Même si j'ai déjà lu quelques billets négatifs sur ce roman, je sais que cet avis ne fera pas partie de la majorité. Pourtant, même si je n'avais rien lu de
Karine Giebel jusqu'à présent, même si c'est une autrice dont les écrits ne me tentaient pas vraiment, j'étais persuadée, oui oui, vraiment persuadée, que j'allais adorer ce roman puisqu'il s'agit d'un hommage, l'autrice ne s'en cache pas d'ailleurs, au roman Des souris et des hommes qui est, selon moi, un chef d'oeuvre de la littérature. Mais, non, au final, ça ne l'a pas fait ici, et j'en suis la première désolée. D'autant que ma mère, elle, a adoré ce livre et que, souvent, ses coups de coeurs sont également les miens.
Ce roman raconte l'histoire de Léonard, un adolescent pas totalement comme les autres. Souffre-douleur de ses camarades de classe, il a comme horizon de rejoindre son frère, Jorge, parti depuis longtemps à
Glen Affric, en Écosse. Dans son malheur, il peut heureusement compter sur sa mère, Mona, et quelques amis qui se comptent sur les doigts d'une seule main.
Quand à Jorge, on apprend assez vite qu'il n'est pas à
Glen Affric, comme le pense Léonard, mais dans un lieu bien plus sordide.
Alors ce roman, pourquoi, au final, je ne l'ai pas apprécié?
Cela démarrait pourtant bien, les premières pages m'ont serré le coeur. Je me suis dit que ça allait être une lecture poignante et marquante dans ma vie de lectrice. Mais, très vite, j'ai décroché. Pas à l'histoire, qui se lit d'ailleurs vite et bien, s'il y a vraiment un point positif ici est que, malgré sa longueur (759 pages), ce pavé ne manque pas de rythme. Mais parce que pas mal de choses m'ont gênée très tôt dans le récit, sur un certain point. Lorsqu'elle évoque le milieu carcéral,
Karine Giebel ne fait pas dans la dentelle. Alors oui, la prison, c'est moche, ça pue, c'est un endroit à éviter. Mais lorsqu'on évoque un domaine bien précis, il faut absolument que tout soit crédible, ce qui ne l'était pas du tout ici, j'ai en effet tiqué sur pas mal de points. Pour le coup, c'est très personnel puisque je connais très bien l'administration pénitentiaire, et par ricochet le monde carcéral. Je ne suis pas dans l'angélisme, oui, il y a des choses horribles qui se passent en prison, des règlements de compte notamment, beaucoup de violence, mais là, quand même, c'est poussé le bouchon à son paroxysme. Sans oublier les approximations et les éléments non réels (une personne placée sous main de justice ne sera pas suivi mensuellement par un juge de l'application des peines, mais par des services pénitentiaires dédiés à cela).
Puis, elle en ajoute, en ajoute, en ajoute encore, et quand on pense que c'est terminé, ben non, elle en ajoute encore une couche, de plus en plus sordide, de plus en plus trash, de pire en pire, ce qui fait que j'ai rapidement trouvé ce roman artificiel. A partir de là, tout sonnait faux pour moi: les dialogues (d'un Léonard qui sait à peine s'exprimer en début de roman, on passe à un Léonard qui fait des phrases presque élaborées à la fin), les situations, les personnages... Les personnages, justement, je croyais que j'allais m'attacher à Léonard, à Jorge, mais pas du tout. Comme ça sonnait faux, les personnages aussi. Sans oublier que dans le roman de
Karine Giebel, il n'y a pas de demi-mesure. Et que dire de certaines relations entre les personnages? Je n'y croyais pas non plus, pour beaucoup d'entre elles.
Et puis, aussi, ça traîne en longueur: beaucoup trop de répétitions, les mêmes dialogues, les mêmes idées, avec l'impression qu'elle écrit pour remplir des pages. Et ça, je n'aime pas.
Mais, et c'est en ça que j'ai quand même mis deux étoiles, l'intrigue policière, secondaire dans une bonne partie du roman, reprend du poil de la bête sur la fin et relance quelque peu le suspense, même si j'avais facilement deviné quelques éléments.
Par contre, le fin, je m'y attendais et n'ai donc pas été surprise.
En bref, une autrice qui ne me tentait pas, que je ne retenterai très probablement jamais. Un livre qui ne m'a ni conquise, ni convaincue. Je sors déçue de cette lecture mais ceci n'est que mon avis et j'espère, pour ses futurs lecteurs, qu'il vous plaira bien davantage qu'à moi.