La croissance industrielle dépasse les limites de la Biosphère actuelle en puisant dans les réserves minérales du sous-sol de la terre.
Georgescu-Roegen est l’un des très rares théoriciens du développement économique à avoir pris au sérieux l’idée - soutenue dans l’entre-deux-guerres par Lotka, Vernadsky, Teilhard de Chardin et Edouard Le Roy notamment - que l’homme, avec la civilisation industrielle, est devenu un véritable agent géologique, l’une des plus puissantes forces du monde vivant à l’œuvre dans les transformations de la face de la Terre.
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Au moment où tout le monde parle de "développement durable" (écologiquement soutenable) et du droit des générations futures, Nicholas Georges-Roegen fait plus que jamais figure de pionnier.
Mais il reste encore mal compris, quand il n'est pas tout simplement ignoré.
Comme nous avons tenté de l'exprimer dans la préface de la première édition de 1979 (que nous n'avons aucune raison de modifier aujourd'hui), Georges-Roegen est bien davantage qu'un économiste non conformiste et hétérodoxe, c'est un scientifique dissident.
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Tout se passe comme si l’espèce humaine avait choisi de mener une vie brève mais excitante, laissant aux espèces moins ambitieuses une existence longue mais monotone.
En 1610, le fameux Message céleste de Galilée ne put convaincre les docteurs de l’Église catholique de regarder le ciel avec un télescope.
Le premier des trois chapitres qui suivent pourrait s’intituler Message terrestre ; il date de 1970, mais la communauté internationale des économistes d’aujourd’hui n’a pas encore accepté de scruter l’économie terrestre avec le « macroscope » thermodynamique que leur propose Georges-Roegen.
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