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3,72

sur 255 notes
Livre très bien écrit avec une sensibilité à fleur de peau. Jérôme Garcin met un super coup de projecteur sur le syndrome de l'X Fragile sans pour autant aider à comprendre cette pathologie. En tant que présidente de Fragile X France, j'aurai aimé que nous puissions profiter de l'opportunité de parler de cette maladie dans d'autres termes que ceux repris par la presse qui ne décrivait que les difficultés du syndrome. Mon fils en est atteint et je m'évertue à faire connaitre tout ce qu'il nous apporte qui compte bien plus que ce qu'il nous coute par sa différence.
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Un récit personnel pudique et juste, sur des sujets très difficiles à aborder : la mort des siens (qui veut en parler ?), le handicap (qui veut l'avouer ?), l'accident (qui veut l'assumer ?), l'hérédité (comment s'en accommoder ?) Jérôme Garcin touche parce qu'il sait écrire et parvient à dépasser la honte ou la peur avec une liberté d'homme et d'artiste qui force l'admiration. Il n'est pas le seul à être confronté à de telles situations, et son récit aide à apprivoiser la fragilité, celle des autres, mais aussi la sienne. Très beau texte.
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Des pensées ciselées pour évoquer la perte d'un frère différent par la santé et le chemin de vie. Jérôme Garcin, écrivain à la plume alerte nous parle de celui qui s'exprimait surtout par ses peintures où la lumière des couleurs traduisait une joie qui n'apparaissait pas sur le visage de ce frère.
Une constellation d'êtres aimés, chéris et soufflés par la vie trop tôt ou trop tout simplement. Une poésie de mots et de sentiments, des images et des paysages égrenés au fil de l'encre.
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Jérôme raconte son deuils suite aux décès très rapprochés de sa maman et de son frère. Frère qui a vécu avec un handicap.
Livre très bien écrit, mais trop triste pour moi qui ai vécu récemment de décès de ma maman et la prise en charge de ma soeur handicapée. J'ai lu ce livre en 3 heures. Pourquoi pas !
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Alors que, sur France Inter, on annonçait le départ de Jérôme Garcin de l'émission « le masque et la plume », je me plongeais dans son dernier récit qu'il a consacré à ses chers disparus : sa mère et son frère, morts à six mois d'intervalle.

C'est avec une énorme tendresse tissée de pudeur que Jérôme Garcin nous fait entrer dans sa relation intime avec sa mère « si lumineuse et mystérieuse à la fois, et Laurent, son frère fragile « plein d'une candeur végétale, d'une bonté sans emploi »
Avec l'évocation de ces deux morts récentes survenues à six mois d'intervalle, l'auteur revient sur d'autres morts, toujours aussi douloureuses. Il y a eu celle, accidentelle, de son frère jumeau, fauché à cinq ans par une voiture. Comment se remet-on de la perte de son double ? Cette disparition s'est alourdie de celle du père, encore un accident, une chute de cheval cette fois ci.
Mais les morts restent présents, invisibles mais bienveillants
« Les morts sont patients. Exigeants et patients. Mon jumeau fauché par un chauffard a attendu que je grandisse pour grandir en moi et avec moi. »
Après ces disparitions brutales, la littérature et les livres ont été d'un grand réconfort pour Jérôme Garcin qui a pu compter aussi sur l'amour de sa femme la comédienne Anne-Marie Philipe.
Il évoque cette maison avec son jardin à Bray-sur-Seine en Champagne, maison de famille ou il fait si bon de se retrouver. Dans le jardin, et le parfum des lilas résonnent les rires des enfants mais les défunts fréquentent encore les lieux. Au hasard d'une pensée vagabonde, d'un serrement de coeur, apparaissent aussi, discrètes, paisibles, les silhouettes de ceux qui ne sont plus. Ils continuent d'habiter les lieux.
Bien sûr, les absents qui ont la vedette ce sont sa mère Françoise, morte en 2020 et de son frère Laurent, victime de l'épidémie de Covid qui partira six mois seulement après la mère.
La présence des morts, elle est essentielle, immense, pour l'auteur, et elle imprègne chacune des pages de cet essai émouvant.
On découvre ses disparus avec le sentiment de les rencontrer vraiment en les côtoyant de façon intime et c'est ce rapprochement qui rend cet essai si sensible.
« Plus le temps passe et plus je crois à la présence des morts. Ils sont là. Leur âme demeure, plane et s'obstine »
En les racontant, leur rendant la parole, Jérôme Garcin leur redonne un souffle de vie, il continue à les faire vivre grâce au pouvoir des mots. Aucune mièvrerie dans l'écriture. Sobre, sincère, sensible, elle exalte des vies trop tôt fauchées et cela nous touche au coeur.

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Mes fragiles de Jérôme Garcin est un court récit d'une centaine de pages en 16 chapitres, ne respectant pas la chronologie des disparitions de ses êtres chers, de ses proches-très proches mais les évoquant toutes.


Sa vie est jalonnée par cinq pertes. Celle d'Olivier, son jumeau, fauché sous ses yeux par un chauffard, à 6 ans. Celle du père, d'une chute de cheval emballé, à 17 ans.


Celle de sa mère en 2020, celle de son frère cadet, 6 mois après, en 2021, celle de sa tante maternelle, en 2022.


Pour les deux premières pertes, accidentelles, lui sont refusées "pour qu'il n'en souffre pas" ou quelque chose d'approchant, la vue du corps dans le cercueil pour un ultime adieu, la messe de départ du défunt, sa descente dans la tombe et l'enterrement, les condoléances. Pour le ménager, lui éviter de possibles traumatismes, il fut privé de deuil. Il semble, via sa bibliographie que ses livres soient l'expression dans le temps de ce travail.


Les deux dernières pertes, celle de sa mère, celle de son frère, sous coma artificiel, en milieu médicalisé, sont l'occasion de ce que j'appelle un travail d'épitaphier. Il fait un portrait des deux, très détaillé, très littéraire et nous les fait aimer. Sa mère, aquarelliste, restauratrice d'oeuvres muséales. Son frère, peintre d'art brut tel que décrit par Dubuffet.


Ce qui est frappant, c'est que Jérôme a reproduit l'attitude dont il avait été "victime" dans son enfance-adolescence. Il tient son cadet à l'écart de l'agonie de sa mère, pour le ménager et par crainte de réactions sauvages, étant donnée la pathologie de Laurent : il a hérité du syndrome de l'X-fragile, maladie héréditaire dont lui-même est atteint et qu'il a transmis en toute ignorance à sa fille. le syndrome de l'X-fragile n'a été repéré qu'en 1991. C'est cet X-fragile se transmettant dans la famille qui donne son titre au récit.


Jérôme fait défiler ses pertes de son point de vue, focalisation interne. Il se demande s'il aurait su accompagner son cadet en le plaçant dans une institution spécialisée. La réponse n'est pas donnée mais évidente. Non, Jérôme pris par sa nombreuse famille, ses métiers de journaliste de presse et de radio, son travail d'écrivain doit aussi se ménager, trouver le temps de toute cette activité heureusement entrecoupée par les temps de vacances, dans des coins de France apaisants.


Pour sa mère, souffrant le martyre malgré morphine et autres soins jusqu'aux soins palliatifs, il est autorisé à une heure de présence. Se rendant compte qu'elle a décidé de s'en aller, de partir, il se sent coupable de l'avoir privée des visites de son fils Laurent.


Je ne doute pas de l'amour de Jérôme pour les siens mais il distingue la famille dont il est issu et celle qu'il construit avec sa femme, la fille de Gérard Philipe.


La famille dont il est issu, c'est une lignée tant du côté paternel que du côté maternel de grands médecins et pharmaciens. Il est donc né et a été éduqué dans un milieu bourgeois, avec des codes, rites précis. Il en a hérité la culture.


Je ne m'étais jamais intéressé à Jérôme Garcin, avais seulement apprécié son rôle d'échotier rendant populaire et mythique la muse de Marcel Conche, Émilie, dans des articles du Nouvel Obs.


Pas d'écoute du Masque et la Plume. Pas de lecture de ses livres.


L'écriture de Jérôme Garcin, multi-primé par tout un tas de prix, est une écriture d'homme du sérail, d'homme de culture, avec pas mal de références, moins assénées que celles de Sylvain Tesson, des phrases longues mais pas proustiennes, un vocabulaire riche voire rare, l'inscrivant dans l'héritage, le patrimoine littéraire, pictural, musical qui doit être celui d'un homme de goût, d'un homme de pouvoir, de cour et de couloir.


Pour conclure, j'ai aimé ce récit, le conseille.


Je pense que chacun doit chercher, à tâtons, s'il n'est pas dans la fuite, quel rapport vrai à ses malades en fin de vie, à ses mourants. Assez souvent aujourd'hui, on les abandonne dans les mouroirs.


Pour les accidents d'êtres proches, c'est quoi qui nous frappe et nous traque notre vie durant ?
Lien : https://les4saisons.over-blo..
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La mort en 1962 de son frère jumeau, fauché à six ans par une voiture, puis, dix ans plus tard, celle de son père, d'un accident de cheval à quarante-cinq ans, avaient déjà conduit Jérôme Garcin à l'écriture de deux récits : Olivier et La chute de cheval. L'auteur franchit une nouvelle étape de son douloureux pèlerinage auprès de ses défunts, « une lampe torche à la main, à pas comptés, dans le labyrinthe des [s]iens », avec cette fois les disparitions, en 2020 de sa mère de 89 ans, à bout de souffrance à force d'usure cardiaque et ostéoporosique, et six mois plus tard, de son frère Laurent, ce « grand petit garçon » de 55 ans, atteint du syndrome de l'X fragile et victime de la Covid-19.


Jérôme Garcin est doué pour l'écriture et sa belle narration intelligente et sensible, lumineuse de tendresse pour ses « fragiles », ne peut qu'émouvoir, alors qu'empli de chagrin, il revient sur leur fin de vie et sur l'impuissante sollicitude longtemps éprouvée face à leur vulnérabilité sans remède. Si ses pages nous touchent, ce n'est pas seulement pour la perte éprouvée par le narrateur qui leur survit. C'est aussi parce qu'elles sont pleines de cette inquiétude si désarmée de n'avoir pu protéger ces êtres chers et vulnérables de la souffrance qui fut la leur : la souffrance d'une mère rendue aussi frêle qu'un oiseau par une maladie atrocement douloureuse, mais aussi torturée par l'idée de laisser derrière elle un fils fragilisé par le handicap, sans même qu'elle se doute jamais du diagnostic tardif dont on aura préféré lui épargner le poids, jugé culpabilisant, de son origine génétique ; la souffrance d'un frère dont la déficience intellectuelle et les angoisses profondes rendent plus terribles encore sa confrontation avec la mort, de sa mère d'abord, de lui-même ensuite, qui plus est dans l'isolement hospitalier imposé par le contexte pandémique.


Pour autant, si beau et respectable soit-il, ce texte arrimé à la relation autocentrée d'une expérience de la maladie et du handicap, de la vieillesse et de la mort, du deuil enfin, parce qu'il ne quitte jamais le registre personnel pour atteindre à l'universel, laisse infuser chez son lecteur un sentiment diffus de désappointement : celui de lire le journal intime, de grande qualité certes, mais pas une oeuvre majeure, d'un nom célèbre du monde littéraire parisien.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'ai été touchée par ce récit qui aborde sans pathos le thème de l'accompagnement d'une personne qui nous est chère vers la mort. C'est un chemin qu'il a pu faire avec sa mère, morte en 2020, puis son frère handicapé 6 mois plus tard. Il n'a pas pu réaliser cette démarche avec les deux morts qui ont marqué son enfance, deux morts accidentelles, celle de son frère jumeau fauché par un chauffard à 6 ans, et celle de son père tombé de cheval alors qu'il avait 16 ans.

Des portraits de défunts plein d'humanité et d'amour. Cette mère invincible, souriante et droite, qui n'a jamais, avant sa dernière hospitalisation, montré ses failles et sa détresse. Ce frère fragile, porteur d'une maladie génétique, le syndrome de l'X fragile, frère qui se veut indépendant mais ne peut vivre seul.

Une plongée dans la vie intime de l'auteur avec une écriture pudique et fluide.

Un récit sensible mais qui ne me restera pas longtemps en mémoire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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'avais peu apprécié « le dernier hiver du Cid » même si cet écrivain raconte bien le deuil. Il s'agit encore de deuils dans cet essai, celui de sa mère un belle personnalité puis six mois plus tard celui de son frère qui était handicapé. C'est un récit très sensible qui raconte bien sa peine, sa mère était était une femme courageuse et énergique elle a fait face à la mort du jumeau de Jérôme, à l'âge de 6 ans puis de son mari et enfin elle a soutenu son dernier fils . À l'occasion de la découverte du handicap de cet enfant, les médecins découvrent une maladie génétique dont sont porteurs les hommes de la famille. Cela fait partie des « fragiles » de sa lignée, on sent le poids de cette révélation sur le destin de cet écrivain.

Je pense qu'écrire fait du bien à l'auteur et lui permet de surmonter ses peines. Je reste quand même un peu étonnée qu'il ait autant besoin de les raconter à un plus large public Je sais que j'oublierai vite cette lecture .


Lien : http://luocine.fr/?p=17028
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Jérôme Garcin partage avec nous la manière dont il a vécu la mort successive, à six mois d'intervalle, de sa mère et de son frère Laurent. Déjà endeuillé de son jumeau et de son père, tous deux morts brutalement dans des accidents, il puise des forces et du réconfort dans sa nombreuse famille.
Il est question de mort et de vie dans ces pages. Car il dresse le portrait de sa mère puis de son frère cadet handicapé. On les suit dans leur appartement à Paris mais aussi dans les jardins de leur maison familiale de Bry sur Seine où tous deux peuvent laisser libre cours à leur inspiration à la peinture. Laurent était atteint de l'X fragile, chromosome de la désolation. Jérôme Garcin en est également porteur et il l'a transmis à sa descendance.
Une nouvelle fois j'ai beaucoup aimé la musique des mots de Jérôme Garcin. En lisant ce court récit, j'avais l'impression d'entendre la voix de son auteur dont j'écoute l'émission le masque et la plume.
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