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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'aurais jamais imaginé rencontrer ce Sébastien Ponchelet, ancien délinquant mené par ses rencontres.... Sholam, son compagnon de cellule, Gabriel, grand farceur assez maladroit, mais aussi France, sa logeuse et ses deux ados mal dans leurs baskets, et puis aussi Raymond, et Denise...et bien d'autres dans ce roman psycho/policier! On verrait bien tous ces protagonistes dans un film d'action!. Je suis entrée dans l'histoire un peu méfiante et puis vite convaincue, ça touche un peu à la littérature, mais aussi aux beaux-arts. C'est bien écrit, ça m'a bien plu.
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N°315 – Octobre 2008

LONGTEMPS JE ME SUIS COUCHE DE BONNE HEUREJean-Pierre GATTEGNO [Acte Sud].

Cela n'a l'air de rien, mais cet ouvrage illustre à sa manière très personnelle l'attrait, l'intérêt que peut susciter la première phrase d'un livre. le quidam la lit, puis, sans raison, sans savoir pourquoi, il est happé par ce peu de mots, puis poursuit avec la deuxième ... et se surprend à pousser sa lecture jusqu'à la fin sans que l'ennui s'insinue dans sa démarche, transformant le moment consacré à la lecture, que d'aucuns regardent comme un perte de temps, en un moment de pur plaisir.
Cette chronique s'est souvent fait l'écho de ces auteurs qui captent à ce point un individu que le hasard met en présence de leur livre, le transforment presque aussitôt en témoin passionné de leur voyage, lui prêtent cette merveilleuse ivresse des mots, bref en font un lecteur attentif, enthousiasmé par le récit et presque déçu d'arriver, sans s'en rendre compte, à la fin de ce roman qui lui a procuré tant d'agréments qu'il ne sait lui-même comment l'exprimer et se contente de dire que cela lui a plu. Cette grande économie de mots cache souvent une foule d'impressions à jamais inexprimées comme si c'était déflorer le livre que d'indiquer en quoi il a été à ce point attachant. C'est comme le fil d'un écheveau qu'on tire et qui se déroule en apportant à son curieux amateur un soudain intérêt.
Ainsi Jean-Pierre Gattegno prend-il pour titre de son roman la première phrase mythique d'un roman de Marcel Proust. C'est plutôt une bonne illustration, sauf qu'en ce qui me concerne, je n'ai jamais pu lire l'auteur de « Du Côté de chez Swann »!

Il y a l'histoire, celle d'un petit truand minable, Sébastien Ponchelet, que la prison met en présence d'un détenu cultivé et amateur d'art, voleur de tableaux... et grand lecteur. Pendant sa liberté conditionnelle il travaille chez un éditeur parisien, mais son emploi de manutentionnaire rend sa vie terne. Pourtant, il va croiser dans le métro une femme à qui la lecture prête un regard pétillant et un manuscrit raturé et annoté qui va bouleverser sa vie et le faire pénétrer dans l'univers des livres. Cette femme, pourtant personnage furtif de ce récit, me semble avoir un vraie épaisseur avec sa beauté énigmatique, son indifférence feinte, sa compréhension de Sébastien. Je retiens une de ses phrases «  Voilà, je préfère l'amour des livres, même quand ils sont mauvais, il y a toujours quelque chose qui les sauve... ». Elle est le prétexte à l'évocation d'un autre monde qui jouxte celui de l'édition, de l'écriture, comme Sébastien peut l'être de la peinture également évoqué à travers une foule de tableaux... et avec son pendant, celui du faux.
Même s'il ne lit pas ce manuscrit comme un passionné, ces quelques mots vont être pour lui le point de départ d'une réflexion, d'un questionnement introspectif. Les annotations et les corrections apposées successivement en marge d'un manuscrit ou d'un livre sont l'illustration d'une sorte de partition silencieuse, une discussion secrète dans un improbable huis clos entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontrerons jamais.

Il y a aussi le style, direct et sans fioriture qui rend ce texte attachant.

Cela rejoint un peu la remarque de Jean-Marie le Cléziot, Prix Nobel de littérature 2008 qui, nouvellement couronné, conseillait simplement au reste du monde de continuer à lire des romans. Celui-ci fait partie de ces ouvrages qui sont autant de moments jubilatoires dont il serait dommage de se priver.


 
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Dans ce roman de Jean-Pierre Gattégno, le personnage principal est un médiocre, pousseur de diables et de charriots, qui a fait de la prison suite à un braquage qui a mal tourné et qui n'a jamais vraiment tenu un livre dans ses mains. Il travaille aujourd'hui comme petit employé d'une prestigieuse maison d'édition et un manuscrit lui tombe dans les mains, par hasard. Parmi les ratures, il découvre la première phrase, qui le frappe de plein fouet.

Ce qui fait la force de ce roman, c'est qu'il n'y a dedans ni jugement ni condamnation hâtive. le narrateur se laisse parfois aller à la tentation de mépriser son prochain – son semblable, mouton sans regard qui suit la masse, mais il se surprend à déchiffrer, sur le visage même des enfants de sa logeuse de même, la lectrice au tailleur gris rencontrée dans le métro et qui fascine notre héros n'est pas un idéal parfait. Au regard fasciné que lui porte le narrateur, succède le portrait d'une femme seule, déçue par les hommes, et qui confie un soir : « Voilà, je préfère l'amour des livres, même quand ils sont mauvais, il y a toujours quelque chose qui les sauve… » Peut-être que c'est là qu'est la clé de la réussite de ce roman : le narrateur est parfois naïf mais l'écrivain fait dans la nuance…
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« Longtemps je me suis couché de bonne heure », par sa simplicité apparente, dégage une aura sépia, celle des romans ou films noirs des années soixante. Viennent à l'esprit presque immédiatement des noms et des « gueules » du 7ème art qui auraient incarné ces personnages si atypiques (dans la lignée des Robert Dalban, Maurice Biraud…). A un point tel qu'un visage s'est imposé à moi pour incarner ce Sébastien Ponchelet à l'allure si débonnaire, et qui n'est autre que Belmondo (jeune). Mais bien évidemment, on ne peut résumer ce roman à cela car il y porte une vraie réflexion sur l'art, notamment comment les milieux défavorisés l'appréhendent. Qu'il s'agisse de littérature ou de peinture, la compréhension et la perception sont elles innées ou relatives à l'éducation ? Sébastien Ponchelet, délinquant au petit bonheur la malchance, va faire une étrange découverte dans la maison d'édition où il est manutentionnaire. Un manuscrit qui va éveiller ses sens, notamment par sa première phrase « Longtemps je me suis couché de bonne heure ». Ces quelques mots (célèbres déjà avant lui), et péripéties suffiront à le déstabiliser et vivre des aventures troublantes. Jean-Pierre Gattégno apporte à son personnage une vraie profondeur, où décors plantés, il va faire en peu de temps des rencontres qui bouleverseront sa vie. le style est alerte, l'écriture d'une simplicité revendiquée, nous faisant aller à l'essentiel à savoir une intrigue mêlant tour à tour des vols de tableaux, une filature amoureuse, du fantastique en la personne d'un Proust ressuscité et pas mal d'introspections. Voilà un roman populaire, très plaisant à lire.
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A prendre vraiment au second degré, il fallait oser s'emparer de cette phrase mythique de Marcel Proust "Longtemps je me suis couché de bon heure" pour en faire un roman teinté de noir. S'interroger sur une phrase d'un manuscrit volé sans doute est-ce une personne qui prend soin de sa santé, quel homme est-il pour prendre soin de sa santé? Je me suis laissée emporter sans remord. Sébastien Ponchelet garçon sans envergure se retrouve à travailler chez un éditeur. Dommage que l'auteur n'est pas davantage approfondi le personnage, l'idée des tableaux volés est drôle, mais les situations trop fantasques au détriment du personnage principal. Mais un bon moment où l'on a envi d'aller se coucher de bon heure ou de bonheur pour aller retrouver le protagoniste de cette histoire.
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