Bernadette Gervais décompose toute une série de mouvements
en 4 temps, un peu à la manière d'une danse, d'une valse. 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 ... le mouvement est découpé visuellement : la page de droite est séparée en 4 carrés qui décompose le changement. La page de gauche décompose la phrase qui dit le mouvement, créant une impression poétique, comme une haïku mais
en 4 temps.
Les mots sont variés : le nuage, le chat, le coquelicot,
le champignon, le bonhomme de neige, l'escargot encore, la journée, le canard, le canard et la cane, le canard et la cane et les canetons, l'escargot le retour, l'escargot le retour de la vengeance... Des mouvements qui durent quelques secondes, d'autres des mois, quelques minutes ou des heures. Certains ne passent qu'une seule fois, d'autres plusieurs. Certains motifs sont récurrents, comme la maison qu'on retrouve pour différents "mouvements". D'autres évoluent comme la pomme qui nait fleur puis éclot, avant d'être croquée, croquée jusqu'au trognon. Ou le nid qui est d'abord construit, avant d'être occupé.
Un album qui m'a paru d'abord trop long, avec bien trop de pages. mais un album qui finalement révèle sa richesse au fur et à mesure qu'on le feuillette et re-feuillette, qu'on prend le temps de s'y attarder, d'y revenir, de faire les correspondances, les liens, de trouver sa logique. Et un album qui ne se révèle pas intégralement à la première lecture ce n'est pas si courant, et c'est plutôt bien vu et fera qu'on s'en lassera moins vite.