AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 2317 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes aux caraïbes, à la fin du XIX siècle. le soleil, au plus fort de la journée brûle tout ce qu'il peut atteindre. Mais Fermina Daza et Florentino Ariza s'en moquent, ils sont jeunes, se découvrent et s'aiment. A cette époque, il y a des convenances à respecter, et la voix du père est crainte. Bravant les interdits, en cachette, ils vivent par échange de lettres leur amour. L'histoire veut que Fermina rejette Florentino et épouse Juvenal Urbino, médecin méritant ayant fait ses études en Europe, issu d'une famille riche. Elle oublie un peu vite que Florentino lui avait dit qu'il l'aimerait pour l'éternité...

Se déroule alors sous nos yeux une fresque magnifique, où chaque personnage de premier ou second ordre est vivant, pétille sous une foule de détails pleins de lumière. Elle vit sa vie de femme mariée avec enfants, petits-enfants et drames du quotidien, sans amour. Lui passe sa vie à l'admirer de loin, à l'aimer en silence, tout en accumulant les maîtresses, en prenant soin de ne pas les aimer pour ne pas la trahir. Plus de 50 ans après, le docteur meurt en tombant d'une échelle... et lui vient simplement renouveler sa déclaration à Fermina. Est-ce que des personnes de plus de 70 ans peuvent s'aimer et retrouver ce qu'ils ont perdu?

L'amour aux temps du choléra est l'histoire d'un amour décliné mais aussi des déclinaisons de l'amour. Qu'un seul mot illustre autant de situations différentes est presque frustrant.
D'abord l'amour passionné, platonique, épistolaire, romancé et idéalisé de deux jeunes gens à la fin du XIX siècle. Puis l'amour raisonnable d'un couple qui grandit, qui se fortifie avec les années communes, quand chacun devient indispensable à l'autre. « Ils étaient comme un seul être divisé en deux...ensemble, ils avaient dépassé les incompréhensions quotidiennes, les haines instantanées, les mesquineries réciproques.... ce fut l'époque où ils s'aimèrent le mieux, sans hâte et sans excès, et tous deux furent plus conscients et plus reconnaissants que jamais de leurs invraisemblables victoires sur l'adversité. »
Il y a aussi les amours dissolus, charnels, sensuels, purement physiques de l'homme seul qui attend son élue. Et puis l'amour qui arrive à une époque de la vie qui n'espère plus, qui est censé ne plus rien attendre, amour considéré comme indécent et qui est, peut-être plus encore, capable de faire des miracles ou de folles actions.

L'amour aux temps du choléra est aussi un roman sur la condition de l'homme, un oeil sans pitié sur les vicissitudes de la vie, qu'elle soit riche ou pauvre. Chacun est vulnérable ; pas de véritable grandeur, même celle du docteur Urbino, homme important dans la société mais qui s'effondre aussi dans le quotidien de la vie.

Garcia Marquez aborde ses personnages dans leur vérité, sans indulgence, sans concession mais sans cruauté et souvent avec humour, où la grandeur et la beauté côtoient la mesquinerie et la faiblesse, où il n'y a pas de héros mais des hommes et femmes pas tout à fait comme les autres soumis cependant aux misères ordinaires qui rejoignent celles de tout le monde. Il les regarde, profondément, sans les juger, avec un luxe de détails qui les rendent particulièrement humains et pourtant parfois pas forcément sympathiques…

Quelle extraordinaire façon d'écrire pour aborder la totalité du sentiment amoureux dans toute son imperfection mais aussi sa force et sa beauté !
Un livre rempli de poésie, d'espoir, d'Histoire où l'on retrouve les senteurs, les couleurs caribéennes dans une langue magnifique.
Commenter  J’apprécie          660
Un roman qui joue avec l'humour et des personnages farfelus, ou au contraire très classiques, pour nous raconter les différentes facettes de l'amour.

Pour Florentino, l'éternel amoureux, poète dans l'âme, l'amour est une maladie, et il se complait dans ses symptômes. Il se soigne comme il peut en multipliant les conquêtes sans jamais oublier Fermina, celle dont il rêve un jour d'épouser, n'ayant eu pourtant avec elle qu'une relation épistolaire.

Fermina préfère çà cet amour utopique, aux envolées lyriques, la stabilité d'un amour posé, dont les racines ne sont pas la passion, mais qui se cultive avec le temps, et promet des fruits épanouis.

Pourtant, cinquante ans plus tard, lorsqu'elle se retourne sur sa vie, elle se demande si elle n'est pas passée à côté de l'amour véritable. Celui qui a des ailes, qui se moque de la routine et des contraintes.

Gabriel Garcia Marquez nous emmène en voyage dans cette petite ville des Caraïbes à la fin du XIXè siécle, sous sa plume poétique, si légère, même lorsqu'il nous parle de choléra ou de trahisons douloureuses.

Une très belle histoire, qu'on lit avec le sourire, malgré les drames effleurés. Un roman qui nous dit qu'il n'y a rien de plus beau que l'amour, qu'il peut faire oublier tout le reste, même la vieillesse et la mort.
Commenter  J’apprécie          540
Il y a des romans qui donnent l'impression de vous poursuivre toute votre vie et "L'amour aux temps du choléra" en fait certainement partie en ce qui me concerne. Déjà, au collège, en cours d'espagnol, il était cité avec "Cent ans de solitude" par les profs énamourés de littérature hispanique comme cela se doit, et alors que je m'essayais péniblement de lire, déchiffrer et traduire des extraits de ces romans tant vantés, quelque part, ils me faisaient peur, peut-être comme font peur aux élèves tous les livres étudiés en classe ?

Toujours est-il que "L'amour aux temps du choléra" me faisait un peu peur pour cette raison mais comme il y a quelques années, j'avais déjà succombé aux charmes envoûtants du réalisme magique de "Cent ans de solitude" que je considère comme l'un des plus grands romans que j'ai lus jusqu'à présent, j'étais tout de même assez confiante en entamant ma lecture.

Le choléra... encore une maladie épidémique implacable. N'allais-je pas me tirer une balle dans le pied avec ce récit dramatique d'un amour impossible qui s'étend sur plus de cinquante ans dans le cadre mi-réaliste mi-fantastique d'une Carthagène allégorisée ? Et bien non. La même magie que pour "Cent ans de solitude" a opéré et même si "L'amour aux temps du choléra" n'est pas un coup de coeur, il n'en demeure pas moins une magnifique découverte, un grand roman de passion et de drame, d'observation, d'analyse du sentiment amoureux et d'exploration des relations humaines. J'ai parfois souffert d'un rythme qui happe et lasse tour à tour mais qui loin de rebuter le lecteur le fascine et l'emprisonne comme l'araignée dans sa toile.

Autour de la poignée de personnages plus ou moins fouillés, plus ou moins fugaces, se dessine le cadre de Caraïbes fantasmées, oppressées par la chaleur, les humeurs, la puanteur, la mixité, la misère, la vétusté et l'apathie des êtres. Dans un contexte de décadence dotée d'une aura trouble et charnelle, les héros évoluent dans l'acceptation ou le rejet de destins contraires. Et par-dessus tout cela, ce qui m'a envoûtée, c'est une fois de plus la plume ensorcelante de Gabriel García Márquez, et j'en profite pour tirer mon chapeau à Annie Morvan, traductrice de l'édition du Livre de Poche.

Je suis vraiment ravie qu'après toutes ces années de poursuite, ce beau roman m'ait finalement attrapée dans ses filets. Comme dit mon mari : "La peur n'évite pas le danger", et des dangers comme celui d'une lecture marquante, il ne faut jamais hésiter à les courir.


Challenge Nobel
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge BBC
Challenge XXème siècle 2021
Challenge des 50 objets 2021
Commenter  J’apprécie          502
Maladie d'amour, maladie de la jeunesse … chante Henri Salvador

Pour Gabriel Garcia Marquez, l'amour n'est pas l'apanage de la jeunesse, il peut durer toute une vie.
Mais ses symptômes ressemblent à s'y méprendre à ceux de la maladie, en l'occurrence le choléra qui sévit dans les Caraïbes en cette fin du XIXème siècle. Florentino Ariza , jeune télégraphe taciturne et épris de poésie y succombe dès lors que son chemin croise celui de l'altière Fermina Daza. Après deux ans d'une relation platonique et idéalisée, la belle s'aperçoit de la « chimère » de cette relation et se marie au riche et populaire docteur Juvénal Urbino auprès duquel elle s'appliquera sa vie durant à remplir ses obligations conjugales et mondaines. L'amoureux éconduit n'aura de cesse, lui, de reconquérir sa bien-aimée,dans l'ombre mais avec une ténacité hors du commun.

Si le fil conducteur du récit est l'amour, l'auteur s'attache à nous raconter le destin de ces trois personnages au gré des évènements et des rencontres qui jalonnent leur vie et au gré des détours empruntés par l'auteur.
Car elle ne court pas, la maladie d'amour chez Garcia Marquez. Elle prend son temps.
Les récits s'entrecroisent entre les personnages principaux et de nombreux personnages secondaires savoureux, comme autant de petits morceaux de vie qui réunit composent la vie tout entière. Les multiples détails réalistes et folkloriques et l'humour qui parsèment le récit créent une atmosphère enjouée et exotique très plaisante.
Le style de Marquez m'enchante car c'est une invitation à la promenade, promenade caribéenne bien sûr mais aussi promenade au coeur de l'être humain.
Alors je me suis laissée emporter moi aussi sur ce bateau à roues qui remonte le fleuve Magdalena avec en tête une petite chanson qui dit :
« Car l'amour c'est la mort
Mais c'est aussi la vie
Car l'amour c'est la mort
Et c'est le paradis «
Commenter  J’apprécie          424
L'amour au temps du choléra aurait pu s'intituler l'amour à l'épreuve du temps. Car c'est bien longueur de temps que nous fait vivre Gabriel Garcia Marquez avec ce roman d'une incroyable densité romanesque. L'amour serait-il lui aussi une maladie, comme le choléra, une menace sur la vie des gens.

Amour à l'épreuve du temps, mais aussi du qu'en-dira-t-on. Quand d'aucuns voudraient prétendre qu'à partir d'un certain âge l'amour devient indécent. Amour à l'épreuve de l'assiduité du lecteur aussi, de la part d'un auteur qui veut le faire s'imprégner de l'alanguissement du soupirant éconduit. Il faudra au lecteur à la fois affronter la vie d'un couple légitime livré à son quotidien dont on sait combien il est un tue-l'amour et endurer l'attente résignée d'un amoureux qui ronge son frein.

Mais le style est là pour soutenir l'intérêt quand les événements se font désirer pour relancer l'intrigue. L'écriture de l'auteur nobelisé est là avec toute sa puissance au service de l'oeuvre romanesque. Une écriture sûre de son fait, érudite tout en restant accessible. Une écriture d'une remarquable précision qui dissèque les caractères, analyse les émotions et livre au lecteur l'intimité de ses personnages ainsi mise à nue. Véritable effeuillage psychique qui dévoile leur palette sentimentale à l'épreuve des codes moraux d'une société dans son époque. Comme un écorché de psychologie humaine pour nous faire endurer une vie d'asservissement à la passion.

Avec L'amour au temps du choléra on n'est pas aux confins du fantastique comme dans Cent ans de solitude, on est au plus profond de l'être, à tenter de palper ce secret qui fait qu'une personne s'éprend d'une autre. Amour indifférent à l'érosion du temps. Attendant son heure, même si dans la bonne société en ce début de XXème siècle il fait détourner le regard lorsqu'il s'expose dans la grande maturité. L'alanguissement ne décourage pas son lecteur lorsqu'il est soutenu par la formidable écriture de Gabriel Garcia Marquez.
Commenter  J’apprécie          396
J'avais le désir de lire ce roman à la manière dont on courtise l'être aimé, ventre à terre, bête affamée, seulement calmée par la douceur exquise d'une écriture magistrale. Afin d'y puiser dans la chair de chaque page le substrat même de nos destins contrariées. Et chaque ligne de Gabriel Garcia Marquez nous conforte dans cette impression. Alors lisez ce livre pareil à la passion d'aimer, hors des fracas du quotidien, dans la langueur d'un énième baiser. Tout le reste n'étant que littérature.
Commenter  J’apprécie          300
Tant d'avis élogieux déjà sur ce roman que pourrais-je ajouter de plus sinon répéter les éloges, avec le risque de le faire plus mal.
Aussi je dirai tout simplement que c'est sans doute le plus beau roman d'amour et d'humanité, mais pas seulement, le plus beau roman tout court que j'ai lu jusqu'à présent (après "Ana Non" de Gomez Arcos) . Réalisme et imagination, tragédie, évasion, humour, truculence, dérision, lucidité, ironie, et surtout l'exubérance de Garcia Marquez que j'adore.
Voilà ce que j'appelle un prix Nobel.

Si La Peste de Camus connaît une recrudescence d'intérêt en cette période d'épidémie et de confinement, intérêt bien mérité, souhaitons que ce roman de GG Marquez, porté par son titre bénéficie du même engouement, les lecteurs qui le découvriraient ne le regretteraient pas non plus.
Commenter  J’apprécie          251
Une véritable histoire d'amour, pour moi qui n'en suis guère friande, mais comment résister au charme de l'écriture de Garcia Marquez. Bien sûr l'exotisme des lieux de la narration, pour moi qui vit sur le vieux continent, ajoute à l'attrait de l'histoire. Mais c'est fort plaisant et se laisse lire.

On est toutefois à cent lieues du tout tout grand 'Cent ans de solitude', qui, à ce jour, reste, à mes yeux, le chef d'oeuvre de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          242
C'est mon premier roman de Gabriel Garcia-Marquez et une belle découverte. Nous voici dans les Caraïbes fin XIXème - début XXème, où nous suivons le destin croisé de deux personnages : Fermina Daza et Florentino Ariza. Ces deux-là se croisent et s'aiment. de façon différente en fonction des âges de la vie.
Ils vivent d'abord une passion de jeunesse, faite de lettres et d'amour platonique passionné. Mais un jour, Fermina signifie que tout cela est terminé. Elle va en épouser un autre. Florentino décide de l'attendre le temps qu'il faudra, pensant à elle tout en vivant sa vie d'homme. Enfin ils se retrouvent à la fin de leur vie pour vivre plus plein leur amour.
L'intérêt du roman réside dans l'évolution des personnages et de leur rapport à l'amour. L'amour entre eux bien sûr mais aussi celui qu'ils vont vivre ailleurs : elle avec son mari, lui avec ses nombreuses maîtresses. Comment peut-on définir l'amour? Quelles formes peut-il prendre? Comment évolue l'amour avec l'âge ?
Le roman prend son temps mais on ne s'ennuie pas. J'ai aimé la plume de Gabriel Garcia-Marquez et cette lecture me donne envie de le découvrir davantage.
Commenter  J’apprécie          220
Gabriel Garcia Marquez fut un maître et cent ans de solitude restera certainement comme un monument de la littérature et son grand chef d'oeuvre. Hormis le pavé sus-nommé je n'avais encore rien lu de cet auteur et je me lançais donc dans la lecture de l'amour aux temps du choléra avec avidité. Dans ce roman nous retrouvons rapidement le style poétique et ébouriffant de Marquez. Les personnages sont nombreux et si l'ont suit les trois personnages principaux au plus près le colombien s'autorise des digressions parfois tragiques parfois comiques grâce à l'intervention de nombreux protagonistes secondaires. L'auteur traite de l'amour sous tous ses aspects : platonique, passionné, épistolaire ou sensuel et les relations sont disséquées avec un talent de conteur hors-pair. Néanmoins j'ai trouvé que par instants le texte souffrait de longueurs mais on est heureusement récompensé par les trente dernières pages qui sont somptueuses à mon humble avis. le talent de l'auteur est ici criant et même si la lecture m'a paru souvent fastidieuse ce roman restera dans mon esprit comme une très belle déclaration d'amour à l'amour. On reste toutefois à mille lieux du grand chef d'oeuvre de l'auteur mais cet amour au temps du choléra reste un exercice de style rare et brillant.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
Commenter  J’apprécie          180




Lecteurs (6519) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

Comment s´appelle la famille dont l´histoire est contée dans le roman

Buenos Dias
Buendia
Bomdia
Banania

8 questions
679 lecteurs ont répondu
Thème : Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia MarquezCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..