L'Ecole des femmes - Geneviève - Robert

Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013/2014

Eveline et Robert, follement amoureux s'engagent à écrire chacun de leur côté une sorte de journal intime sur leur vie. A la mort de l'un d'eux, l'autre partenaire se verra le droit de lire le journal de l'autre. Nous lisons donc d'une part le journal d'Eveline.

Les premières pages sont assez éprouvantes à lire dans le sens où on a du mal à accrocher à l'écriture du journal d'Eveline. le personnage l'explique par le fait qu'elle n'est pas très cultivée et que écrire lui demande un effort et qu'elle y consent par amour pour son mari. On découvre alors une femme naïve, qui a une confiance aveugle envers son mari, qui l'admire, … bref, elle est amoureuse. Une circonstance particulière va l'amener à abandonner son journal pendant 20 ans et le reprendre ensuite. Et là, on découvre une toute autre femme, sûre d'elle, cultivée, remettant en doute les paroles de son mari, …

Je n'ai jamais lu de livre aussi féministe que celui là. Et c'est intéressant de le lire tout en sachant qu'il a été rédigé par un homme (??) en 1929, date à laquelle, le rôle de la femme dans la société était encore très limitée. La religion et le mariage sont des institutions encore bien en place.

André Gide imagine que ce texte est publié et que son mari, en droit de réponse publie lui-même, ses arguments. Je passe les détails, je vous laisse le plaisir de découvrir ses arguments sur son rôle dans son couple et la manière dont il a ressenti le retournement de veste de sa femme. On a également la réponse de la fille Geneviève, qui a toujours été du côté de sa mère et qui va avoir un impact flagrant sur sa propre vie, sur ce besoin d'émancipation.

C'est un véritable plaidoyer sur l'émancipation de la femme sur 2 générations et d'un homme qui est complètement dépassé par les évènements.

Le livre est dans l'ensemble simple et très agréable à lire. L'émancipation de la femme de nos jours est atteint je pense. le lire aujourd'hui aide à comprendre les difficultés de l'époque. Ce serait intéressant de savoir quelles avaient été les réactions au moment de la publication.

Lien : https://letempsdelalecture.w..

Roman lu dans le cadre du challenge prix Nobel de littérature 2013/2014

C'est l'histoire d'une femme ( Eveline) qui raconte dans son journal intime sa vie de femme et de mère. le début du roman décrit une jeune femme amoureuse et entièrement dévouée à son mari, tandis que la seconde partie , c'est toute une autre Eveline qu'on découvre, plus pragmatique et plus clairvoyante.
Suite à la publication de ce journal, le mari ( Robert) s'octroie un droit de réponse et fait publier sa version des faits, vient enfin, la réponse de la fille (Geneviève) qui voue à sa mère un amour et une admiration incommensurable.


Le livre est un beau témoignage de la situation de la femme à la fin du 19 ème début 20 ème siècle, du rôle sacralisé de l'église (la religion n'est jamais loin dans les écrits d'ANDRE GIDE) et de l'institution du mariage, mais surtout un hymne à l'émancipation de la femme (surtout que l'auteur est un homme).

C'était une jolie découverte pour moi et une agréable lecture que je recommande vivement.

Très bon roman d'André Gide.
Trois personnages principaux, une femme, son mari et leur fille Geneviève suffisent à créer une intrigue, une histoire avec chacun ses secrets, ses désirs et ses opinions.
A tour de rôle ils racontent chacun ce qu'ils ressentent : le roman est donc un triptyque de trois histoires qui s'entremèlent. A conseiller comme lecture.

Je découvre ce livre par hasard. Surprise d'y découvrir un auteur qui, pour l'époque, dénonce l'emprise du mariage, des codes sociaux et ce qu'on nommerai aujourd'hui la manipulation, tant au niveau du couple que societal. Étonnamment moderne donc, dans son sujet, dans sa structure car c'est un roman à trois voix. le discernement de Gide et son courage d'ébranler le petit monde dictatorial de la bourgeoisie et de la religion me font questionner sur les critiques de l'époque quand le roman fut édité... Il jette un pavé dans la mare, bouscule les idées reçues de l'époque et en critique l'étroitesse d'esprit au travers de ses deux personnages féminins en qui germe les graines de l'émancipation féminine. Sujet au combien actuel aussi : la liberté de pensée et la curiosité, sévèrement jugée à l'époque dirait-on. Femme d'aujourd'hui, je me dis qu'on revient de loin, décidément. On n'en ressent que mieux les traces encore présentes de ce patriarcat étriqué.

Un excellent triptyque qui repose sur la réécriture (et la relecture) des mêmes événements par trois regards différents. On se doute bien de quel côté porte la sympathie de l'auteur, mais un effort de vraisemblance et de cohérence est consenti dans chacun des trois cas, qui se lisent donc tous trois avec intérêt; le tour de force va même au-delà puisque, dans un même témoignage, on peut lire une évolution: la Geneviève des débuts n'est plus celle de la fin…

Une belle écriture, une fine psychologie, un témoignage intéressant sur ce que pouvait être l'émancipation féminine dans l'entre deux guerres. Si l'on aime le genre du journal intime on pourra lire, commun dans la technique mais bien différent dans le reste, Eva ou le journal interrompu de Chardonne.

Aucun souvenir de ce livre d'André Gide, mais il est vrai que je ne suis pas trop fan de cet auteur... Pour moi la religion est trop présente dans ses oeuvres, e je ne m'y reconnais pas.

Tout commence par un journal. Celui d'Evelyne, amoureuse passionnée De Robert auquel elle prête les plus remarquables qualités. Las, triste sort de la passion qui au fil des ans transforme, aux yeux de la jeune femme devenue mère, les atouts du mari en détestables défauts. Torturée par sa condition de femme, sous la coupe d'un mari qui l'infantilise sans en avoir conscience (lui même sous le joug des stéréotypes intériorisés), elle rejette sur son couple les causes de sa soumission, dans laquelle elle se maintient malgré tout en dépit des tentations libertaires et dont elle ne se libère que par procuration à travers la figure de sa fille Geneviève, rebelle féministe en proie aux mêmes contradictions; intemporelles, finalement.
Je ne dois pas omettre de mentionner le personnage De Robert que l'on découvre et qui se retrouve lui-même à travers son journal. On finit par ressentir une certaine compassion pour ce personnage contradictoire émotionnellement instable.
Si j'ai eu du mal à entrer dans ce livre, j'ai fini par avoir plus de mal à en sortir, et je regrette de ne pas savoir la suite du journal de Geneviève.
Un livre qui évoque avant l'ère du féminisme toutes les questions que les femmes, de tout temps, se posent.