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Citations sur Beyrouth-sur-Seine (148)

Ensemble, ils sont toujours très drôles mais c’est intenable, je n’avance pas, ils se contredisent constamment. Ils ne sont jamais d’accord sur la date, le lieu, l’événement, à croire que la réalité est toujours la fiction qu’on se raconte.
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– Où étiez-vous au moment de l’explosion du 4 août 2020 ?
– Comment avez-vous vécu les jours d’après ?
– Qu’est-ce que le Liban pour vous dans les prochaines années ?
Après avoir répondu facilement aux deux premières, j’avais un discours rodé autour de l’explosion, mon deuxième roman Beyrouth entre parenthèses étant sorti quelques jours après ce drame, j’avais été interrogé par de nombreux journalistes sur le sujet, sur la troisième, j’ai été submergé par l’émotion. J’ai d’abord gardé mon air léger et dit : « Je pense y retourner pour donner des cours ou travailler dans un journal, même si parfois je me dis que je préfère garder de la distance pour pouvoir écrire sur ce pays. » Puis j’ai relevé la tête et j’ai fondu en larmes : « En fait, le Liban, c’est mes parents. Je ne sais pas ce que représentera pour moi ce pays après la mort de mes parents. Peut-être qu’il disparaîtra avec eux. Quand je passe les voir dans leur appartement parisien, j’atterris au Liban… Dans leurs yeux, je vois ce pays. D’ailleurs, je ne peux plus voir mes parents pleurer à cause de ce pays. À chaque fois que le Liban est touché par un attentat, une explosion ou une guerre, j’ai l’impression que l’on vise mes parents et ça, je ne le supporte plus. »
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Je vois l'appartement dévasté que je voulais offrir à mes parents dans Gemmayzeh. Il est parfois bon de rater des projets, de ne pas gagner trop d'argent. Si j'avais eu les moyens de l'acheter, mon père et ma mère auraient été probablement déchiquetés par l'explosion.
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Ma mère aurait préféré qu'il ne vienne pas à Paris mais elle ne pouvait pas le lui dire : « Je n'ai pas voulu lui montrer notre appartement, il était petit et j'en avais honte. Il aurait été dérangé de nous voir vivre dans quelque chose de si étroit. Il ne pouvait pas s'imaginer ça. Je lui ai loué une chambre d'hôtel assez loin de chez nous et je l'emmenais diner chaque fois dans un restaurant. Je lui faisais traverser tout Paris pour ne pas passer chez moi mais il n'arrêtait pas d'insister, je l'ai donc emmené. Je me souviens qu'il a pleuré après avoir fait le tour de l'appartement, après avoir observé la table à manger sur des tréteaux, les chaises en bois récupérées dans la rue, la penderie. Il a pleuré et il n'a rien dit. À l'époque, nous n'avions pas de machine à laver alors il m'a accompagné à la laverie, il faisait froid.
Et il a encore pleuré quand nous nous sommes assis pour attendre que la machine se termine. J'aurais préféré qu'il ne vienne pas. Il ne pouvait pas comprendre, imaginer sa fille vivre ainsi, lui qui avait tant travaillé pour construire sa belle petite maison dans la banlieue beyrouthine avec, sur le toit, un jardin, des orangers, des oliviers, une petite ferme. J'ai vu dans son regard sa tristesse, son désarroi devant son incapacité à m'aider, à faire cesser la guerre au Liban, à me faire revenir dans son pays pour que je redevienne sa petite princesse. »
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Sa mère lui manquait terriblement. Elles avaient toujours été très proches et vivre loin d'elle était un cal-vaire. Elle avait perdu sa confidente, sa meilleure amie, son âme sœur. Elle lui écrivait des lettres qui commençaient par Mama habibti, maman chérie, et se poursuivaient par des mots d'amour, des mots de manque, des mots déchirants. Ma mère pleurait quotidiennement de vivre loin de ses parents, de son pays. Elle n'en avait rien à faire de Paris.
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Mon père n’est d’aucun milieu, d’aucun monde. Mon père est un homme seul, dans ce que la solitude a de plus grand. Je l’admire, mon père. Un jour, je deviendrai muet comme lui
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L’exil a appris aux maronites, croyants ou non, à se détacher de la terre pour retrouver un autre point d’ancrage à travers les chants religieux. La musique est le véritable territoire des maronites.
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" Tu n'as pas idée comme ces gens sont des putes. Ils me font vomir. Ils sont si fortement intellectuels et si pourris que je ne les supporte plus. C'est vraiment trop pour mon caractère. J'aimerais mieux rester assise par terre à vendre des tortillas sur le marché de Toluca qu'avoir affaire à ces saloperies artistiques de Paris. " Frida Khalo
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Avant la guerre, Beyrouth n’était pas divisée, les communautés vivaient mélangées. On trouvait des musulmans à l’Est et des chrétiens à l’Ouest mais très vite, quelques mois après le début des hostilités, une ligne de démarcation a séparé les quartiers musulmans de Beyrouth-Ouest des quartiers chrétiens de Beyrouth-Est.
Même si certains musulmans vivaient encore à l’Est et des chrétiens à l’Ouest, le conflit s’éternisant, et malgré quelques moments d’accalmie, chaque secteur est devenu de plus en plus homogène jusqu’à finir par séparer également dans Beyrouth, des années plus tard, les chiites des sunnites dans les quartiers musulmans.
Bien après la fin de la guerre, j’avais été surpris quand je me suis installé à Beyrouth de rencontrer beaucoup de jeunes de mon âge qui ne s’étaient jamais rendus, même pas une fois, « de l’autre côté », « chez les autres » et cela dans les deux sens. Les parents avaient transmis leur peur à leurs enfants et même si cette ligne de démarcation n’existait plus, elle restait dans les esprits de beaucoup de Libanais.
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Généralement quand ma mère invite des gens à la maison, mon père ne s’installe jamais à la table à manger, il préfère regarder la télévision libanaise, un match de catch ou un film porno. Si cela pose problème à quelqu’un, il lui conseille de rentrer chez lui.
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