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Citations sur Beyrouth-sur-Seine (148)

« J’ai, comme lui, un faible pour les cafés miteux. J’aime siroter un serré au bar du coin avec les poivrots du quartier. Comme mon père, c’est dans cet environnement que je me sens le plus à l’aise, parmi « les petites gens que nous sommes et que nous resterons en France  »

Extrait de 
Beyrouth-sur-seine
Sabyl Ghoussoub
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A la vue de ces arbres, le poète palestinien Mahmoud Darwich écrira dans son journal sur ce siège: "Est-ce que j'ai pleuré? J'ai évacué un flot de sel, le sel de ces sardines, mon unique nourriture depuis des jours. Les avions n'arrivent plus à m'effrayer, pas plus que l'héroïsme ne réussit à m'animer. Je n'aime personne, je ne hais personne, je ne veux personne. Je ne sens rien, ni personne. Je suis sans passé ni avenir. Sans racines ni branches. Seul comme cet arbre abandonné sur un rivage ouvert au vent du large où se déchaîne la tempête."
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Tandis que mes parents attendent pour obtenir leurs papiers, Antenne 2 réalisait un reportage.
‑Madame, monsieur est-ce possible de vous poser une question ?
- Oui, bien sûr.
- Est-ce que vous vous sentez français ?
-Vous nous donnez quand même les papiers si je vous réponds ? dit mon père.
Le journaliste rit.
-Oui, bien sûr monsieur. où vous floutera ne vous inquiétez pas.
- Vous savez comment je m’appelle ? Kaïssar Ghoussoub ! Comment voulez-vous que je me sens français ? Même libanais je ne me suis jamais senti. Je suis né au Ghana
- Au Ghana ? vous ?
-Oui ! Et même si je n’ai presque pas vécu, mon père m’a transmis le passeport anglais. Je suis anglais voyez-vous ! Comme beaucoup de libanais, mon père est parti en Afrique pour s’enrichir et je dois vous avouer que c’est le seul à avoir raté son coup ! Complètement raté. Mais pour en revenir à votre sujet, peut-être au cimetière du Père-Lachaise je me sentirai enfin chez moi
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Je suis né à Beyrouth dans une rue de Paris.
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Je veux vieillir et mourir au Liban
Et nager tous les jours
Jusqu’à l’infini.
Ma mère

Peut-être qu’au cimetière du Père-Lachaise,
je me sentirai enfin chez moi.
Mon père
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Comme dirait mon père : "Vous envoyez un Français cinq jours en Chine, il reviendra spécialiste du pays et fera même des conférences sur le sujet alors que moi, je vis en France depuis plus de quarante ans et je serais bien incapable d'expliquer quoi que ce soit."
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Le président de la cour : Vous vous appelez Fouad Ali Saleh.
Fouad Ali Saleh : Je m’appelle la mort de l’Occident !
Le président de la cour : Vous êtes né en 1958 à Paris. Vous allez répondre devant ce tribunal d’association de…
Fouad Ali Saleh : C’est pas un tribunal ça ! C’est une loge maçonnique… Je m’appelle Abbas Moussaoui, comme le dirigeant du Hezbollah, tué au Liban par les sionistes.
Le président de la cour : Votre profession ?
Fouad Ali Saleh : Combattant terroriste.
Le président de la cour : Votre adresse ?
Fouad Ali Saleh : La planète Terre.
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En France, de nombreuses personnes, quand elles apprennent que je suis libanais, ne peuvent s’empêcher de m’expliquer la situation du pays. Ce sont souvent des Français qui y ont voyagé une ou deux fois, au mieux vécu deux mois pour un stage ou une mission, qui ont « un ami libanais », « rêvent de retourner dans ce si beau pays aux gens si charmants et généreux » et me racontent que « dans les années soixante le Liban était la Suisse du Moyen-Orient ». Comme dirait mon père : « Vous envoyez un Français cinq jours en Chine, il reviendra spécialiste du pays et fera même des conférences sur le sujet alors que moi, je vis en France depuis plus de quarante ans et je serais bien incapable d’expliquer quoi que ce soit. »
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Paris était devenue à la fin des années soixante-dix l’un des épicentres de la presse et du monde intellectuel arabe. Elle abritait grand nombre d’opposants politiques, de journalistes, d’écrivains exilés. « Paris permet d’écrire sans peur » avait même écrit un éditorialiste libanais.
« Dans les années quatre-vingt, me dit mon père, plus de quarante journaux arabes étaient édités à Paris et trente d’entre eux étaient libanais. Tu ne peux pas imaginer combien cette ville était devenue arabe et même libanaise. Pour rire, certains l’appelaient Beyrouth-sur-Seine. Contrairement aux autres journaux étrangers, la presse arabe et libanaise s’intéressait peu à ses communautés vivant en France, on écrivait nous pour le monde arabe ! Presque à chaque coin de rue, je croisais des amis journalistes. On avait aussi nos cafés où tu étais certain de croiser quelqu’un que tu connaissais, un habitué. Tout le monde venait ouvrir ici ses bureaux en France, se pensant à l’abri des attentats, des bombardements. »
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Est-ce qu’écrire m’apaise ? Ou de nous retrouver enfin rassemblés sans que quiconque ne se dispute ? Sans parler politique, sans les luttes d’ego, sans les cris de mes oncles, de mon père, de ma mère et ses cousins, de Yala qui m’ont bercé enfant et adolescent ? D’ailleurs, d’où vient ce cri qu’ils ont en commun et qu’ils m’ont transmis ? Ce cri qui sort du fond des entrailles. Ce rugissement animal. De la guerre ? Je l’ai toujours pensé (et c’était une belle excuse) avant de rencontrer d’autres familles qui ont vécu cette même guerre mais ne crient jamais. Qui parlent, seulement parlent.
Avant de découvrir cette autre manière surprenante de s’exprimer, je croyais que la vie n’était faite que de cris. Il me semblait normal de hurler sur tout ce qui bouge.
Aujourd’hui, au seul retentissement d’un cri, je me recroqueville comme un enfant. Je fuis toute personne qui s’exprime ainsi. Je suis capable de ne plus jamais la revoir. Et s’il m’arrive encore de rugir ainsi, je me tais une semaine durant, comme pour faire le deuil de cet animal en moi. Je ne dis pas un mot. J’écris.
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