Un professeur vacataire est nommé dans un des pires lycées qui soit.
Il se voit proposer un improbable marché par un haut fonctionnaire de l'éducation nationale :
tuer la principale du lycée contre l'assurance d'un CDI dans un lycée huppé.
Avec de nombreuses références à des films et à des livres, l'auteur nous propose une histoire à priori loufoque, mais qui en réalité pose de véritables et nombreux problèmes :
éducation à deux vitesses, inégalité des chances, fracture sociale, corruption à tous les niveaux…….
Les personnages et les situations sont outrés et caricaturaux, mais le fond de vérité est bien là et ça fait froid dans le dos.
Un livre qui au premier degré peut faire sourire voire rire, mais qui est d'une grande profondeur et au final bien pessimiste à juste titre.
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Ce roman bien ficelé est plein d'humour mais révélateur de certains aspects de la crise de l'enseignement. Un professeur au bout du rouleau, qui n'a eu que des remplacements dans des établissements de dernière catégorie, se voit proposer une future carrière dans un lycée prestigieux à la condition de tuer la principale du collège Verdi.
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En pleine réforme de l'Education, on va sans doute rire jaune en lisant ce polar. Ou : comment on devient prof avec un petit bagage.
A part cette actualité, plaisir de suivre le scénario assez bien ficelé et la chute vraiment bien tournée. Les personnages sont crédibles si l'on admet qu'on est dans la fiction. Mais ...
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C'est original, comme sujet. Et la chute aussi est originale. Inattendue, je dirai. Mais je ne vais pas la dévoiler sinon, où serait le plaisir de la lecture si la fin est connue !
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Beaucoup de professeurs, dit-il, se sentent coupables de ne pas être des Superman pédagogiques. Ils ont tort, ce n'est pas ce qu'on leur demande. C'est même le contraire. Nous vivons à une époque où l'on déteste la culture et l'intelligence, c'est pour cette raison qu'on nous déteste. Les parents craignent que, par notre faute, leurs enfants deviennent intelligents et cultivés. Ils veulent seulement que nous leur apprenions un métier qui leur permettra de gagner leur vie et de la dépenser en télés, matchs de foot et bagnoles. Ils ont trop peur que leurs rejetons, devenus instruits, les prennent pour des cons. Ce qui est souvent le cas.
Jamais je n’avais ressenti à ce point l’absurdité de leur dispenser un savoir qui n’appartenait en aucune façon à leur monde. Il aurait fallu tout reprendre à la base. Quelle base, d’ailleurs ? Etaient-ils jamais partis d’aucune base ? Ils avaient vu le jour sur le sable mouvant, dans un univers inintelligible et fuyant. Un univers qu’on ne leur avait jamais expliqué, et l’on prétendait leur apprendre les langues étrangères ! Et l’on demandait à des professeurs de s’en charger !
Nous étions dans un collège Potemkine : travail bidon, notes bidon, appréciations bidon. Ces notes, il est vrai, servaient à justifier les redoublements ou les passages dans la classe supérieure, ce que l’on appelait « évictions par le haut ».
Pour moi, un professeur, c'est un passeur, il conduit ses élèves vers des rivages dont ils n'ont pas idée. Mais dans les collèges où l'on m'envoie, personne ne monte dans ma barque.
Bien que nous fussions seulement en milieu d’après-midi, des prostituées y trainaient déjà. Leur allure me surprit. On aurait dit les survivantes de je ne sais quel désastre. Sans doute celui de leur vie.