J'ai lu ce roman pour la première fois presque au moment de sa parution, et mon seul souvenir tient en un mot : "fade". Je l'ai relu aujourd'hui, et je ne peux pas dire que je l'ai apprécié.
Tout d'abord, je n'ai pas été sensible au style : le roman est essentiellement composé de dialogue entre une femme Chloé et son beau-père Pierre. Ils parlent, ils parlent, ils parlent énormément, comme s'ils n'avaient jamais eu l'occasion de parler avant. J'en viens maintenant à la raison pour laquelle ils parlent autant : Chloé a été quittée par son mari, et elle a trouvé refuge auprès de ses beaux-parents pierre et Suzanne. Elle n'apprécie pas son beau-père, et elle le lui dit clairement. Pourquoi alors accepter de passer du temps avec lui ? Etre quitté n'est pas facile (j'enfonce une porte ouverte) mais aller, même pour que l'on prenne soin de vous et de vos filles auprès de ses beaux-parents avec lesquels on n'a pas vraiment de lien, je trouve cela tiré par les cheveux. Note : il fallait bien que le roman commence ! Il semble réellement débuter à la moitié du roman, quand le beau-père de Chloé se confesse à elle - alors qu'elle n'avait rien demandé.
Lui n'est pas comme son fils, lui n'a pas eu le courage de quitter sa femme - et vive-versa : Suzanne savait qu'elle était trompée, mais il était hors de question pour elle de perdre sa condition sociale, son nom de famille (celui de son mari), sa place dans la société et sa jolie maison qu'elle a passé tant de temps à décorer au point qu'elle pense avoir négligé son mari. Un couple bien assorti, finalement. Il dit donc à sa belle-fille qu'elle mérite mieux que la vie qu'elle mène, qu'elle mérite mieux que son fils, qu'il faut qu'elle utilise ses talents, etc, etc... Bravo, on se sent tout de suite mieux après avoir entendu ses paroles qui sont censées être consolatrices. Et, vu la piètre opinion qu'il a de son fils, je comprends mieux que celui-ci ait eu de la peine à se construire à l'ombre d'un père qui ne pensait qu'à être à la hauteur de son travail, des ouvriers qui étaient sous sa responsabilité et qui laissait sa femme gérer l'intendance.
Alors, il y a eu dans sa vie une grande passion amoureuse qui a tourné court parce qu'il n'a pas eu le courage de vivre cet amour, parce qu'il a vu, non avec sa femme mais avec sa secrétaire Françoise, les ravages causés par les hommes qui quittent leur femme. Je note quand même qu'il s'est bien amusé avec Mathilde, qu'ils se sont retrouvés en Asie, et qu'ils ont vécu des moments intenses - mais jamais des moments du quotidien, jamais leurs relations charnelles passionnées n'a été troublées par des problèmes d'ordre domestique. Jamais il n'a eu le courage de découvrir réellement ce qu'elle était devenue, parce que, parce que, parce que... Cela fait beaucoup de parce que, et beaucoup de facilités.
Je voudrai revenir aussi sur certains faits marqueurs d'une époque - et j'espère bien que cette époque est dépassée depuis longtemps. Chloé a interrompu ses études, forcément brillantes, pour soutenir son futur mari, totalement dévasté, découragé, par le non-amour de son père. Grâce à elle, il est devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. Elle ? Elle vivote d'un petit travail dans le sous-sol d'un musée parce-qu'elle-a-interrompu-ses-études-pour-lui et qu'à aucun moment, quelqu'un n'a pensé qu'elle pourrait reprendre ses études, que c'était "son tour". Non, à la place, ils ont eu deux filles, et Chloé s'est retrouvée de fait très occupée. Autre fait marqueur d'une époque : Pierre a épousé Suzanne parce qu'elle était enceinte, et qu'à cette époque, dit-il doctement à sa belle-fille, qui semble sacrément ignorante des moeurs françaises des années soixante, on épousait la jeune fille qu'on avait mise enceinte. Scoop : pas toujours. Parce que, justement, si elle avait couché avec un garçon, elle ne "méritait" pas qu'on l'épouse, le jeune homme se dépêchant de trouver une jeune fille "bien" qu'il pouvait épouser et, à l'époque, il était quasiment impossible de forcer un homme à reconnaître son enfant.
Ce n'est pas la fadeur qui ressort de cette seconde lecture, c'est plutôt l'irritation voire la colère contre des personnages qui sont tellement conformistes.
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Une petite histoire intergénérationnelle sur le thème "peut on faire souffrir (en amour) les autres pour trouver la joie de vivre"?
Vieille génération qui s' accroche à sauvegarder les apparences contre jeune génération qui se pose moins de questions. L' histoire est un peu convenue.
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C'est court c'est ça qui est bon.
Pour le reste... Certains et certaines se reconnaitront surement dans les larmes de l'une ou les souvenirs de l'autre.
Mais ce dialogue improbable au coeur de la nuit et à bout de bouteilles de vin me laisse sur ma faim.
Fin que Gavalda ampute. Pour éviter d'écrire ce qu'elle pense ?
Les hommes auraient donc raison de quitter une routine , une femme et des enfants ? Pour être heureux ?
Je suis d'accord que la vie est trop courte, que le bonheur est à chercher. Mais de là à tromper.
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L'ennuyeuse histoire d'un sexagénaire qui tente de réconforter sa belle-fille qui vient de se faire plaquer (par son fils, donc). Pour se faire, il pleurniche sur sa propre existence, en l'occurence sur sa grande histoire d'amour foirée (par sa faute) et qui n'est pas sa vie maritale.
Le personnage principal est inintéressant, lâche, et moralement peu recommendable.
L'écriture en style oral et moderne ne me plait pas.
Evitez donc cette lecture, elle ne vous apportera rien.
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