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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est indéniable que Tim Gautreaux est un formidable conteur!

Si ce livre est beaucoup moins puissant que les deux autres précédemment traduits, on y retrouve tout de même la pâte d'un auteur généreux qui sait évoquer les terres humides de la Louisiane et parler de la population des bayous.

Dans une communauté de cajuns insulaires, Paul et Colette vivent une histoire d'amour compliquée, sur fond de contexte économique désastreux. Elle est jalouse, insupportable, exigeante et son gentil mari très amoureux, passionné de mécanique et de danse se fait maltraiter à tort ou à raison. Elle veut des lendemains qui chantent, y met elle-même toute son énergie. Et d'espérances en désillusions, leur vie devra se faire et se construire dans leur région, laminée par le chômage.

Elle est insupportable, mais indomptable, cette Colette, avec son ambition et ses caprices...
Tim Gautreaux s'amuse avec son couple improbable, son cajun amoureux mais aux deux pieds bien plantés dans la réalité, confrontant les tourtereaux à des situations cocasses ou dramatiques, avec engueulades et dialogues à l'humour décalé.

Ce "Beau gosse" est le premier livre de l'auteur. C'est un roman contemporain très attachant, visuel, à la fois brutal et poétique, avec en décor, chaleur et humidité, serpents et ragondins, ordures au coin des rues et bars louches en parpaings, aux bagarres épiques.

L' auteur sait parler de ses racines louisianaises, des habitants des marais, pêcheurs ou culs terreux, de l'esprit de famille très fort et de la violence d'une société très frustre, où chantent encore des phrases de français.

Il construit, avec le portrait d'une culture, une dualité amoureuse où l'humour des dialogues fait mouche et où l'amour est en filigrane d'aventures picaresques.

Un très bon dépaysement littéraire.
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Comme d'autres auteurs américains, Tim Gautreaux est un conteur, il prend son temps, dresse ses personnages, ses décors, ses ambiances, son atmosphère qui est celle des bayous puisque nous sommes en Louisiane chez les cajuns.

Comparé aux deux autres romans que j'ai lu de lui, celui-ci avait moins de force, moins de puissance mais il n'en reste pas moins que c'est un grand roman américain.

Colette et Pau, dit Beau gosse, sont mariés mais Colette n'en peut plus des défauts de son homme qui aime la mécanique, danser, ainsi que se bagarrer.

Oui, elle nous fait un gros caprice, la Colette, quand elle le houspille, lui cherche des poux et fini par le quitter pour partir en Californie, à la recherche d'une autre vie et d'autres gens. Envie de quitter Tiger Island, son bled rempli de cajuns un peu red-neck, bouseux, où tout le monde sait tout sur tout le monde, envie de sortir de ce carcan.

Pourtant, malgré son côté gamine capricieuse qui ne remarque pas qu'elle a une perle pour mari, jamais on n'est exaspéré par le personnage et c'est pareil pour Paul à qui on ne peut pas reprocher grand-chose, même si on comprend que la Colette, elle en a marre de lui et de toute la Louisiane.

Au travers de son couple attachant, l'auteur nous transporte dans la moiteur de la Louisiane, nous invitant à la table de ses habitants, nous montrant leur société, leurs codes, leurs côtés bouseux au grand-coeur.

Mais c'est aussi un certain portrait de l'Amérique qu'il dresse en nous les faisant émigrer en Californie où tout n'est pas aussi chouette que l'on pourrait le penser, notamment avec le harcèlement sexuel (main au cul) où la coupable est la femme et d'un autre côté, avec les magouilles de certains pour vous faire changer de chaudière.

Ce que Colette n'a pas vu tout de suite, c'est qu'en Californie, tout est basé sur le fric, sur le tape-à-l'oeil, sur l'égoïsme, où tout est superficiel alors qu'en Louisiane, c'est l'entraide, la solidarité, les liens humains et surtout familiaux où personne ne vous laisse en plan quand vous avez besoin d'un coup de main.

La Louisiane est bien mise en valeur avec sa culture, sa cuisine, son langage et le fait que tout le monde ne vit que grâce aux sociétés pétrolières…

Oui, mais quand les sociétés de l'or noir foutent le camp, c'est tout une région qui crève sous le chômage et Colette aura l'impression d'être partie dix ans tant quand elle revient sa ville natale a changée, les magasins, les bars ayant tous fermés l'un après l'autre.

Ce roman noir, c'est un aller-simple pour la Louisiane, sa faune, sa flore, son climat et le diable que l'on tire par la queue, les vieux qui n'ont plus de pension, les crédits dans tous les magasins, la misère, le médecin ou l'hôpital qu'on ne sait pas payer…

Si la première moitié du roman donne l'impression d'assister à la débâcle d'un couple, il ne faut pas croire que la seconde moitié sera la reconquête du couple… Non, là, il est question de survie et de faire n'importe quoi pour bouffer au soir, quitte à aller tuer des ragondins pour toucher la prime.

Malgré quelques longueurs, le récit est prenant, amusant (au départ) avant de virer au drame de ceux qui ont tout perdu et sont prêt à tout pour bosser, quitte à prendre des risques.

Un roman noir tout en nuance, autant dans son récit que dans ses personnages qui vont évoluer, grandir, devenir adulte et comprendre enfin qu'on n'est jamais aussi bien que chez soi car ce qu'on voyait comme un carcan étant aussi un cocon.

Un roman noir qui parle d'amour, de société, de crise économique, de misère, de chômage, de fraternité, d'entraide. Un roman d'aventure qui peut avoir des airs de western, le tout prenant vie sous la belle plume de Tim Gautreaux.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Fais-moi danser beau gosse" demande Colette à Paul. Et pourtant c'est elle qui mène la danse ! Car elle a de l'ambition, Colette. Elle ne supporte plus de vivre dans le bayou, envahi par les serpents et les ragondins, dans ce village ravagé par le chômage et l'ennui. Elle décide de partir faire fortune en Californie après avoir divorcé, mais revient finalement pour retrouver sa famille. Mais elle ne baisse pas les bras et invente mille moyens pour survivre, en sollicitant son ex-mari qui gagne en énergie et en maturité à son contact. Deux personnages embarqués dans de tumultueux remous, accompagnés par une kyrielle de cousins, oncles, amis tous un peu déjantés mais solidaires. Une histoire d'amour qui les entraîne dans des aventures peu conventionnelles et dans le dépassement de soi. Au point de ne plus savoir si ce n'est pas la nature elle-même qui mène la danse !
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Avec seulement trois romans publiés en onze ans, Tim Gautreaux s'est affirmé comme un des auteurs majeurs américains, et sans doute le plus grand auteur du sud.

Vous pourrez découvrir ailleurs sur ce site mon avis sur le dernier arbre, un grand livre, et sur Nos disparus, un vrai chef-d'oeuvre.

Fais-moi danser, Beau Gosse, est son premier roman, publié avant ceux-ci, et c'est sans aucun doute son moins achevé... même sa qualité, pour un coup d'essai, est tout à fait formidable !

Dommage que le traducteur ai cru affublé ce texte d'un titre aussi ridicule/ringard (rayez la mention inutile), car le titre original est d'une sobriété beaucoup plus conforme au contenu : The next step in the dance.

En près de 500 pages denses, nourries d'un technique de narration impeccable privilégiant les dialogues, Tim Gautreaux embarque le lecteur dans une histoire triste et réaliste comme le fin fond de la Louisiane.

[Lire la suite de ma critique sur mon site le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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Tiger Island, j'ai mis un moment à le repérer sur Google Earth. D'abord, il y en a des tas, de Tiger Island, même en Australie où c'est un parc d'attraction, ou en Floride où c'est un (horrible) club de chasse. Alors j'ai rajouté "Bayou" et là, plus qu'un résultat : "Tiger Island Hardware", quincaillerie à Morgan City, Louisiane. Alors j'ai arrêté, parce que le cours de géographie, je ne suis pas prêt de vous le faire. Mais vous avez compris, l'action se situe à Tiger Island et cela se situe dans les bayous.
Et vous vous dites que cela risque d'être glauque, vu le coin.
Et vous avez raison.
Alors il vaut mieux ne pas savoir où cela se passe, finalement.
Sauf pour le rayer de la carte des endroit où l'on rêve d'aller dans ces dix prochaines années.
N'empêche qu'au moins, y aller en roman mérite le déplacement, je vous le dis.
Et puis le titre est entraînant, non ?!
Allez, l'histoire, vous la connaissez (si vous avez lu le résumé et les autres critiques ;-), alors je ne vais pas y revenir. J'ai vraiment eu envie que le gars, Paul Thibodeaux, enfin "Beau Gosse", il s'en sorte. Et pourtant ce n'est pas gagné, tellement il en bave, le pauvre.
Et puis, Colette, on ne lui en veut pas trop, au final. Elle fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a. Enfin, c'est le bayou, quoi. Quand on y va, on y reste.
Alors, on raye ?
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« Holà ! » Me suis-je exclamé lors des premières lignes : encore une mégère qui se croit cocufiée parce que son mari aime danser avec d'autres filles qu'elle. J'ai néanmoins, fait un effort pour lire la suite, puis, pris au jeu, j'ai découvert un roman américain atypique et passionnant.
Il y a d'abord le récit des relations compliquées entre un homme prénommé Paul, que l'on suppose beau gosse puisque c'est son surnom et qui dispose en conséquence d'un certain attrait auprès de la gent féminine. de surcroît, il se révèle excellent danseur. Son succès lors des bals l'amène à danser plus que de raison ce qui suscite l'ire de sa femme, Colette, la plus jolie fille de la ville.
Le lecteur découvrira, ensuite, un tableau contrasté de l'Amérique. D'un coté, une Amérique profonde touchée par la crise économique, peuplée de petites gens honnêtes et travailleurs. Quand on apprend que ces gens là sont aussi des enfants de migrants français du XVIII° siècle déportés en Louisiane lors du Grand Dérangement, de confession catholique, c'est tout un pan des U.S.A. qui se révèle à nous. D'un autre coté, une Amérique arriviste n'ayant d'yeux que pour l'argent et le sexe. Cet univers détestable est décrit par l'auteur dans un premier épisode à l'intérieur de l'ambitieuse Californie à la suite de l'installation de Colette en cet état, puis, dans un deuxième épisode, à travers un personnage peu scrupuleux d'origine texane mais qui s'est installé en Louisiane.
Par la simplicité du récit, la modestie des personnages, j'ai retrouvé le style et l'univers de John Fante. La description des lieux m'a rappelé Faulkner ainsi que le Tennessee Williams d' »un tramway nommé désir ». Gautreaux renoue avec la grande tradition des écrivains américains.
Le roman présente, cependant, deux faiblesses. La première est de l'ordre du style. L'auteur interrompt les dialogues par de brèves descriptions d'images ou de sons voire d'odeurs. Au début, cela suscite l'intérêt mais dés lors que le procédé se répète comme un tic (ou un truc), il devient lassant et brise l'action surtout vers la fin du récit. La deuxième concerne le corps du récit lui-même. Deux descriptions de sauvetage, c'est trop. Une seule aurait suffi d'autant que la première comporte des invraisemblances. le lecteur éprouve la désagréable impression que l'auteur augmente les pages pour accroitre le prix du roman et faire plaisir à son éditeur.
Très bonne traduction avec un regret : que certains mots ne comportent pas en bas de page un renvoi pour éclairer le lecteur français peu renseigné sur la faune des bayous et sur les us et coutumes des successions du droit étasunien.

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J'avais déjà beaucoup aimé "Nos disparus" du même auteur. J'ai retrouvé le même plaisir de lecture dans celui-là. On se retrouve immergé (c'est le cas de le dire) dans la Louisiane, les bayous, les dancing et le jitterbug, la pêche et la chasse au ragondins. L'écriture est imagée, sensorielle, très vivante. Les personnages ne sont pas du tout caricaturaux, je trouve, ils sont complexes et ils évoluent au cours du roman. Il y a quelques longueurs, peut-être, mais qui font parti de l'ambiance du Sud, donc ne sont pas gênantes. Il ne me reste plus qu'à lire "Le dernier arbre" (sorti en France en 2013) et à attendre ses prochains roman ! (juillet 2016)
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