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Citations sur Troie, Tome 3 : La chute des rois (34)

- Ulysse n'est pas mort.
- Comment le sais-tu? demanda-t-il.
- Parce qu'Ulysse est un conteur, et que les conteurs ne meurent jamais tant que leurs histoires survivent.
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- Combien sommes-nous ? (Calliadès)
- Moins de trois cent maintenant, la plupart blessés. Il reste une cinquantaine d'Aigles, et quelques hommes du Cheval de Troie. Dommage qu'Hector ne soit pas là avec nous ! ( Il (Banoclès) baissa la voix et dit, dans une murmure théâtral:) Et il y a cette femme.
Il désigna du menton l'endroit où Penthésilée était debout, l'arc à la main, regardant vers la cité. Elle portait un casque haut et un plastron. En regardant son profil, Calliadès pensa qu'elle ressemblait à la déesse Athéna équipée pour la guerre.
- Hillas dit que c'est une merveille, confia Banoclès. Elle peut couper les couilles d'une mouche à cinquante pas !
- Hillas dit ça ? Le même Hillas qui prétend que les guerrières devraient être enterrées vivantes pour les punir de leur insolence ?
- Je sais. Je n'aurais pas cru non plus. Peut-être qu'il est amoureux, dit Banoclès.
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Ulysse ricana intérieurement. Il ne faut jamais sous-estimer la médiocrité des hommes puissants, se dit-il.
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Ecoute, petit, maintenant est la seule chose qui compte. Hier a disparu, et nous n'y pouvons rien. Demain est un mystère, et nous n'y pouvons rien non plus, pas tant qu'on n'y sera pas arrivés.
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Banoclès tendit la main et aida Calliadès à se relever.
- Il était bavard, ce type, dit-il avec mépris. C'est toujours une erreur. Tu vas bien ?
Calliadès, encore incapable de parler, hocha la tête et avala du sang.
- Suis-moi, alors, dit sinistrement Banoclès. Une ville nous attend pour laquelle il nous faut mourir.
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Des visages apparurent dans l'esprit d'Andromaque : Hector, le plus courageux des Troyens, ses frères, Dios et Antiphonès, Ulysse le conteur, les vaillants guerriers mycéniens Argurios, Calliadès et Banoclès. Et Hélicon, son amant, son époux, le gardien de son coeur. J'ai cheminé avec des héros, pensa-t-elle. Andromaque sentit son coeur se gonfler dans sa poitrine, et elle sourit. Puis elle leva son arc dans son poing en un dernier adieu, pendant que le navire en flammes voguait vers le soleil couchant.
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Hélicon gagna le côté bâbord et observa les deux rangs de rameurs, qui travaillaient en rythme. Il alla ensuite à tribord et étudia le mouvement des rames.
Rame six, pont tribord inférieur, dit Oniacus.
Oui, répondit Hélicon. Quel est le problème ?
Le couvercle de l'écoutille s'est refermé sur son doigt. Rien de grave mais il perdra probablement l'ongle.
Gershom les avait rejoints et regardait les rameurs.
Je ne vois rien qui cloche avec la rame six, dit-il.
Regarde mieux, dit Hélicon.
L'Egyptien plissa les yeux.
Je ne vois pas ce que vous voyez, reconnut-il enfin.
Le rythme est bon, mais la rame ne plonge pas aussi profondément qu'elle le devrait. Il y a un léger déséquilibre dans notre avance. Si tu fermes les yeux, tu le sentiras. (Hélicon vit Gershom le regarder d'un air incrédule.) Ce n'est pas une plaisanterie mon ami.
Gershom se tourna vers Oniacus.
Tu as senti ce... déséquilibre provoqué par une rame sur quatre-vingts ? Dis-moi la vérité, je te prie !
Oui, dit Oniacus. La douleur de sa main le fait sursauter légèrement quand il plonge sa rame. Je lui ai dit de prendre un jour de repos, mais c'est un homme fier.
Plusieurs mouettes à tête noire apparurent au-dessus d'eux.
Vous avez senti ça ? demanda soudain Gershom.
Quoi ? dit Oniacus ?
Une des mouettes a chié sur le pont. Attendez un peu que j'ajuste mon équilibre pour tenir compte de la nouvelle répartition du poids.
Oniacus éclata de rire.
Nous ne nous moquons pas de toi, Gershom. Si tu avais passé autant de temps que nous sur un navire, tu sentirais aussi le plus petit changement dans la performance du Xanthos. Quand nos fournitures s'épuisent et que la coque est plus haute par rapport à l'eau, ou quand la voile est humide, ou les rameurs fatigués.
Gershom n'eut pas l'air convaincu, mais il haussa les épaules.
Je vous crois sur parole.
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L'ennui, avec la plupart des prophètes, était que souvent, leurs prophéties influençaient le cours des événements. Si on disait à une armée que les présages étaient sombres, les hommes iraient au combat sans enthousiasme et battraient en retraite au premier problème. Si on leur affirmait que Zeus en personne les avait bénis et que la victoire était assurée, ils se battraient comme des lions.
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C'était l'hiver le plus rude de mémoire de Troyen. Les orages qui arrivaient du nord apportaient avec eux des pluies glaciales et même, étonnamment, de la neige. Les fenêtres et les murs se couvraient de glace et, sur les pâturages du nord de la cité, les moutons, prisonniers des congères, moururent de froid. Le blizzard souffla pendant vingt jours, et même quand il cessa, les routes restèrent bloquées.
Dans la cité basse, il y eut des morts parmi la populace des quartiers les plus pauvres. Le prix de la nourriture grimpa en flêche, car le mauvais temps et les rumeurs de guerre réduisaient l'afflux de caravanes venues de l'est. Priam ordonna que tous les entrepôts de blé rationnent le ravitaillement, et la cité bouillonnait de mécontentement.
Même au plus fort de l'hiver, des réfugiés quittaient la cité : les nouvelles du Sud étaient invariablement mauvaises. Hector avait remporté trois batailles, mais la supériorité numérique de l'ennemi l'avait forcé à battre en retraite vers Thèbes sous Plakos et, désormais, cette cité aussi était assiégée.
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- Tous les marins sont superstitieux, ou pieux, selon la façon doit on voit les choses, avait dit le roi ithaquien. Ils sont constamment en péril, à la merci des vents et de la mer. Donner des noms aux éléments et les traiter comme s’ils étaient des êtres vivants avec des émotions humaines leur donne le sentiment de contrôler des évènements qui seraient sinon le fruit du hasard, dépourvus de signification. Ce sont des hommes simples, qui révèrent les dieux comme s’ils révéraient leur père. Quand il était en colère, leur père les punissait, et quand il était heureux, il les nourrissait bien et les protégeait. Ils essaient donc de contenter les dieux en leur donnant de la nourriture et du vin, et en les adorant. Ne te moque pas de leur foi, Hélicon. Tout le monde a besoin de croire en quelque chose.
- Tu ne crois pas aux dieux, Ulysse.
- Je n’ai pas dit ça. Non, je ne crois pas que le dieu solaire Apollon, fasse tous les jours traverser le ciel à son char, comme un esclave chargé d’une tâche plutôt monotone ! Mais cela ne signifie pas que je ne crois pas à quelque chose. J’ai voyagé tout autour de la Grande Verte, et j’ai rencontré des hommes qui adorent le dieu du Temps des Hittites, ou Osiris, le dieu des Morts des Egyptiens, ou encore Moloch, le dévoreur d’enfants, ou le Dieu unique et austère du peuple du désert, mais aucune nation ne semble plus bénie qu’une autre. Chacune connaît ses triomphes et ses tragédies […] Je crois qu’il existe un être au-delà de notre compréhension qui nous guide et nous juge. C’est la seule chose que je sache […]. Et j’espère de tout mon cœur qu’il n’existe pas de Hall des Héros, où nous serions contraints de passer l’éternité à boire et à manger avec le sanguinaire Héraclès et le sinistre Alectruon.
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