Schizo comme pas possible, et génétique, au nom du Père, de la Mère et du Fils : puant d’un côté, il se mettait à rayonner de sainteté de l’autre et, avec du sang plein la gueule, il lui venait en même temps des poèmes d’amour là où normalement il n’y aurait dû y avoir que sa bestialité foncière. Il réussissait parfois, dans un prodigieux effort de vérité, à avoir un trou du cul à la place d’un orifice buccal, mais là, donc, où normalement il n’y aurait dû y avoir que de la merde, il lui sortait comme chez d’habiles fumeurs des auréoles de sainteté, de beauté et de martyr, qu’il utilisait aussitôt habilement pour cacher ses infamies. Il faisait des chefs-d’œuvre avec des gargouillements d’agonie, et avec la puanteur de son souffle, il fabriquait des canulars qui dégorgeaient une odeur que l’on aurait pu qualifier d’immortelle, si ce mot n’avait pas tant servi à lécher le cul de la mort.
sans angoisse,il n y aurai pas de création.Et je dirais meme,il n'y aurai pas d'homme.le crime serait indiscernable
Chaque fois que je vois ma gueule, le matin, je me fais peur et ça me donne du courage pour aller en ville et parler aux adultes.
Dès la première allumette, je n’ai plus halluciné et j’ai vu le Christ. A ses côtés Momo, le petit Arabe juif, Mohammed de la Goutte d’Or, la goutte d’or, la goutte d’or, la goutte d’or, vous savez, celle de La Vie devant soi, ouvrage raciste et antisémite, comme cela a été dit par ceux qui ne sont pas en mesure de reconnaître le racisme et l’antisémitisme parce que c’est leur élément respiratoire naturel, et on n’a pas conscience de sa respiration.
On peut être une belle ordure et écrire de beaux livres.
Finissons-en maintenant avec cette histoire de "canular" : oui, j'en suis un, comme tant de journaux et de chaînes de radio l'ont deviné.
On reconnaît notre état de canular à nos cris défiant toute concurrence, à notre creux qui sonne un avenir toujours futur, et à nos traces de larmes, de sueurs froides et de sang.
Les flics, dans le fourgon, quand ils ont vu que je continuais à ne pas respirer et même à me boucher le nez, m'ont cassé la gueule pour outrages aux représentants des organes respiratoires dans l'exercice de leurs fonctions.
Je suis Émile Ajar! [...] Le seul, l'unique ! Je suis le fils de mes œuvres, et le père des mêmes. Je suis mon propre fils et mon propre père ! Je ne dois rien à personne ! Je suis mon propre auteur et j'en suis fier ! Je suis authentique ! Je ne suis pas un canular ! Je ne suis pas pseudo-pseudo : je suis un homme qui souffre et qui écrit pour souffrir d'avantage et pour donner ensuite encore plus à mon œuvre, au monde, à l'humanité ! Quand il s'agit de mon œuvre, il n'y a pas de sentiment, de famille qui tienne ! La seule chose qui compte, c'est mon œuvre !
Il est faux de prétendre que les peuples et les personnes humaines se foutent sur la gueule parce qu'ils ne se comprennent pas. Ils se foutent sur la gueule parce qu'ils se comprennent.
Lorsque j’ai lu l’interview de Madame Yvonne Baby sur toute une page du Monde, ça me ressemblait si peu que j’ai eu la certitude de lui avoir dit la vérité. C’était bien moi, cette absence de moi-même. J’existais enfin, comme tout un chacun. Ça m’a fait tellement peur que j’ai fait une rechute et lorsque Madame Gallimard m’a vu dans cet état, le couteau pour tendances suicidaires à la main, elle a eu très peur. Je la remercie ici de sa gentillesse.