Citations sur Le Roi sur le Seuil (31)
Il n'y a jamais rien de sûr dans la vie, mon fils.
Excepté la promesse de mourir.
On voyait bien les étoiles ce soir, pourtant Caphas ne les regardait pas. La nuit était fraiche et le ciel dégagé, mais il avait horreur du vide. Il était impatient de retrouver ce sanctuaire qu'était le Temple et les orgies sous l'influence des drogues. La musique de la salle de torture, le son mélodieux des appels à l'aide des victimes. C'étaient des plaisirs qui lui manquaient dans cette région aride. Cela le fit rire.
Une relation particulière s'établissait entre le tortionnaire et sa victime. Tout d'abord la méfiance et la haine. Ensuite les cris et les pleurs. Puis les supplications. Et finalement, une fois que l'esprit avait été brisé, il y avait comme une sorte d'amour
Je ne suis pas amoureux des causes perdues, prêtre.
Vous avez peut-être envie de mourir, mais pas moi. Je ne suis pas un héros - je suis un soldat. Quand la bataille est perdue, je bats en retraite et je rejoins les autres; quand la guerre est finie, je dépose les armes. Pas de dernière charge sabre au clair, pas de résistance futile et héroïque!
- J’ai eu un professeur comme ça dans le temps. Un drôle de personnage qui vivait dans un taudis sur la colline ouest. Il disait que dans la vie, il y avait trois genres de personnes : les gagnants, les perdants et les guerriers. Les gagnants le rendaient malades avec leur arrogance, les perdants avec leurs jérémiades et les guerriers avec leur stupidité.
- Dans quelle catégorie se rangeait-il ?
- Il disait qu’il avait essayé les trois et qu’aucune ne lui convenait.
- Et bien, au moins il aura essayé. C’est tout que qu’un homme peut faire, Lake. Et nous allons essayer.
- Qui est-ce ? demanda Irit.
- Breight. On le surnomme le Survivant. Je ne suis pas surpris – il a été conseiller pendant plus de quarante ans.
- C’est certainement un homme de main de Ceska, dit Irit.
- Non, il n’est l’homme de personne. Mais ce fut une sage décision de l’envoyer, car un patricien est un diplomate. Il pourrait te faire croire que les loups pondent des oeufs.
Il n’avait pas besoin d’être aimé, il avait besoin d’aimer.
-Les bêtes sont arrivées, souffla l'homme.
En voyant sa peur, Ananais lui donna une claque sur l'épaule.
-T'en fais pas, mon gars ! Garde un bout de bois dans ta ceinture.
-Un bout de bois, monsieur ?
-Oui. S'ils arrivent trop près du mur, lance-leur le bout de bois et crie: "Va chercher!"
[Tenaka après que Renya aie mis en fuite une troupe de bandits]
- Comment fais-tu ça ?
- C’est un talent inné, répondit Renya.
- Je t’ai sous-estimée, femme, avoua Tenaka en s’étirant près du feu.
- C’est ce que disent les hommes depuis la nuit des temps, marmonna Renya.
Les hommes étaient vraiment stupides; ils ne comprenaient rien à la réalité de la vie.
[...]
Il y aurait toujours des tyrans. Les hommes semblaient incapables de vivre sans. Parce que sans tyran, il ne pouvait pas y avoir de héros. Et un homme avait besoin de héros pour vivre.
Je ne suis même pas en colère contre toi, Breight le Survivant ! Tu as vendu ton âme pour un lit avec des draps de soie. Mais je peux te comprendre – tu es un vieil homme apeuré qui n’a jamais osé vivre, parce tu avais trop peur de vivre.