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Je fus très calme. Je suis toujours très calme quand je perds la tête. Parce que c'est justement ma tête qui m'empêche d'être calme.
Je ne voulais pas être connu. Je voulais, dans un coin inconnu d'une campagne inconnue , une vie inconnue avec une femme inconnue, un amour inconnu, un famille encore inconnue avec autour de moi des êtres humains encore inconnus qui réussiront peut-être à bâtir un monde encore tout à fait inconnu.
Allons, allons. Les fous, oui. Il y a surtout des millions de gens qui gardent le silence parce qu'ils ont toute leur raison et ils savent que ce n'est pas la peine d'appeler au secours . Que c'est même dangereux, il y aurait des représailles.
Je me suis mis à inventer chaque jour des personnages que je n'étais pas, pour parvenir à encore moins de moi-même.
Si je suis dévoré par un tel besoin d'Auteur, c'est que je suis le fils d'un homme qui m'a laissé toute ma vie en état de manque.
Je continue à chercher quelqu'un qui ne me comprendrait pas et que je ne comprendrais pas, car j'ai un besoin effrayant de fraternité.
le psychisme et le subconscient ont toujours eu la langue empoisonnée
tous les petits chats meurent parce qu'ils grandissent
Je m'étais donc mis à pratiquer des avortements,parce que j'avais l'impréssion de sauver des vies humaines.J'ai été dénoncé par de vrais médecins pour exercice illégal de la médecine
J'ai du me planquer...
J'écrivais dans la peur:les mots ont des oreilles.Ils sont aux écoutes,et il y a du monde derrière.Ils vous entourent,vous cernent,ou vous prodiguent leurs faveurs