Citations sur Histoire intime de la Vᵉ République, tome 1 : Le .. (64)
Le Général est une anomalie. Il ne ressemble à rien de ce que nous avons connu avant et après lui : s’il a une hubris, ce n’est pas la sienne, mais, par substitution, celle de la France. Il n’a rien à voir avec les sybarites ou les petites frappes de la volonté de puissance, qui ont, ensuite, encombré les allées de la République.
De Pompidou à Macron en passant par Giscard, la tendance générale fut de s’entourer de béni-oui-oui courtisanesques, la tête baissée, le doigt sur la couture du pantalon.
Les syndicats, en particulier la CGT et Sud, chiens de garde de la sclérose française.
À quelques exceptions près, la politique consiste, depuis lors, à remplir les cases du puzzle des intérêts particuliers.
Comme beaucoup de Français, j’ai fini par penser qu’avant d’atteindre le point de non-retour seule une réincarnation du Général pourrait nous sortir de l’ornière où nous sommes empégués. Une figure tutélaire, un antipoliticien qui songe à la prochaine génération, non plus au prochain scrutin. Il sera bientôt trop tard.
Si la France est le maillon faible du Vieux Continent, c’est parce que quasiment tous ceux qui, de gauche ou de droite, se sont succédé depuis de Gaulle s’échinèrent à lui plaire plutôt qu’à la gouverner.
« Les Algériens ne respectent pas les accords d’Évian, leur reprochait-il. Ils se complaisent dans l’anticolonialisme et passent leur temps à nous mettre sur le dos tous les déboires et toutes les calamités dont ils sont eux-mêmes responsables. Quand le régime deviendra convenable, peut-être alors pourrons-nous avoir des relations normales avec lui. Mais je ne pense pas que je connaîtrai cela de mon vivant. »
De Gaulle suit, dans l’exercice du pouvoir, la maxime de Louis XIV : « Estimez ceux qui, pour le bien, hasarderont de vous déplaire, ce sont vos véritables amis »
« Nous le surnommons Jeanne d’Arc, disait drôlement Churchill en 1942. Et nous cherchons des évêques pour le brûler. » « De Gaulle, un grand homme ? s’était-il interrogé un autre jour. Il est arrogant, il est égoïste, il se considère comme le centre de l’univers… Il est… Vous avez raison, c’est un grand homme ! »
Ceux qui croient que le pouvoir est amusant confondent pouvoir et abus de pouvoir. ANDRÉ MALRAUX