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3,68

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lili, enfant abandonnée par sa mère, se pose des questions sur le sens de son histoire. Des petites scènes de sa vie vont se révéler capitales dans la construction de sa personnalité.

Très jeune, Lili prend conscience que la séparation de son père et de sa mère est liée à sa naissance. C'est le point de départ d'un questionnement sur la légitimité de son existence. A quoi bon vivre quand votre propre mère ne vous estime pas digne de son amour ?
Avec Gabriel, son père, les liens sont distants. Lili ne se voit dotée d'aucune qualité marquante susceptible d'attirer l'affection paternelle.

Quand Gabriel se remarie avec Viviane, Lili peine à trouver sa place dans sa nouvelle famille et ses rapports avec ses demi-soeurs ne sont pas exempts de jalousie.
Lili rêve et réfléchit beaucoup ; en observant la nature, elle se pose des questions existentielles et métaphysiques. Au fil du temps, des épreuves vont secouer sa famille et la détruire. Ce sera pour elle, paradoxalement, le début de son autonomie affective et intellectuelle.

Sylvie Germain, avec ce roman, aborde des sujets essentiels que sont le sens de la vie, la spiritualité et la mort. Certaines de ces Petites scènes capitales sont de petites peines capitales, des petites morts. Ces expériences disparaissent pour laisser la place à d'autres et font que les êtres sont en perpétuelle évolution ; Lili ne sera jamais plus celle qu'elle a été. Les chapitres très courts du roman sont autant d'étapes qui construisent ce que devient Lili -une femme plus sereine, plus libre et réconciliée avec elle-même.

Sylvie Germain séduit par la profondeur de son propos. Elle raconte une histoire particulière mais avec des accents d'universalité. Les questions que se pose Lili sont aussi les nôtres.
On peut regretter toutefois que l'auteur pèche par excès d'effets de style : la profusion d'envolées lyriques, avec des phrases et des métaphores obscures, rendent l'ensemble un peu artificiel.
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L'histoire : celle d'une famille recomposée, Gabriel veuf en charge de sa fille unique Lili-Barbara, se marie avec Véronique mère de trois filles, Jeanne-Joy l'aînée, père inconnu, les deux jumelles Chantal et Christine, dont le père vit en Australie, remarié, et enfin Paul le seul garçon demi-frère ( ?) des unes et des autres.
Lili-Barbara va donc faire connaissance et partager sa vie de gamine et d'ado auprès de toute cette tribu dont les particularités sont assez impressionnantes, et on imagine sans peine les difficultés et les joies que peut représenter une telle situation. A la mort de sa grand-mère maternelle Lili devra s'obliger à participer au clan, et la vie s'écoule, lentement mais assez agréablement auréolée par le récit de l'auteur et sa forme narrative assez dense, poétique, beaucoup trop parfaite même parfois à mon sens.
L'histoire d'une famille et de ses secrets, de ses non-dits, que l'on découvre au gré des années, l'intensité du récit est porté à son sommet jusqu'au point de non retour, qui amorce une descente « aux enfers » un drame et tout ne peut plus être comme avant…
Les secrets se dévoilent peu à peu, et chacun des membres de cette famille meurtrie essaie de se reconstruire. Mais l'intrigue alors ne devient que souffrance et douleur, douleur des mal-aimés, douleur des incompris, qui par la vie, qui par l'amour, qui par la société. Peut on comprendre que le drame survenu à un instant t, soit la cause ou la conséquence du mal être général de ces gens, je ne sais. Mais à partir de là, il semble que tout ce soit liquéfié, même l'écriture en devient malaise, parce que trop de recherches dans l'excès, dans le parfait pour dissimuler les failles. Et puis, vint l'ennui, même quand sortant de derrière les fagots, le mystère de Paul, rejaillit….
Première oeuvre lue de Sylvie Germain, déception, la « musicalité parfaite » de l'écriture est par trop souvent artificielle, ne laissant jamais poindre une émotion réelle. Heureusement les chapitres sont courts, permettant le souffle de la vie de faire surface et de laisser l'espoir d'un meilleur poindre à l'horizon…
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Lili a cinq ans au début du livre et nous allons la suivre par petites tranches de vie pendant quelques dizaines d'années.

Lili se retrouve malgré elle au sein d'une famille recomposée ce qui n'est pas très courant en cette période d'après-guerre. "Est-elle donc vouée à ne toujours occuper qu'un strapontin au fond du théâtre affectif de la famille ?"

Les relations avec son père sont compliquées. "Pourquoi fait-il preuve de tant de délicatesse quand il lui sert un grand vin, et de maladresse aussi blessante quand il lui parle de sa mère, et d'elle-même ?"

Ce livre n'est pas très gai, plusieurs drames jalonnent la vie de Lili, il va falloir qu'elle essaie de se construire.

"La liberté, comme l'amour, a un coût, celui de l'intranquillité, ni l'un ni l'autre ne sont jamais acquis".

J'ai surtout aimé tout ce qui se passe avant mai 1968, la jeunesse et l'adolescence de Lili. J'ai aimé ce que l'auteur en dit. Sa vie d'adulte m'a moins intéressée et j'y ai donc trouvé des longueurs.

En revanche, la toute fin du livre est chouette avec un passage sur un voyage en train durant lequel il se passe quelque chose d'original et qui m'a plu.
Un avis mitigé mais pas totalement négatif loin de là.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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49 étapes de la vie d'une fille devenue femme. Des hauts, des bas, des déconvenues, des satisfactions (peu tout de même) alignés comme des photos. Lili n'a pas connu sa mère, disparue alors qu'elle était toute petite. Fille unique, élevée en partie par sa grand-mère, elle doit apprendre à partager son père avec une femme et d'autres enfants. Comment trouver sa place, montrer que l'on existe ? A 20 ans elle en apprend davantage sur sa mère, cette grande absente, et elle dérive. On reste un peu sur sa faim sur ce sujet. En effet, le résumé, le début du livre insiste fortement sur cette mère qui n'est pas là. Or curieusement le sujet est très peu évoqué.

Si le livre m'a quelque peu agacé au début, je n'aime pas ce mode narratif à la troisième personne pour raconter une histoire, j'ai tout de même pris plaisir à le lire. Bien écrit dans un vocabulaire choisi mais abordable cette grande fresque familiale traduit nos propres interrogations. Sylvie Germain décrypte, analyse ici les scènes, drames, sentiments du commun des mortels. Chacun retrouve dans les personnages du livre un petit peu de soi. Au final on visualise chaque scène et on attend avec impatience de savoir comment Lili/Barbara va s'en sortir.
Il suscite bien des questionnements ce livre, sur les sentiments, les relations familiales, les secrets de famille. Tout est finement analysé. Il y a juste ce qu'il faut de pathos sans tomber dans mièvrerie.
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Lili, enfant du Baby Boom, a été abandonnée par sa mère peu après la naissance. Petite fille esseulée élevée par un père peu affectueux, elle se trouve bientôt submergée dans la recomposition d'une famille soudain trop nombreuse.

Quarante neuf courts chapitres dessinent le cheminement d'une femme douce, depuis l'âge des premiers souvenirs, jusqu'à la mort de son père nonagénaire. Ces fragments significatifs dont elle est souvent le personnage central, mis bout à bout, retracent une quête identitaire, obstinée, longue et chaotique. Ni Cosette, ni Cendrillon, Lili n'est pas non plus une rebelle. Il lui faudra du temps et plusieurs tentatives pour forger sa propre volonté d'exister.

Sylvie Germain utilise un système diablement efficace pour faire valoir un personnage principal féminin un peu faible pour occuper pleinement l'espace du récit.

Autour de la sage Lili et de son père, elle convoque une galerie de caractères beaucoup plus charismatiques et complexes : une belle-mère séduisante et énigmatique, quatre demi frère et soeurs pleins de vie, de charme et de mystère. Mais la romancière concentre sur la nouvelle famille de Lili une série d'accidents de la vie qui vident la maisonnée en quelques années.

Pour moi cette construction habile a le défaut de son ingéniosité. Pendant quelques scènes, ce sont Viviane (la belle-mère), Paul et ses soeurs qui monopolisent l'attention. On est sonné par les tragédies familiales qui s'abattent sur eux les unes après les autres : mort accidentelle d'une des soeurs jumelles, mise au monde d'un bébé thalidomide par l'aînée, maladie de la mère, révélation du secret de la naissance de Paul. Pendant cette période d'extrême bouleversement familial, Lili est dans la position d'un témoin, guère plus. Bien sûr cela aura quelques répercussions sur son comportement, mais pas tant que cela.

Si j'ai quelques réserves sur la construction de ce roman de formation et sur son personnage principal, je n'en ai aucune sur la séduction de l'écriture de Sylvie Germain. Scènes très poétiques de la petite enfance (balançoire, manège), observations lyriques de la nature (oiseau, vent, arbre, lac, océan), évocations touchantes de la vie quotidienne en famille (chambrée des filles, excursions et promenades).
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Ce roman se découpe en sortes de tableaux, comme les photos d'un album de famille qu'on découvrirait et qui nous raconterait, une par une, l'histoire de la personne, son évolution.

Lili n'est pas une enfant exceptionnelle, mais sa naissance l'a été, puisqu'elle a été abandonnée par sa mère qui s'est ensuite suicidée. Son père s'étant remarié, elle a été affublée de 4 frères et soeurs, que leur mère a eu de plusieurs pères différents, mais le couple n'aura pas d'enfant ensemble, et Lili restera donc la seule "fille de son père". Mais Lili ne sait pas vraiment qui elle est et ne trouve pas sa place, aussi bien dans sa famille qu'à l'école. Il faut dire qu'elle s'appelle en fait Barbara, mais que ce prénom est comme tabou. Et donc les deux prénoms résonnent en elle, qui ne sait jamais vraiment bien ce qu'elle fait là. Ce n'est qu'auprès de sa grand-mère qu'elle trouve un peu de réconfort, et de réponses à ses nombreuses questions, la vieille femme étant la seule à avoir conservé une photo de sa mère et à vouloir parfois lui en parler.

L'entente dans la famille recomposée est potable, parfois même assez cordiale, jusqu'à ce qu'un drame survienne et qu'une de ses soeurs adoptives meure. le malheur frappant la famille la fera également éclater et par les yeux de Lili, nous suivrons chacun des membres dans son cheminement personnel.
Suite sur Les Lectures de Liliba
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Le fait que Sylvie Germain décrive cette vie sous forme de tableaux représentant des moments ne m'a pas gênée. J'ai beaucoup aimé la première moitié qui concerne l'enfance de Lili, les liens qui se tissent entre ces enfants qu'on croit distants mais qui ne le sont peut-être pas tant que ça. Au final, c'est tout même l'impression d'une famille désunie qui perdure. Je n'ai, par contre, pas du tout aimé la seconde partie du roman, qui parle de Lili adulte. C'est pourtant toujours aussi bien écrit mais l'histoire est assez creuse.
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Bien écrit. très belles descriptions. Encore une sombre histoire de famille....
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On pourra être déçus: ce roman est fort différent des grands livres de l'auteure, il ne nous emmène pas dans des contrées aussi terribles. Il s'agit de l'histoire qui pourrait être ordinaire d'une famille "recomposée" apparemment banale, mais qui va connaître sont lot de drames et de tourments, tout au long des 6 ou 7 décennies qui vont se poursuivre.
L'analyse psychologique est précise et soignée, mais l'auteure en fait un peu trop: naissance d'une enfant au handicap très exceptionnel, inceste du beau-père, vocation religieuse du fiston, paternité et même maternités incertaines, errance de la plus jeune dans une "communauté" de marginaux, dramatique accident lors d'une simple promenade.... Pour une même famille, cela va faire un peu beaucoup.
Nous ne conseillerons pas, par conséquent, cet ouvrage comme premier contact avec l'auteure, tellement plus flamboyante ailleurs.
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Liliane dite Lili de son vrai prénom Barbara nous livre 49 fragments de sa vie de petite fille à l'âge adulte. 49 fragments où elle nous montre qu'il n'est pas facile de trouver sa place dans une famille recomposée, qu'il n'est pas facile d'aimer, d'être aimé, pas facile d'être mère et d'assumer ce rôle. C'est touchant, parfois drôle mais jamais désespérant car Lili est forte et nous donne une leçon de vie, d'espoir. Un très beau livre, très bien écrit, tout en poésie.
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