Les filles de Salem

Un roman graphique tout d'abord très beau et agréable à lire. L'histoire tristement célèbre des "sorcières" de Salem, un mythe expliqué ici par la place difficile qu'occupent les femmes au sein de la société. Encore un peu d'actualité aujourd'hui ? Je recommande.

[MARS AU FEMININ] Les filles de Salem

Prostrée sur mon siège après la dernière page
Coup de poing au ventre
Coup de coeur en pleurs

Quelle absurdité
Quelle violence
Quelles images troublantes, quelles histoires...
L'histoire des filles de Salem est si tragique et si sombre, je n'en connaissais qu'une petite partie
Maintenant que j'ai vu cet acharnement, je comprends pourquoi la figure de la sorcière revient aujourd'hui sur le devant de la scène.
Je comprends pourquoi nous nous appelons "les filles des sorcières que vous n'avez pas pu brûler" .
[Salem village, 1692
Abigail Hobbs a 14 ans. Pas le moindre tracas à l'horizon. Mais elle a 14 ans. En devenant une femme, tout son être bascule dans un monde dur, violent et surtout... Terriblement misogyne]
.
Quand bien même l'histoire se déroule il y a fort fort longtemps, je n'ai pu m'empêcher de sentir mon ventre se tendre à chaque coup encaissé, mes tripes se serrer à chaque nouvelle injustice, et mon sang bouillir, page après page.

Peut-on prévoir le moment de bascule, le point de non-retour que franchit notre civilisation quand elle choisit la haine plutôt que la compréhension ? .
Le sous-titre "comment nous avons condamné nos enfants" est incroyablement fort : les mères ont condamné leurs filles et toutes les filles après elles ; condamnées à ne pas se révolter contre l'homme, à baisser les yeux, à accepter notre soumission.
Ces procès de Salem sont terribles, et le talent de Thomas Gilbert ne les rend que plus forts. Ils ont résonné en moi, m'ont bouleversée et, pour longtemps, m'accompagneront.
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