était éclairée comme en plein jour. J'ai marché sur la plage.
Je saignais. Depuis quelque temps, je ne saignais plus. Depuis des mois. Et maintenant, je saignais. Étrangement, ce sang qui s'écoulait de moi m'apaisait. Je me suis assise sur un rocher. Je l'ai regardé s'écouler dans le sable. S'épandre.
Ce sang qui revenait, c'était l'oubli de toi, je n'étais pas sûre d'en vouloir. »

Ce roman est un huis-clos à ciel ouvert, avec la mer et la lande en toile de fond, la lande, des animaux, des oiseaux, quelques petits souvenirs de Jacques Prévert qui a vécu dans le Cotentin, des légendes et croyances, certains habitants du village taiseux, bourrus, bizarres, fantasques ou curieux, mais toujours intéressants, attachants.

J'ai apprécié ce roman à l'ambiance particulière; le rythme était lent, afin de s'imprégner de cette insolite atmosphère, de cerner les caractères des principaux protagonistes. Toutefois, ce rythme lent était habilement dynamisé par les phrases courtes et les parataxes de l'autrice.

Une belle expérience de lecture à la fois poétique, mordante, grise, d'une beauté touchante.

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