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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je poursuis ma découverte des enquêtes de Gilles Sebag, policier muté à Perpignan avec femme et enfants…

Elles sont l'oeuvre de Philippe Georget, un auteur découvert en m'intéressant à feu les éditions Jigal Polar.

Né dans la région Parisienne, Philippe Georget, alors journaliste pour France 3 région, est muté à Perpignan.

En 2009 paraît son premier roman, « L'été tous les chats s'ennuient », mettant en scène le lieutenant Gilles Sebag qui comme lui, muté à Perpignan, découvre la région au travers de ses enquêtes et de ses footings…

« Méfaits d'hiver » est donc la troisième enquête de Sebag (qui suit « Les violents de l'automne ») et se déroule dans la foulée des précédents.

Après de longs mois à se douter de l'infidélité de son épouse, Gilles Sebag obtient enfin la réponse et… la confirmation des écarts de sa femme. le coup est rude… d'autant plus rude que ses enquêtes vont le confronter à d'autres drames de l'infidélité… le destin se jouerait-il de lui en mettant tous ces cocus sur sa route ? Ou bien toutes ces affaires seraient-elles reliées ?...

Bon, à la suite de mes lectures précédentes, j'avais évoqué tout le bien que je pensais de la plume de l'auteur, de son héros… tout en contrastant mes propos du fait que j'étais agacé par la place que prenaient les doutes de Sebag sur la fidélité de sa femme.

Cette confirmation arrivant très rapidement dans ce roman, j'espérais que l'auteur et le personnage passeraient à autre chose… mais je me trompais, l'infidélité étant le sujet central du roman, celui du personnage central, mais également celui des personnages secondaires… à croire que dans le monde de Philippe Georget, tout tourne autour de l'adultère…

Du coup, moi qui étais agacé de la place que prenait ce travers (de porc) dans les précédents épisodes, je ne peux qu'être encore plus irrité ici, et ce malgré la plume toujours aussi agréable de l'auteur, un personnage malgré tout intéressant et attachant et le plaisir de visiter ma région à travers la plume d'un écrivain…

Mais l'infidélité n'est pas le seul défaut récurrent de la série, il y a aussi cette volonté de l'auteur de singer les écrivains à succès de Thriller en usant d'un système narratif qui semble devenir une obligation pour eux : la narration alternée… alternée entre deux histoires qui finiront par se rejoindre, ou entre deux époques, ou entre l'enquête et le tueur et/ou la victime.

Je sais bien qu'au départ cet artifice sert à rythmer un récit et à forcer le lecteur à tourner les pages pour retrouver l'enquête au plus vite, et, si, parfois, il peut servir le roman, la plupart du temps, pour moi, il le dessert… il le dessert d'autant plus quand les chapitres alternatifs sont très courts, tombent comme un cheveu sur la soupe et n'apportent rien à l'intrigue.

Et, malheureusement, c'est le cas ici avec des chapitres dévolus au coupable qui non seulement ne servent à rien même s'ils sont, je suppose, être là pour aiguiller le lecteur sur l'identité du « méchant ». Sauf que celui-ci se donne un surnom ridicule « The Eye » qui a pour but d'aiguiller le lecteur, mais qui sonne faux et qui est surtout inutile, car le lecteur, lui, contrairement au policier, a vite compris qui était le corbeau de l'histoire.

Malgré tout cela, tous ces défauts qui, pour moi, seraient rédhibitoires, la plume de l'auteur parvient à suffisamment me charmer pour que je fasse avec même si j'aurais préféré faire sans.

D'autant que l'intrigue, au final, se révèle légère (dans tous les sens du terme) et que ce n'est pas elle qui va tenir le lecteur en éveil.

Au final, un roman policier basé sur les infidélités, celle de la femme du héros, mais aussi celles des différents protagonistes, le tout sur un fond d'intrigue pas très intéressant. Mais la plume de l'auteur et l'attachement à un personnage intéressant et touchant parviennent à faire passer la pilule...
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Je tiens à remercier le site Babelio pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une Masse Critique. Je remercie aussi les éditions JIGAL POLAR de me l'avoir fait parvenir.

La première chose qui m'a intrigué, ce fut la couverture. Un corbeau, signe de malchance, de fourberie mais surtout de mort. C'est un oiseau qui peut nous effrayer et nous mettre mal à l'aise. C'est pourquoi, j'ai été intrigué par cette couverture et j’ai pensé que niveau trahison et fourberie, j'allais être servie et ce fut le cas. De plus, c'est la première fois que je découvre la plume de Philippe Georget et je dois dire qu'il manie le polar à la perfection.

On suit le lieutenant Gilles Sebag domicilié à Perpignan. Gilles a des doutes quant à la fidélité de sa femme Claire, il est sûr et certain qu'elle le trompe. Un jour, il décide de fouiller son portable et tombe sur la preuve de l'infidélité. Gilles est anéanti face à cette découverte. Il sombre peu à peu dans l'alcool et enchaîne les insomnies. Mais le plus dur pour lui ne va pas tarder à arriver. En effet, il est chargé d'une enquête pour le moins étrange. De nombreux cas d'infidélités semble se propager comme une épidémie, mais pire encore on parle de meurtre et de suicide. Des femmes trompant leurs maris se font prendre au piège par un Corbeau qui vole des clichés de leurs infidélités pour ensuite prévenir les maris cocus. C'est une série de drames qui s'enchaînent et empêchent Gilles de penser à autre chose qu'à la trahison de sa femme.

La chose qui m'a le plus dérangé fut la taille des caractères du livre, l'écriture est très petite. Mise à part cela, l'écriture de Philippe Georget est bluffante. Il arrive à mettre en place une sorte de compte à rebours qui nous pousse à lire la suite pour en savoir davantage. L'équipe de policiers que l'on suit est très variée, chaque personnage a une personnalité unique et l'on prend plaisir à l'écouter et à le suivre au fil de l'enquête. J'ai aimé cette histoire dont la fin est réussie, car à aucun moment j'ai pensé à ce coupable.
Lien : http://leslecturessucrees.co..
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À croire que comme pour les canards sauvages, il y a une saison propice au braconnage du cocu citadin. Cette espèce assez commune en France, semble toutefois connaître sur les terres catalanes une promptitude à l'hécatombe, aussi fulgurante qu'une grippe aviaire dans un poulailler.

Pensez donc ! Une femme abattue dans une chambre d'hôtel en présence de son amant, un mari dépressif et trompé qui, sans plumes et sans élan, décide de prendre son envol du haut de son immeuble, et un autre qui séquestre sa femme adultère, imbibée d'essence au milieu de jerrycans, prêt à lui gratter une allumette pour un méchoui un peu trop cuit.

Tout ça fait est un peu excessif pour une ville comme Perpignan, surtout sur un temps si court. C'est en tout cas ce qui frappe Ménard, un des hommes du lieutenant Sebag en charge de ces affaires, mais qui pris dans ses problèmes personnels a du mal à bien du mal à se concentrer sur ces événements.

Car cette affaire tombe mal pour Sebag. Ce dernier voit lui aussi son couple se fissurer quand il découvre par hasard que sa femme le trompe avec un autre. Un hasard qui vient seulement confirmer ce qu'au fond de lui il pressentait depuis un moment.

Se disputer ? Se déchirer comme le font tous les couples face à cette faille béante qui s'ouvre brutalement dans leur histoire commune ?

L'amour peut aussi engendrer parfois, une surprenante sagesse pétrie de lucidité, qui fait prendre conscience que toute bataille est inutile, que le ciment qui peut lier un homme et une femme ne peut empêcher le temps et l'habitude de saper les fondements de ce qui pour un temps pouvait paraître indestructible, même quand l'amour existe encore.

Restent les mots, la tendresse, la complicité d'une vie partagée et cette petite flamme qui ne veut pas s'éteindre et tente de tenir bon face au vent mauvais.

Mais le doute est là, insidieux, corrosif. Et il est à l'oeuvre. Alors il faudra du temps, peut-être.

Difficile dans ses conditions de faire la part des choses, d'y voir clair quand on navigue à vue au milieu des effluves de whisky et des volutes de fumée de cigarettes que Sebag consomme en grand nombre.

Tout aussi difficile d'empêcher son histoire personnelle d'altérer son instinct de limier, et de ne pas voir dans le désespoir de cet homme prêt à tout flamber, mais qui ne veut pas sortir du scénario de l'histoire qu'il partage avec sa femme, l'écho de sa propre détresse d'homme meurtri, qui aime encore.

Malgré tout, avec l'aide de son équipe, de Julie une jeune collaboratrice qui saura offrir une écoute et trouver les mots, Sebag finira par retrouver ses réflexes d'enquêteurs, son intuition affûtée pour pister le criminel.
Car derrière ces histoires d'amour qui finissent mal, les policiers vont découvrir que se cache, tapi dans l'ombre, un être malfaisant, un corbeau qui contacte les maris dupés et les pousse à l'action. Une enquête qui ne manquera pas de mettre en exergue les rivalités latentes qui tendent parfois les rapports entre Sebag et certains de ses coéquipiers.

En abordant le thème de l'adultère, Philippe GEORGET prenait plus d'un risque. Celui d'abord de ne pas intéresser un lecteur avec un sujet aussi banal qu'il peut être ennuyeux. Celui ensuite dehbnhg s'enfermer dans une approche trop manichéenne du sujet, ou de noyer son lecteur dans un pathos étouffant préjudiciable pour la crédibilité de l'histoire.

Heureusement il n'en est rien. Celui-ci parvient au contraire, avec ce thème éculé, à écrire une histoire captivante quand elle n'est pas touchante à bien des égards. Car ce sont bien des personnages cabossés, malheureux et perdus, tentant de s'accrocher à un amour qui leur échappe que nous donne à aimer Philippe Georget.

Et il le fait avec beaucoup de tendresse et de douceur dans les traits qu'il esquisse sous sa plume, et dans les mots qu'il prête à ses protagonistes.

À côté d'une intrigue policière astucieuse, Philippe Georget explore avec empathie la descente aux enfers d'hommes et de femmes, qui aiment mais ne savent peut-être plus dire je t'aime, que la détresse d'une solitude redoutée pousse au bord du gouffre.

Encore une fois, Philippe Georget signe un roman de grande qualité, et confirme qu'il est et reste une des valeurs sûres des Éditions Jigal.
On ne peut qu'en recommander sa lecture.
Lien : http://www.passion-polar.com/
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