Si Jean-Baptiste-Claude Odiot (1763-1850) ne fut jamais l'orfèvre attitré de Napoléon Ier ou de
Louis XVIII, il n'en demeura pas moins à la tête de la maison d'orfèvrerie la plus fameuse et la plus prospère de son temps, coqueluche des grandes familles européennes tout autant que de la famille impériale au sein de laquelle Madame Mère et Joséphine furent d'ardentes clientes. En parallèle de l'exposition qu'il vient de lui consacrer, le musée des Arts décoratifs publie un catalogue rédigé par Audrey Gay-Mazuel, commissaire de l'exposition, mettant en lumière le processus créatif au sein de l'atelier de l'illustre orfèvre impérial. On y découvre plusieurs essais suivis par la publication complète sous la forme d'un catalogue raisonné du fonds de 176 feuilles issues de l'atelier de l'orfèvre qui, en 2009, après un classement au titre d'oeuvre d'intérêt patrimonial majeur par le ministère de la Culture, avait fait son entrée au sein des collections du musée. Illustrant à merveille les différentes étapes du processus de création, ces dessins ont rejoint les trente-trois pièces d'orfèvrerie que conserve déjà le musée, des modèles principalement en laiton et offerts par Odiot lui-même à l'État en 1819, désireux de faire partager le savoir-faire de son atelier. Ils rendent comptent de l'admirable virtuosité de l'un des plus grands orfèvres français.
Par
Olivier Paze-Mazzi, critique parue dans L'Objet d'Art 535, juin 2017