AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 340 notes
5
21 avis
4
37 avis
3
11 avis
2
0 avis
1
0 avis
Berlin est bombardé par les Alliés en cet été 1944. Les frappes se font de plus en plus intenses avec leurs résultats insoutenables. Immeubles éventrés, corps carbonisés, êtres passés de vie à trépas.
Dans ce contexte cependant, les Berlinois continuent à vivre et croire en leur victoire. le Führer est adulé même si quelques voix commencent à se faire grinçantes. Malgré cette horreur, malgré la guerre, les discriminations anti-juives, la police doit encore résoudre des crimes odieux. Lorsque les corps de femmes sont retrouvés près de divers monuments consacrés à la Première Guerre mondiale avec des mutilations sexuelles, les services SS ne savent pas comment réagir. L'enquête semble stagner.
Le SS-Haupstfuhrer Vogler décide de contacter l'ancien commissaire de la Kripo (police criminelle), Richard Oppenheimer démit de ses fonctions en raison de son appartenance au peuple juif. Rapidement Oppenheimer comprend qu'il a à faire avec un serial-killer et que d'autres victimes risquent de s'ajouter à la liste.
Devant résoudre l'enquête au plus vite, Oppenheimer sait également qu'il se retrouve dans une situation pouvant aussi le conduire à la mort...


Ce thriller historico-psychologique m'a complètement captivé ! 👍
Le contexte historique y joue pour beaucoup. Harald Gilbers a travaillé minutieusement cet aspect du livre via des journaux intimes de l'époque et des périodiques afin de rendre vie au Berlin de cette période. Une ville sous les bombes où les habitants continuent de vivre "normalement" en se rendant au travail, aux courses ou dans les bunkers à la moindre alertes.
L'auteur nous fait découvrir un Berlin où des juifs résident toujours, mais n'ont plus aucun droit. Parqués dans des logements appelés "Maison Juive" où les autorités peuvent venir les chercher à tout moment pour les conduire dans d'autres lieux, les locataires n'ont plus la moindre existence civile. Affublés de l'étoile jaune, ils ont pour obligation de travailler pour les nazis sans rien attendre en retour. Leur seul "sésame" de survivant vient notamment du fait d'être marié avec un allemand (sachant que même cette protection n'est pas totale).
Les scènes décrites sont sans concessions par moment. Vous avez par exemple la description des effets d'un énorme bombardement décrits en des termes très durs et très imagés comme la description de cette femme tenant son bébé carbonisé.


Côté thriller, l'auteur nous propose une enquête méticuleusement bien pensée et vicieusement addictive. C'est simple : une fois le roman commencé, très difficile de le lâcher. Harald Gilbers via son histoire de crime nous offre à la fois un moment de tension, de suspens et de culture historique. le tout est dosé parfaitement afin qu'aucun de ces éléments ne prenne le pas sur les autres. Au final, le lecteur suit avec intérêt cette enquête le menant dans les parties inexplorées de la Seconde Guerre mondiale.


Ajouté à cela, un duo des plus inattendus avec un SS et un juif, collaborant ensemble et se découvrant. Harald Gilbers ne se contente pas de nous proposer un récit blanc-gris avec un méchant SS et un gentil juif ; au contraire, l'auteur n'hésite pas à jouer sur les nuances et les a priori. Vogler et Oppenheimer en plus d'être les personnages du livre, ils en deviennent également le sujet : comment deux hommes que tout oppose à l'époque pourront-ils collaborer.... et que deviendra leur relation une fois l'enquête résolue ?


Le seul regret dans ce livre concerne le final. le suspect une fois identifié, tout s'enchaîne trop rapidement et de manière abrupte. Pas le temps pour le lecteur de souffler que tout est déjà terminé.


Pour conclure : Germania mérite d'être lu. le cadre historique est un bijou à lui seul. Je compte d'ailleurs lire le second tome, le fils d'Odin prochainement afin de me replonger dans cette atmosphère captivante.
Commenter  J’apprécie          1152
Voici un excellent thriller, Berlin printemps 44, un ancien commissaire juif «associé» à un SS doit mettre le grappin sur un tueur en série.

S'appuyant visiblement sur une bonne documentation, l'auteur nous décrit la vie quotidienne sous le joug Nazi dans un Berlin bombardé quotidiennement par les alliés.

Ce livre est bien entendue une fiction, on a peine à croire qu'un SS demande de l'aide à un Juif fut-il l'un des meilleurs commissaires d'avant-guerre (tout petit bémol), cependant on entre facilement dans ce roman, car les situations sont vraisemblables, la psychologie des personnages, avec ce mélange de personnages historiques et inventés, m'a séduit.

Un livre qui une fois refermé ne s'oublie pas de suite, c'est bon signe et je n'ai qu'une envie, me plonger dans le second roman de l'auteur et ça aussi c'est bon signe...

Commenter  J’apprécie          842
Berlin, 1944.
Un homme de la SS vient chercher Richard Oppenheimer en pleine nuit chez lui.
Pourquoi la SS fait-elle appel à cet ancien commissaire de la Kripo (police criminelle) destitué de ses fonction parce que juif ?
La situation doit être bien grave ou bien délicate... ou les deux à la fois...
S'ensuit un roman haletant, une enquête prenante menée par un improbable tandem. Comment le Hauptsturmführer Vogler, nazi convaincu, et Oppenheimer vont-ils collaborer ?
Harald Gilbers promène son lecteur dans la ville de Berlin dévastée par la guerre. La vie des habitants entre alertes et bombardements est très bien rendue, l'auteur ayant fait un énorme travail documentaire pour que son récit soit le plus vraisemblable possible.
L'histoire donne l'occasion de faire un grand tour dans Berlin, et c'est un grand plaisir, que l'on connaisse la ville ou pas, de se promener dans ses différents quartiers et de se rendre dans des lieux mythiques comme le stade olympique.
J'ai dévoré ce polar et, cerise sur le gâteau, je l'ai lu en allemand : une façon de me plonger encore plus dans l'ambiance.
Si vous maîtrisez un peu (beaucoup) la langue de Goethe, je vous recommande d'en faire autant. Si Germania n'est pas un chef-d'oeuvre littéraire, il est très bien écrit, dans une langue précise au vocabulaire riche qui rend la lecture très agréable.
Du suspense, un peu d'humour parfois, des personnages principaux et secondaires intéressants, une intrigue bien construite dans un contexte historique passionnant : voilà un roman policier réussi.
Si le coeur vous en dit, n'hésitez pas à partir vous aussi à Berlin !
Commenter  J’apprécie          453
Berlin, printemps 44.
Alors que les alliés bombardent la ville, l'ex-commissaire de la Kripo Richard Oppenheimer, interdit d'exercer parce qu'il est juif, se voit, à sa grande surprise, confier par le SS-Hauptsturmführer (pas facile à prononcer, hein ? Exercez-vous...) Volger, l'enquête sur une série de meurtres particulièrement odieux sur des jeunes femmes.
Mission périlleuse  pour quelqu'un qui porte l'étoile jaune et qui doit interroger des gens qui l'exècrent au plus haut point, ce qu'il leur rend bien d'ailleurs...
Par-delà l'enquête policière qui tient le lecteur en haleine, le côté historique m'a beaucoup plu.
Berlin sous les bombes.
La propagande qui diffuse de fausses informations au lendemain du débarquement.
La vie de populations soumises aux restrictions, divisées parfois, entre soutiens au régime et espoir de fin du conflit pour un avenir meilleur.
Oppenheimer n'est pas un héros.
La pervitine (si vous avez un coup de mou, je vous la conseille, apparemment c'est efficace...) l'aide à chasser ses angoisses et décuple son courage.
J'ai mis cette lecture en parallèle avec les romans de R. Slocombe qui se déroulent à la même époque,  mais à Paris avec un flic antisémite.
La Seconde Guerre mondiale, deux capitales, deux policiers aux antipodes.
Sadorski, collabo de la pire espèce dans Paris occupé.
Oppenheimer, conscient de la fragilité de son statut dans Berlin bombardé.
Premier roman d'Harald Gilbers, Germania m'a conquis au point de vouloir absolument connaître la suite.
Le troisième opus consacré au commissaire vient d'ailleurs de paraître, je sens que je vais rendre visite à mon libraire préféré...





 
Commenter  J’apprécie          393
Berlin. 1944. La ville est bombardée. Et les troupes alliées font de la pression sur une Allemagne qui sent la fin approchée. Une nuit, un SS entre dans une maison de Juifs. Il vient chercher Richard Oppenheimer, Juif, ancien flic. La peur. Mais heureusement, c'est au flic que le SS fait appel. Et non à son statut de juif. le corps d'une femme a été retrouvé atrocement mutilé. Et le coupable doit être identifié. Oppenheimer mènera donc l'enquête. Il le prendra comme un sursis à sa vie. Un policier historique captivant et palpitant. L'auteur réussit très bien à nous décrire l'Allemagne nazie. Et j'ai beaucoup aimé le personnage de Oppenheimer. Une très bonne lecture, que je n'oublierai pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          290
Premier tome de la série avec pour héros le commandant Richard Oppenheimer.
Ce dernier est juif en 1944 et donc interdit d'exercer, mais il est rappelé en tant qu'enquêteur par le SS Vogler lorsqu'une jeune femme allemande est retrouvée morte et affreusement mutilée.
À une époque où tout est sur le point de basculer et où le peuple doute, il ne faut pas que l'affaire s'ébruite.

J'ai aimé retrouver toutes les impressions, de tous les habitants d'Allemagne à cette époque.
La peur se retrouve à tous les niveaux.
Il ne faut pas déplaire au Führer et même un SS n'est pas à l'abri des foudres du petit moustachu.
Oppenheimer est bien évidemment dans la pire des situation.
L'auteur nous explique avoir fait beaucoup de recherches pour connaître toutes les situations de cette époque. S'aidant de plusieurs journaux intimes de différentes personnes.

Niveau enquête, j'avoue que sur la seconde partie j'ai trouvé le temps long.
Les corps s'entassent. Les supplices infligés sont un peu trop mis en avant même si à cette époque là, on pourrait penser qu'on est plus à ça près.
Et le côté, on évacue Oppenheimer et non on le garde car il peut servir... donne le tournis.

Étant donné une telle fin, je suis étonnée de savoir qu'il y aura une suite.
Je ne pense pas la lire, il m'a manqué quelques rebondissements ou moins de pages pour que l'ennui ne me saisisse pas en milieu de lecture.
Germania n'a pas vu le jour mais à vous de vous faire votre propre avis concernant ce roman.
Commenter  J’apprécie          260
Il est difficile de ne pas faire un parallèle avec les oeuvres de Philip Kerr.
Même période, même type d'enquête, traque et contexte historique similaires.
Un duo d'inspecteurs improbable où la brebis se trouve malgré elle jetée dans la tanière du loup. Un SS et un Juif, ensemble dans la lutte contre le mal.
Avec finesse et intelligence Harald Gilbers ajoute à ce récit une valeur littéraire certaine en utilisant une définition précise du cadre historique de l'Allemagne en 1944 et en apportant une vision au scalpel de la triste réalité de la société allemande à la fin du Reich.

L'auteur a une manière percutante d'explorer l'histoire du pays à travers la grandeur et la décadence d'un régime. Que ce soit le programme de sélection raciale pour engendrer une race pure qui serait l'élite du Reich, le monopole des nazis sur l'économie, les dénonciations, ou la mort qui guette à chaque coin de rue, Gilbers fait transpirer dans sa narration une ambiance étouffante.

En fond de toile on ressent la lutte des berlinois pour survivre à la terreur qui s'est abattue sur l'Allemagne.


Commenter  J’apprécie          252
Etonnant de constater qu'il existe une sorte de sous-genre du roman policier historique : à savoir ceux qui ont pour cadre l'Allemagne de Weimar puis nazie de 1919 à 1945. On connaissait les romans formidables de Philippe Kerr (Trilogie berlinoise, toutes les aventures de Bernie Gunther), on connaissait les romans de Volker Kutscher inspirant la série Babylon Berlin. Et il y a donc également Harald Gilbers et ce Germania qui se lit vraiment avec plaisir. le personnage central du livre est un juif (épargné car ayant contracté un mariage avec une " aryenne") chargé par un SS haut placé d'enquêter en 1944 sur des meurtres de femmes particulièrement glauques.
J'ai trouvé l'intrigue très prenante, et les personnages très bien dessinés. Par ailleurs, si on aime l'histoire, on trouvera son compte dans ce roman très habile, mais également très bien documenté qui restitue avec beaucoup de talent l'atmosphère dans un Berlin de plus en plus cerné par les Alliés.
Un très bon roman dans lequel on croise même un personnage aperçu chez Philipp Kerr ! Incroyable non ?
Commenter  J’apprécie          230
Berlin, 1944. Quand un SS frappe à la porte de Richard Oppenheimer, ancien commissaire juif démis de ses fonctions, celui-ci pense forcément au pire. Mais c'est heureusement ses états de service passés qui intéressent la SS et il se voit confier une enquête sur de mystérieux assassinats de jeunes femmes.

Germania nous plonge avec beaucoup de détails et de réalisme dans l'Allemagne nazie au bord du chaos : les bombardements alliés s'intensifient, les nazis perdent des batailles sur le front est et bientôt ouest avec le débarquement, la SS est aux abois mais la propagande fait de son mieux pour masquer la réalité et tout continue comme si de rien n'était. Pour Oppenheimer, juif condamné à enquêter en binôme avec un commandant SS, l'angoisse est donc permanente : le moindre faux pas pourrait lui être fatal, son sort sera sans doute scellé dès l'enquête terminée et surtout le simple fait de sortir dans la rue en portant l'étoile jaune ou d'interroger des témoins lui fait prendre des risques énormes. le grand point fort de ce roman est de nous faire partager son quotidien et toute l'horreur de la situation dans laquelle il est plongée. On découvre de l'intérieur le régime nazi, l'endoctrinement des jeunes, la propagande omniprésente et cette folie jusqu'au-boutiste d'un règne qui s'écroule tout en proclamant encore la victoire. Même si on a déjà beaucoup lu et vu sur le sujet, l'auteur restitue avec beaucoup de détails cette période et ce roman est un témoignage intéressant, qui plus est vu de l'intérieur.

L'enquête elle-même m'a moins enthousiasmée. On est dans un roman policier classique, au rythme un peu lent, avec un scénario bien ficelé mais qui n'a rien de particulièrement original. J'ai eu du mal à me passionner vraiment pour l'énigme de ce serial-killer s'en prenant aux femmes et aux symboles du régime et ai trouvé que le roman souffrait de quelques longueurs. Heureusement l'enquête est aussi l'occasion pour l'auteur de nous faire partager les moments en commun de ces 2 personnages si opposés, Oppenheimer et Vogel, le commandant nazi chargé de l'enquête. Loin du manichéisme que la situation pourrait permettre, nous découvrons deux personnalités complexes, plongées malgré elles dans une époque terrible et qui peut être auraient pu s'apprécier et travailler ensemble sans la folie guerrière.

Un roman qui pour moi vaut donc plus pour la description historique et les beaux portraits de personnages que pour le côté policier pur et dur. J'ai vu qu'il existait un autre ouvrage consacré à Oppenheimer, je m'y plongerai peut être à l'occasion.
Commenter  J’apprécie          230
Je suis fan de la série de Philip Kerr sur l'Allemagne nazie et les années suivantes mais je crois que je préfère encore cette trilogie écrite par un Allemand, Harald Gilbers dont ce sont les premiers romans.
Ce premier tome se passe en 1944. le héros en est Richard Oppenheimer, ancien de la Kripo, renvoyé en 1933, parce que juif. Depuis il travaille dans une usine où il nettoie des machines. Son épouse Lisa, est aryenne selon les critères nazis. Cela protège un peu Oppenheimer. Ils vivent dans une maison de juifs. Voilà pour la biographie sommaire du personnage principal.

Une femme a été retrouvée morte devant un monuments aux morts de la première guerre mondiale. L'homme chargé de l'enquête le SS-Haupstfuhrer Vogler décide de faire appel à l'ancien commissaire qui avait autrefois démasqué un tueur en série, mais sans toutefois lui révéler tous les éléments. D'autres cadavres féminins retrouvés dans les mêmes conditions vont suivre. Les indices semblent incriminer un haut responsable nazi. Quelle qu'elle soit, l'issue de l'enquête est inquiétante pour Oppenheimer.
Il voit régulièrement Hildegard baronne von Strachwitz, farouche opposante au régime qui le soutient et le met en garde. Hilde est également un personnage récurrent de la trilogie.

Au-delà de l'intrigue, ce qui est vraiment passionnant c'est la description du quotidien des Berlinois. Les alertes, le rationnement, les coupures d'eau et d'électricité, la peur des voisins, la désinformation… Les personnages en particulier Vogler sont nuancés.

Seul moment qui m'ait fait éclater de rire, la déclaration de Goebbels à Oppenheimer :
“ Jusqu'à la fin de cette enquête, je vous relève de votre appartenance au peuple juif.”

L'auteur s'est inspiré de journaux intimes pour reconstituer l'ambiance de la vie à Berlin. Très réussi, je vais d'ailleurs enchaîner avec le second volume de cette trilogie.


Challenge ABC 2019 - 2020
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (835) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2871 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}