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EAN : 9782742773510
365 pages
Actes Sud (28/02/2008)
3.42/5   365 notes
Résumé :
Un été, en Normandie. Pris dans les filets d'une vie de famille, le narrateur rencontre une vieille dame singulière, Alice. Entre cet homme taciturne et cette femme trop longtemps silencieuse se noue une relation puissante, au fil des récits que fait Alice de sa jeunesse, dans le sillage des surréalistes et dans la mémoire de la tribu indienne Hopi. La vie du narrateur sera bouleversée devant "la misère, la beauté, tout cela intimement lié".
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 365 notes
Publié en 2005, quelques années avant la vague du succès des " Déferlantes", ce livre est pourtant, selon moi ,meilleur et plus intéressant.

Le narrateur, qui ressemble un peu aux personnages à la dérive d'Olivier Adam, passe l'été en famille, avec sa femme et leurs jumelles de 7 ans, dans leur maison normande.C'est un être un peu perdu, en quête de sens.

Le hasard ( mais en est-ce vraiment un ? ) lui fait rencontrer une vieille dame très singulière , Alice. Au départ, cette femme agace et intrigue, elle est à la fois malicieuse, abrupte et imprévisible.Mais on devine chez elle une fêlure.

Au fil de conversations un peu décousues, on entre dans un monde fascinant, dont je ne connaissais rien, celui des indiens Hopi, en Arizona.Je ne savais pas non plus qu'André Breton s'était intéressé à cette tribu attachante.Alice apprend au narrateur qu'elle a rencontré les Hopi,jeune fille alors, en 1941, en compagnie de son père, photographe du poète.

Un lien très fort s'établit entre le narrateur et elle, les non-dits vont se dévoiler jusqu'à la révélation finale.On comprend mieux alors l'aspect changeant, coupant, voire désagréable d'Alice, au regard de ce qu'elle a vécu.

On sait aussi que cette rencontre va modifier en profondeur le cours de l'existence du narrateur.

La présence mystérieuse et forte du chat Voltaire, les échanges dans le jardin, la personnalité si particulière d'Alice, la fragilité du narrateur et leur belle fusion d'âmes, tout cela m'a plu, touchée.

Ce livre a une grâce qui a laissé son sillage en moi.
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S'il fallait croire au hasard, d'aucuns diraient qu'il est bien fait. Que la rencontre entre Alice et le narrateur est une coïncidence, une belle coïncidence. Mais, faut-il croire au hasard ? N'est-il pas dit que l'on doive, un jour, rencontrer celui ou celle à qui l'on peut tout dire, même l'indicible ? N'y a-t-il pas sur cette terre, l'autre, qu'il soit ou pas du même genre, de la même génération, du même milieu ?

La rencontre avec Alice, cette vieille femme, va bouleverser la vie du narrateur. Mal dans sa vie de prof, mal dans sa vie de couple, ou plus exactement, ne trouvant ni ici, ni là, de ressort à sa vie. Une lassitude, un temps qui s'égrène, une incapacité à rebondir et à donner sens à une existence au caractère banal… jusqu'à l'ennui.

Sans se connaître, sans même aller jusqu'aux présentations polies, Alice et lui vont former un couple. Un couple initiatique, un couple de révélations.
Le partage de l'histoire, de deux lourds, insupportables secrets, va amener le narrateur à changer, à se changer, à reprendre un flambeau.

C'est l'Histoire des Indiens Hopi d'Amérique qui fournit le prétexte à l'évasion. C'est l'histoire de ces kachinas et autres masques de la religion d'un peuple inconnu et menacé qui bouleversa André Breton, mais aussi Alice.

C'est derrière cette histoire que se cache l'initiation à une autre philosophie de la vie.
Tous les secrets, tous ses secrets, Alice ne pouvait les partager qu'avec lui, qu'avec nous !
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« Dans l'or du temps » La particularité de ce roman c'est qu'il mêle fiction et réalité avec une aisance qui bluffe le lecteur. Et comme pour nous confirmer la véracité de cette histoire, l'auteur y glisse une touche originale : « un livre dans le livre » : Soleil Hopi de Don C.Talayesva, qui va être le fil conducteur du roman. ce livre lu il y a quelques années, est le témoignage poignant d'un indien Hopi sur la destruction de sa culture et de son peuple par les hommes blancs.

Une maison de vacances au bord de la mer près de Dieppe, un couple y passe les congés d'été avec leurs deux filles, en apparence tout est banal mais l'homme qui est aussi le narrateur rencontre un peu par hasard une vieille dame, Agathe. Sa maison est remplie de souvenirs d'une époque fascinante, son père était ami avec certains surréalistes comme André Breton. Agathe raconte par bribes un passé bien particulier, son histoire est tellement incroyable que l'homme va délaisser peu à peu sa famille et passer ses journées auprès d'elle. Adolescente, Agathe accompagnait son père et ses amis surréalistes en Arizona, elle a été le témoin de la fascination que ces hommes et surtout André Breton avaient pour la culture sacrée des indiens Hopi, au point de se livrer à un pillage honteux de leur art, de ne pas respecter leur coutume en prenant des photos des rituels sacrés alors que cela était interdit. Agathe raconte cette histoire fascinante avec l'aide du livre « Soleil Hopi », et de photographies prises à l'époque, mais aussi avec les fascinantes Kachinas achetées par son père.
Ces statues fétiches étaient censées incarnaient les esprits, on les offrait aux enfants Hopi pour les familiariser avec les dieux. Agathe livrera aussi son terrible secret, parce qu'elle n'a pas été que le témoin mais aussi la victime de l'avidité et de l'irresponsabilité de son père et de ses amis.

André Breton est enterré au cimetière des Batignolles, il a fait graver une épitaphe sur sa tombe : je cherche l'or du temps.

Claudie Gallay a écrit un livre remarquable. Cette fiction nous rappelle que la violence de certains peuples sur d'autres est une triste réalité.
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J'adore cet ouvrage. Je l'ai déjà lu deux fois, la deuxième avec encore plus de plaisir que la première. Et je ne sais pas trop pourquoi. Parce que je suis fascinée depuis longtemps par la civilisation hopi d'Arizona? Parce que je suis attirée par le personnage de cette vieille dame en son jardin, peu conventionnelle et mystérieuse ? Cet ouvrage, qui commence de manière banale et sans intérêt (je l'ai commencé parce que j'avais adoré "Les déferlantes" ) prend petit à petit du relief et devient passionnant. On s'attache au destin de la vieille dame dont on découvre les blessures et les secrets enfouis. On se laisse gagner par une certaine mélancolie devant les années qui passent, la solitude des êtres, et la pluie de Normandie qui émousse les chagrins. Seul bémol : on n'éprouve pas la moindre sympathie à l'égard du narrateur dont on ne comprend pas les motivations. Il apparaît juste comme un ressort narratif pour faire parler la vieille dame et c'est plutôt moyen
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« Je cherche l'or du temps », épitaphe sur la tombe d'André Breton - dont il est beaucoup question dans ce roman.
Un livre étrange dont on découvre la profondeur au fil des pages. Pour autant, il faut vraiment que j'aime Claudie Gallay et que je fasse confiance à ses talents de conteuse, pour aller au bout.
Le narrateur, dont on ne sait pas grand-chose - même pas le prénom - passe ses vacances en Normandie avec sa femme Anna et ses deux fillettes. Par hasard, il croise Alice, une vieille dame à qui il propose de porter son sac trop trop lourd. Il la raccompagne chez elle.
Et la conversation s'engage - enfin, c'est surtout elle qui parle. de son père photographe, de leur séjour chez les indiens Hopi, de la façon dont il s'est procuré trois statuettes kashina et un masque, objets de culte, d'Otto le jeune indien qui leur a servi de guide, d'André Breton que le voyage en pays Hopi a profondément marqué et des artistes partis aux USA en 1941, …
La relation avec Anna se distend. Rien n'est dit mais le narrateur passe de plus en plus de temps loin d'elle et de ses fillettes. Les quelques paroles qui sont échangées par le couple témoignent de l'incompréhension d'Anna face à l'absence de son époux qui n'a pas grand-chose à répondre. Il ne sait pas pourquoi il éprouve autant d'attirance à être avec l'énigmatique Alice qui souffle le chaud et le froid dans la relation, parfois rejetante, parfois empathique. Mais toujours très perspicace quand il s'agit de commenter ce que ressent son visiteur, de deviner ce qu'il pense alors même que lui semble vivre une forme de désarroi, d'être en quête de sens.
La narration suit plusieurs fils, tisse des liens entre passé et présent, déroule une réflexion passionnante sur la façon dont les objets, sacrés pour des peuples, deviennent objets d'art pour d'autres - transformant ainsi leurs valeurs.
C'est aussi un roman qui évoque la fin d'une relation, étrangement on ne sait pas pourquoi le narrateur progressivement se détache, s'éloigne mais le mouvement silencieux, de fuite, est irrépressible. Un roman un peu insaisissable, dont je ne suis pas certaine d'avoir vraiment saisi toutes les intentions.
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Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Il y a tout ce que nous comprenons, tout ce que nous sommes capables de transcrire en essayant d’être au plus près. Et puis il y a le reste. Tout le reste. Le monde des apparences, des silences. La vastitude de l’innommable. Ce monde est intranscriptible. Il répond à une autre logique. Parfois même, il n’a aucun logique. Il faut décoder.
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Il faut lever la tête. C'est là-haut qu'ils vivent. Près du ciel et des nuages. Oraibi. Hotavilla. Ces hameaux, comme aux premiers temps du monde. De loin, on les dirait en ruine. Des vaisseaux fantômes. La terre est sèche. Ce n'est pas une terre. C'est un espace où survivre est encore plus difficile qu'ailleurs. Ils grimpent à pied, un sentier abrupt à flanc de falaise. Des marches grossièrement taillées dans la roche. Quand ils arrivent, les murs, le soleil sur la paille des murs. Flamboyant. On dirait de l'or. Ils traversent le village. Des femmes sont assises sur le devant des portes. Elles pilent le maïs. Des épis en tas, mis à sécher. Et puis le désert au loin, autour. Breton est fasciné. Dès les premiers instants. Ces indiens. La douceur de leurs visages. Leur fierté mêlée à cette douceur. Et la misère, la beauté, tout cela intimement lié.
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Il y a tout ce que nous comprenons, tout ce que nous sommes capables de transcrire en essayant d'être au plus près. Et puis, il y a le reste. Tous le reste. Le Monde des apparences,des silences. ....

Tous à la recherche du même rêve. fuyant le même quotidien.Pour un ailleurs.
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— Les vieillards font cela parfois.
— Vous avez raison, les vieillards mentent. Mais ils ne le font pas pour le plaisir. Ils veulent intéresser encore un peu ou parce que leur mémoire ne se souvient pas, ou mal, ou qu'elle ne se souvient plus rien et qu'il devient alors nécessaire pour eux de tout recréer.
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Ma chère Mathilde,

Pour la danse de l'Antilope, il y avait plus de mille personnes. Des gens venus de partout, des villages alentour mais aussi de Phoenix, de Los Angeles et même de la côte Est. Très impressionnant. A en oublier l'écrasante chaleur. Breton a voulu prendre des notes. a cause de lui, je ne sais pas si nous pourrons assister à la danse du Serpent demain.
Je me demande dans quelle mesure tout ce monde ne gâche pas la solennité des cérémonies.
J'ai pu prendre deux photos de plus. les Hopi pensent que photographier un Indien c'est lui voler son âme. Je dois donc faire très attention.
Otto dit qu'il m'aura un masque pour presque rien si je l'emmène avec nous à New York. Un masque, tu te rends compte? Je ne peux pourtant pas accepter...
Je t'embrasse ainsi que Clémence.

P.-S.: J'ai un autre enregistrement, un phénomène très rare, la pluie qui tombe et qui s'évapore avant de toucher le sol.
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Vidéo de Claudie Gallay
Grandir, trouver son chemin, sa place dans le monde, rêver, évoluer et s'adapter, c'est le grand défi de la jeunesse. Luc Chomarat "Le fils du professeur" (La Manufacture de livres), Clara Dupont Monod "S'adapter" (Stock) et Claudie Gallay "Avant l'été" (Actes Sud). Animée par Élise Lépine, journaliste
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Claudie Gallay

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