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EAN : 9782070149520
304 pages
Gallimard (03/10/2016)
3.61/5   93 notes
Résumé :
Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef de renommée internationale, fait le salut nazi et lance un « Heil Hitler », la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef en signe de contestation. Il entraîne à sa suite tout l'orchestre et le public. Le chef bat en retraite et disparaît.En quelques secondes, ce geste spontané et presque involon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Agréable découverte de cette rentrée littéraire, ce roman dont je n'avais pas entendu parler m'a accrochée grâce à sa quatrième de couverture. Elle suffit amplement à planter le décors et donner envie d'en savoir plus. Et je n'ai pas été déçue. Bien écrit, le suspense est maintenu, et le sujet donne à réfléchir.
Un auteur à suivre...
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L'Effroi, même pas peur ! Bon, je suis d'accord, elle est facile ! Tout ça pour dire que je ne suis pas parvenue à entrer dans la peau de ce pauvre altiste, que j'ai trouvé l'enchaînement des faits invraisemblable, les motivations, réactions et ratiocinations des uns et des autres convenues, peu naturelles. le récit est comme lissé, alors que le clash de départ était à même d'enfanter une fable moderne sur tous nos travers actuels : la communication de crise, le marketing institutionnel, l'emprise de l'univers médiatique, moloch jamais repu, dévorant chaque jour les proies que ses fidèles lui offrent en sacrifice, le sacrifié marchant d'ailleurs de lui-même au sacrifice ! Oui, l'outrance aurait été bienvenue, mais non cette retenue de bon aloi, qui fait que la famille elle-même du héros fait de la figuration : pas de crise de nerfs de l'épouse trompée, pas de révolte des adolescents, et des fanatiques qui rentrent dans le rang au premier coup de semonce. Une distorsion me semble-t-il entre l'idée et la réalisation.
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Livre lu dans le cadre d'un Comité de Lecture
Le livre retrace la parcours de Sébastien Armant, violoniste alto à l'Opéra de Paris, à partir du moment ou, dans un geste de révolte, il va se lever et tourner le dos au chef d'orchestre, Louis Craon qui vient de faire le salut nazi. Son geste va très vite lui apporter une notoriété qu'il ne cherchait pas. D'abord auprès de l'Opéra qui va s'en servir pour promouvoir ses spectacles, puis de la presse voire la presse à scandales, auprès des médias pour ensuite s'attirer la haine de groupuscules politiques et retomber dans l'oubli.
Très intéressante histoire qui montre, dans notre monde actuel, comment on fabrique une vedette, comment sa vie ne lui appartient plus. Qui est-on vraiment dans un moment de médiatisation, qui sont nos amis, nos vrais amis.
Mais on se rend vite compte que sa vie ne lui appartient plus, il n'est qu'un objet que l'on jettera aussi vite qu'il a été pris, une fois que le monde aura trouvé un autre centre d'intérêt. Tout n'est qu'éphémère et puéril.
J'ai beaucoup aimé ce récit. L'écriture est très agréable, fluide et nous fait bien ressentir les sentiments du personnage principal, ses doutes, ses questionnements, ses observations et même s'il perd parfois pieds sa lucidité aussi.
La fin est un peu décevante car sans réelle réponse mais a-t-on besoin de réponse car le geste de l'un, l'attitude de l'autre ne sont que les alibis pour nous retracer les conséquences d'un geste réflexe d'humanité et la docilité du héros face à ses manipulateurs.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Une histoire contemporaine.Opéra de Paris.Mozart.Cosi fan tutte. Un chef d'orchestre mondialement connu fait de façon incongrue et incompréhensible le salut nazi avant de commencer le concert . Un des musiciens, altiste brillant mais anonyme, se lève tourné le dos et refuse de jouer. À partir de cette entame, comment écrire un vrai roman en évitant tous les lieux communs.J'étais curieux de lire François Garde sur un terrain bien éloigné du remarquable Ce qu'il advint du Sauvage Blanc, roman savoureux et original .
Un bon point:le roman se lit très facilement.Comment la vie de cet altiste va se modifier à partir de son geste de refus perçu comme un acte de résistance.Comment l'entourage familial et personnel bien tranquille va être bouleversé par le maelström médiatique et politique ainsi créé
Bien sûr, tout cela m'a semblé un peu factice , l'analyse psychologique est intéressante, l'analyse politique un peu simple
Il reste ,malgré ces défauts, un roman plaisant mais qui ne marquera pas l'histoire de la littérature
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Un mardi 20 Avril, la première de "Cosi fan tutte", jouée à l'Opéra de Paris sera retransmise simultanément à la télévision. La fébrilité est à son comble : la direction de l'orchestre sera assurée par Louis Craon, l'un des rares Maestros français renommé dans le monde entier pour ses magistrales interprétations de Mozart. Tandis que dans le public on s'autorise les derniers toussotements, dans la fosse les musiciens se préparent, s'accordent, puis le silence tombe avant l'arrivée du chef d'orchestre.
Sébastien Armant, archet levé attend le signal. C'est alors que le Maître se figeant dans un impeccable garde à vous, lève lentement le bras droit et s'exclame avec force et solennité : "Heil Hitler".
Tout le monde l'a distinctement entendu. Sébastien aussi. Passés les premiers instants d'effroi, il se lève dans un silence de plomb, se saisit de son instrument qu'il place sous son bras, et déterminé à manifester son opposition, tourne le dos au maestro, suivi après quelques secondes d'hésitation par les autres musiciens, et pour finir par les spectateurs eux-mêmes.
Tout cela sous l' oeil des caméras qui n'ont cessé de filmer.
Très vite, Sébastien devient un héros malgré lui. Mais dans ce lieu feutré qu'est l'opéra avec ses codes et ses conventions, sa rébellion spontanée met à jour et bouscule les rivalités et le carriérisme des uns et des autres (directeur, ministre de la culture, chargée de communication....), où chacun joue sa partition sans trop se préoccuper de celle des autres. Si tout ce petit monde se presse et se télescope autour de Sébastien tant que son aura bénéficie à "l'entreprise Opéra", ce sera pour mieux se détourner de lui dès que son éphémère célébrité sera passée ou devenue trop encombrante.
Sébastien Armant (avec un T qui aura toute son importance), instrumentiste sans histoire n'écoutant que sa conscience, subira douloureusement cette notoriété aussi soudaine qu'imprévue. Quand sa surexposition médiatique mettra en danger non seulement sa vie professionnelle mais également sa vie familiale on ne lui pardonnera pas d'avoir occupé un court laps de temps une place qui n'était pas la sienne : le devant de la scène, et non celle dévolue aux musiciens d'orchestre : la fosse, terme ici, ô combien chargé de sens.
L'originalité du roman, au style enlevé, tient surtout au fait qu'il se déroule dans le milieu mystérieux et prestigieux de l'Opéra. François Garde nous montre l'envers d'un décor dont le spectateur ne voit que la mise en scène : les choristes, solistes, et émergeant de la fosse d'orchestre, le Maestro, mais cette fois-ci, c'est des invisibles de la fosse que viendra "la sédition", mais à quel prix pour l'initiateur audacieux. Ce livre se lit d'une traite, jouant sur des registres drôles, dramatiques, caustiques, voire absurdes. Bref tout l'art de François Garde dont j'apprécie les récits.
J'ai également bien aimé celui-ci, bien qu'ayant trouvé certaines situations un peu convenues, mais je lui préfère les atmosphères plus singulières de ses autres romans notamment "Ce qu'il advint du sauvage blanc" et "Pour trois couronnes".
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes arrivés juste à temps pour participer à l’émission « Top Cinq ». Pendant une demi-heure, un meneur de jeu grassouillet n’a cessé de glousser à ses plaisanteries prévisibles, déclenchant les rires sur commande d’un public immature. Des chroniqueurs à la recherche laborieuse d’un trait d’esprit tentaient de suggérer la camaraderie d’une bande de copains. J’y fus applaudi en réponse aux gestes d’un chauffeur de salle. J’entendais du mépris dans ce tutoiement généralisé, de la morgue dans cette familiarité. Je servais de caution sérieuse et consensuelle, entre deux bouffonneries, parmi les flashes de photographes.
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Elle et moi partîmes ensuite vers les sièges de différentes chaînes, pour des séquences identiques : embrassades insincères, camaraderie de façade, tutoiement de rigueur, arrivée de l’animateur entouré de sa cour, brève discussion filmée – debout, assis, en marchant devant un décor peint ou sur le trottoir, en studio devant un public applaudissant sur ordre –, remerciements, nouvelles embrassades. De tout cela ne resterait pour chaque émission au mieux que deux minutes d’antenne, où les mêmes questions provoquaient les mêmes réponses.
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J'avais traversé cette période comme un somnambule, comme un innocent, sans comprendre ce qui m'arrivait, tombant dans tous les pièges et ne parant aucune attaque. Maintenant que je demeurais solitaire parmi les décombres, je me demandais non pas ce que me réservait la période suivante, mais seulement s'il y en aurait une. Une très longue dépression : voilà ce dont je pouvais rêver de mieux.
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ean-​Pierre Chomé­rac, le prési­dent du conseil d’administration de l’Opér, me surprit. Chomé­rac avait pris ses fonc­tions six mois plus tôt. Il devait ce poste à une ancienne et indé­fec­ti­ble amitié avec le prési­dent de la Répu­bli­que. (…) Sous sa protec­tion, il avait été nommé succes­si­ve­ment inspec­teur géné­ral de l’agriculture, préfet de l’Yonne, ambas­sa­deur au Portu­gal. Il ne dissi­mu­lait pas la minceur de ses compé­tence, et y suppléait par un sens poli­ti­que avisé et sa propen­sion à se saisir des sujets à la mode et à faire parler de lui. (…)Nos délé­gués syndi­caux murmu­raient qu’il n’avait pas encore décou­vert que dans un opéra on faisait de la musi­que.

Vous savez prési­dent de l’Opéra n’est qu’un lot de conso­la­tion en atten­dant mieux.
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Face à un obstacle urticant, malodorant ou bruyant, j’ai toujours pratiqué avec élégance l’art de l’évitement. L’esquive et une confortable capacité à oublier m’ont jusqu’à présent épargné les ulcères d’estomac, les bagarres d’ivrognes et les rancunes tenaces. Les saints pardonnent, moi je passe mon chemin.
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Vidéo de François Garde
Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.
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