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EAN : 9782708969230
251 pages
Privat (19/01/2012)
4/5   3 notes
Résumé :
De la violence barbare de la guerre d'Espagne aux camps d'internement français, ce livre nous donne à parcourir une vie, une longue marche. A 81 ans, Albino Garrido retrace, dans des cahiers d'écolier, son parcours du camp de concentration de Castuera, d'où il s'évade en 1940, à ceux de Gurs et Argelès-sur-Mer. Au delà du témoignage, rare et inédit, d'un évadé des camps franquistes, c'est toute une vie, de l'enfance aux guerres vécues et subies, puis à la paix, que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Prendre la plume à plus de 80 ans pour raconter "sa" guerre d'Espagne sur des cahiers d'écolier est la démarche louable et courageuse qu'a entreprise Albino Garrido.
Né dans le petit village de Tornadizos dans une famille très pauvre, Albino survit tant bien que mal comme journalier au sein d'un société inégalitaire régie par un régime quasi féodal. Grâce à Candido, le forgeron du village, il se forge une conscience politique et c'est d'une manière active qu'il prend part à la victoire du Frente Popular en février 1936. Lorsque le coup d'état de Franco bouleverse la péninsule quelques mois plus tard et que la guerre gagne la province d'Avila en juillet, Albino s'engage à 17 ans dans la colonne Mangada. Affecté à la 34ème brigade mixte "Aïda Lafuente", il combat ensuite avec les troupes de terre de l'aviation républicaine. Fait prisonnier en mars 1939, il est transféré le 1er mai au camp de concentration de Castuera, en Estrémadure.
Situé au pied des contreforts de la sierra de Benquerencia, le camp comprend 80 baraquements destinés aux prisonniers républicains.Les conditions d'existence sont très difficiles. A la malnutrition et à la vermine s'ajoutent les brimades et les exécutions sommaires.
Albino Garrido et 5 de ses compagnons décident de s'évader et prennent la fuite le 4 janvier 1940.
Une longue marche est le récit de cette incroyable odyssée de 79 jours. Affamés, poursuivis et transis de froid, ils atteignent la frontière française le 22 mars.
Malheureusement, le régime de Vichy n'aime pas non plus les républicains. La gendarmerie de Urdos les conduit au camp de concentration de Gurs. Albino est ensuite transféré au camp d'Argeles puis incorporé dans différents Groupes de Travailleurs Etrangers, vastes réservoirs de main d'oeuvre mis en place par Vichy.
Outre le travail de mémoire d'un homme au crépuscule de son existence, Une longue marche possède deux grandes qualités.
L'ouvrage est un témoignage assez rare sur les camps de concentration mis en place en Espagne dès le début du conflit. Rares furent ceux qui s'en évadèrent, et rares sont ceux qui ont pu ou voulu témoigner. Albino Garrido nous offre une description du camp, de son fonctionnement et du sort réservé aux républicains.
Le second intérêt du livre est le récit de sa vie en France en 1940. Si on connaît mieux l'épisode de la Retirada de février 1939, Une longue marche témoigne du système mis en place par le gouvernement de Vichy pour "gérer" les indésirables étrangers: la Légion étrangère, les bataillons de marche, les CTE / GTE.
Ouvrage précieux sur la répression franquiste et le sort des républicains espagnols en France, Une longue marche possède par ailleurs des qualités rédactionnelles appréciables et bénéficie d'un appareil de notes très utile qui inscrit ce récit d'une vie dans la "grande histoire".
Dans une Espagne toujours divisée (en atteste le "cas Garzon"), où le sort des victimes de la guerre civile est encore tabou et où les associations se battent chaque jour pour faire entendre les voix des familles, Une longue marche d'Albino Garrido symbolise la parole libérée, sans haine ni rancoeur.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au défaut de nourriture venaient s'ajouter les vexations, les mauvais traitements et les bastonnades quotidiennes. Les phalangistes, qui la plupart du temps se déplaçaient des villages des environs, allaient et venaient à leur guise à l'intérieur du camp et des baraques. La plupart des internés étaient d'Estrémadure. Je me souviens des terribles bastonnades qu'ils ont tant de fois subies, souvent avec des manches de pioches ou des nerfs de boeuf. En certaines occasions, après les avoir copieusement battus, ils leur disaient: "Avant que l'on ne vous fusille on reviendra vous donner une bonne bastonnade!" J'ai malheureusement assisté à ce genre de scènes plus d'une fois.
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Malgré les menaces d'expulsion vers l'Espagne qui nous avaient été faites, aussi bien Silverio que moi-même restâmes au camp de Gurs. Dans ce camp de concentration, les conditions d'existence n'étaient pas très bonnes. Malgré tout, elles étaient notablement meilleures et sans commune mesure avec celles que nous avions connues à Castuera. Nous n'avons pas subi de mauvais traitements et l'alimentation était meilleure que dans le camp franquiste.
A Gurs, les internés se divisaient en trois groupes: les Basques, les membres des Brigades internationales et des militaires des forces aériennes de la République espagnole.
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