Tout corps plongé dans un liquide
s'emmerde au bout d'une demi-heure.
- Chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.
Les gens aiment bien avoir un flic dans leurs relations. Comme un médecin ou un plombier, ça peut rendre service.
Mais on ne se confie pas à un flic. Pas sans commission rogatoire.
- Oouah… Un portable, c’est trop cool ! Tu t’es enfin décidé…
La reconnaissance de Léo était toute relative, mais sa joie faisait plaisir à voir. Il avait compris avant même d’ouvrir le paquet, Sebag l’avait vu dans ses yeux.
- Et tu disposes d’un forfait illimité, précisa t-il perfidement.
- Illimité ? Je peux appeler comme je veux ?
- Exactement.
Il n’en revenait pas, le fiston. Sebag attendit quelques secondes le temps de le laisser se bercer d’illusions. Claire lui faisait les gros yeux.
- A condition toutefois d’appeler le numéro de la maison ou celui de nos portables, celui de de ta mère ou le mien. Pour les autres communications, c’est toi qui payes, bien sûr.
- Ah ouais, d’accord… Je me disais aussi…
- Enchantée, Pierre, moi c’est Barbara.
Je manque d’étouffer. Barbara… Ce prénom lui colle à la peau aussi bien que sa longue robe fourreau. Je doute sérieusement de sa sincérité. Je l’imagine le soir chez elle, avant de sortir, se choisir un prénom qui aille avec sa tenue : « Tiens, aujourd’hui, avec cette robe à dentelles, je pourrais choisir… Roxanne. Mais avec cette jupe fendue, je prendrais plutôt Vanessa. Ah non, finalement, je vais mettre cette robe fourreau et Barbara conviendra parfaitement. »
Je suis sûr qu’elle a dans sa chambre un placard plein de prénoms juste à côté de sa garde-robe.
- Enchantée, Pierre, moi c’est Barbara.
Je manque d’étouffer. Barbara… Ce prénom lui colle à la peau aussi bien que sa longue robe fourreau. Je doute sérieusement de sa sincérité. Je l’imagine le soir chez elle, avant de sortir, se choisir un prénom qui aille avec sa tenue : « Tiens, aujourd’hui, avec cette robe à dentelles, je pourrais choisir… Roxanne. Mais avec cette jupe fendue, je prendrais plutôt Vanessa. Ah non, finalement, je vais mettre cette robe fourreau et Barbara conviendra parfaitement. »
Je suis sûr qu’elle a dans sa chambre un placard plein de prénoms juste à côté de sa garde-robe.
Le gardien comprit avec retard qu’il aurait dû lui-même être prudent. Il ouvrit le tiroir du bureau d’accueil et passa à Sebag une paire de gants en plastique.
- Je ne pouvais pas savoir…bredouilla-t-il.
- Non, c’est sûr. Une enveloppe anonyme à destination d’un inspecteur postée en pleine nuit, quoi de plus normal, n’est-ce pas ? J’en reçois toutes les nuits.
Moustaki chante sa solitude, "Une amie, un douce habitude".
J'ai envie d'hurler la mienne. Ma solitude est un vautour qui, depuis ma plus tendre enfance, guette mes instants de faiblesse pour fondre sur moi.
- Anatole France disait : « Le comble de la paresse, c’est de se lever à 4 heures pour avoir plus longtemps à ne rien faire. »
- Le comble de la paresse, mon cul, le comble de la connerie, oui !
A côté du téléviseur se trouvait un long cierge éteint. La jeune veuve l'allumait sans doute le soir pour sublimer sa solitude et sa peine. De son salaud de mari, elle était en train de faire un saint. Elle avait raté son mariage et tenait à réussir son veuvage. (p. 282)