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EAN : 9782258148031
256 pages
Omnibus (22/02/2018)
3.39/5   9 notes
Résumé :
Les fautes, mais également les agacements devant les mots et formules qui polluent la langue française.
300 mots ou expressions fautives, agaçantes ou sources de confusion en 14 chapitres : S'exprimer, Penser, Mesurer le temps, Vivre, Savoir-vivre, Paraître, Soigner, Manger, Commercer, Travailler, Se divertir, Voyager, Politiquailler, Croire.
Que lire après Les 300 plus belles fautes à ne pas faireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un très joli recueil de fautes de français courantes dans lequel je suis persuadé qu'une majorité de lecteurs apprendra quelque chose ! L'auteur s'est efforcé d'en rendre la lecture en adoptant un ton souvent humoristique (mais qui m'a parfois irrité). Certaines notices sont maladroites ou trop imprécises, gageons qu'elles seront corrigées dans une prochaine édition.

Trouvant que la qualité de mon français se dégrade avec le temps qui passe, l'envie m'a pris de trouver l'un ou l'autre guide pour m'aider à m'améliorer. Paresseux comme toujours, je cherchais un ouvrage que je pourrais lire dans le train, sans trop d'efforts. J'ai choisi celui-ci un peu par hasard. Il est sorti récemment, en 2018, et sa structure est exactement celle que je cherchais.

J'y ai trouvé quelques surprises. Par exemple, j'ai appris que convenir, au sens de « s'accorder sur », se conjuguait avec l'auxiliaire être (« nous sommes convenus de nous revoir en décembre »). J'ai appris que « taux d'alcoolémie » était un pléonasme, de même que « tri sélectif » (j'aurais dû le trouver moi-même, celui-là). J'ai appris que « psychiatrique » pouvait qualifier un hôpital mais pas une maladie. Et connaissant maintenant l'étymologie de ces mots, j'emploierai à meilleur escient « jadis » et « naguère ».

Par contre, j'ai noté quelques maladresses. Par exemple, lorsque l'auteur explique que « dorénavant » a un sens négatif ou menaçant, et que « désormais » envisagerait l'avenir de façon plus positive, il donne comme exemple « Désormais, on ne nous verra plus ensemble », ce que je n'aurais pas qualifié d'avenir positif ! Je me suis aussi interrogé sur l'expression « feu Madame Henriette est morte », dans laquelle je vois un pléonasme. Certes, l'auteur explique juste avant que l'on ne dit pas « Monsieur X est mort », la qualité de « monsieur » ne se donnant que du vivant de la personne, sauf si l'on veut rappeler son titre, mais cela ne m'enlèvera pas un doute sur le caractère correct de « feu Madame Henriette est morte ».

Parfois aussi, il ne va pas assez loin. Par exemple, il note que, sous l'influence de l'anglais, le verbe « supporter » est souvent employé dans le sens de « soutenir » alors que l'étymologie indique que ce que l'on supporte est un « poids » pénible à supporter. J'approuve ! Employons plutôt « soutenir » ou « encourager ». Mais l'auteur ne parle pas des « supporters » (francisés en « supporteurs »). J'imagine qu'ils préféreraient ne pas être qualifiés de « souteneurs » ! On pourrait utiliser « partisans », mais la nuance serait différente.

À propos de l'influence croissante de l'anglais, je suis le premier à déplorer l'usage de mots à la mode comme le verbe « performer » ou même l'adjectif « attractif » auquel je préfère « attrayant ». Mais je ne chercherais pas à trouver un remplaçant à « design » ni à « vintage ». Et contrairement à l'auteur, je n'essayerais pas de faire passer « marcel » pour un synonyme de « tee-shirt », ces vêtements n'ayant pas la même coupe !

Je me suis également longuement interrogé sur l'expression « tentative d'attentat ». Avec beaucoup d'autres lettrés, l'auteur y voit un pléonasme car l'étymologie de « attentat » évoque une tentative (pour porter préjudice). On pourrait dire « projet d'attentat », mais pas « tentative d'attentat ». Mais cette analyse est trop rapide. En effet, depuis très longtemps, des définitions, entre autres juridiques, ne comportent pas le mot "tentative". Et quand bien même, personnellement, je ne vois pas de pléonasme dans "tentative d'attentat" car les deux tentatives ne sont pas au même niveau sémantique. Prenons un terroriste qui voudrait tenter de tuer un grand nombre de personnes. Son plan est d'utiliser une bombe à retardement. Il pose sa bombe, elle explose, on peut dire qu'il a commis un attentat. Mais il se pourrait qu'au moment où la bombe explose, le lieu soit désert. Dans ce cas, l'attentat a bien été commis (la bombe a explosé), mais il a échoué. Autre cas de figure, la police arrête le terroriste alors qu'il était en chemin pour déposer sa bombe. On dira alors que l'attentat a été déjoué; le terroriste a échoué dans sa tentative de commettre un attentat. Je dirais volontiers que sa « tentative d'attentat » a échoué. Dans « tenter de poser une bombe pour tenter de tuer une foule », les deux occurrences de « tenter » ne sont pas au même niveau sémantique, ce qui à mon sens permet d'éviter le pléonasme. Mais, pauvre mathématicien, qui suis-je pour juger ?

Bref, à la lecture de ce livre, on apprend des choses et on se pose des questions. C'est une lecture salutaire, je vous la conseille ! Je me permettrai encore d'afficher une certaine irritation face à l'humour de l'auteur: je salue ses efforts pour rendre la lecture divertissante, mais je me serais passé de plusieurs de ses moqueries politiques de café du commerce, qu'elles soient fondées ou pas.

Pour terminer, j'attire votre attention sur la rubrique « Dire, ne pas dire » que l'on trouve sur le site Web de l'Académie française. le succès de cette rubrique a poussé l'Académie a la publier en édition papier (4 volumes pour l'instant). Ce sera ma prochaine lecture dans ce domaine, merci Cécile pour le conseil !
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Ce livre est une vraie pépite de savoir : on apprend autant d'expressions de notre belle langue française que d'anecdotes diverses et variées ; et surtout, on apprend à bien les employer !
C'est une sorte de « Bible » qu'il faudrait faire lire à tous, et surtout à ceux qui emploient mal les mots.
Je reconnais que je ne sais peut être pas utiliser correctement toutes les expressions (et il y en a que je ne connaissais même pas !), je m'en suis bien rendue compte au fil des pages, mais je pense que je n'ai jamais trop fait mal aux oreilles de mes interlocuteurs !
En tous cas je retiendrai bien les emplois corrects de plusieurs expressions que j'utilise souvent… mais souvent mal !
Mais il en est quand même certains qu'on fait (presque) exprès de mal utiliser, ou du moins qu'on utilise même si on sait qu'elles sont incorrectes : « à l'insu de mon plein gré », « on est partis »…
J'ai beaucoup apprécié cette lecture car j'ai vraiment appris énormément.
L'organisation des chapitres est très bien pensée (par thèmes), et du coup on lit un peu comment on en a envie : prendre une page au hasard et lire un ou plusieurs paragraphes ou lire tout un chapitre…
Les petits pictogrammes à côté des expressions sont bien pensé, et on voit de suite à quelle catégorie appartient l'expression :
- si c'est une faute on aura une tête de mort. (Ex. : D'ici demain, soulever un lièvre, à très vite, aller au docteur, grève de la faim…)
- si l'expression est souvent mal utilisée ou avec des mots erronés. (Ex. : vivre au quotidien, crever en voiture, tri sélectif, je m'excuse…)
- ou alors simplement pour avoir une anecdote sur l'expression, pour savoir d'où elle vient notamment. (Ex. : mange ton assiette, la cerise sur le gâteau, l'oeil du cyclone…)
il y a aussi un très grand nombre d'expressions anglo-saxones recensées, et on se rend vraiment compte à quel point on maîtrise mal, nous français, la langue de Shakespeare comme celle de Molière, car il y a vraiment de très mauvais usages de tous ces mots qui sonnent peut être bien, surtout dans le monde du travail, mais peu en connaissent les bons usages…

Je remercie Babelio pour cette très bonne découverte, que je vais m'empresser de faire découvrir à mon entourage !

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C'est un ouvrage d'érudition d'un niveau bien au-dessus des publications faciles et attendues des fautes et confusions ordinaires. On y trouve plein de mots ou expressions fautives, agaçantes ou sources de méprises en 14 chapitres: s'exprimer, penser, mesurer le temps, vivre, savoir-vivre, paraître, soigner, manger, commercer, travailler, se divertir, voyager, politiquailler, croire.
Par exemple, j'ai été ravie d'y lire quelques lignes sur une erreur assez communément répandue et qui m'énerve: ceux qui abrègent "Monsieur" en Mr ! Monsieur s'abrège en M. / Mr = Mister !!! Ca, je le savais déjà, mais j'ai appris juste après que les qualités de "monsieur" ou "madame" ne se donnent qu'aux vivants. Ainsi, on ne dira pas "Madame X est morte" mais "X est morte" ... bon, j'avoue que ça me laisse perplexe.
Une autre énigme pour laquelle je n'ai jamais trouvé d'explication claire est "Autant pour moi / Au temps pour moi": c'est une formule d'excuse qui n'a rien à voir avec la quantité (autant). On apprendra que l'expression est d'origine militaire reprise dans les exercices de gymnastique et d'escrime. Il s'agit d'un commandement à soi-même pour revenir au temps initial avant de recommencer l'exercice mal exécuté: "Au temps pour moi".
Bref, on en apprend à chaque page sans que ce soit jamais barbant grâce au ton plein d'humour de l'auteur.
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Et pourtant tout partait bien...
En effet, je suis très intéressée par la langue française, le sens des mots et les erreurs que l'on commet habituellement sans s'en rendre compte, l'origine des mots et leur sens premier... Tout cela me plait beaucoup et j'étais très contente d'en apprendre d'avantage grâce à ce livre.
Et puis, je l'ai lu...
Alors, oui, l'auteur évoque tout un tas de fautes mais le premier quart sont des mots que l'on n'utilise jamais ou alors lorsque l'on travaille dans le domaine. Exemple : Workaholic, bitter, exergue...
Le deuxième quart sont des anglicismes où l'auteur, rétrograde, ne supporte aucun mot venu d'outre-manche ou d'outre-atlantique. Exemple : Fair-play, week-end, business...
Enfin, la grosse moitié restante sont des groupes de mots pléonasmiques. Exemple : Course contre la montre, une dune de sable, souhaiter des voeux...
Je ne remet pas en cause les erreurs qui sont véridiques mais l'écriture pompeuse de l'auteur, ses références d'un autre temps, cette impression de se faire "engueuler" à chaque paragraphe par le vieux professeur d'université qui a oublié que la langue évolue et qu'elle se mélange avec celles qu'elle côtoie, rendent se livre indigeste.
Alors oui il y a des erreurs qui en effet pourrait être éviter mais les interventions politiques voire une phrase limite raciste vers la fin m'ont choqué et me pousse à vous écrire, rare extrémité, éloignez-vous de ce livre.
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Notre langue française aussi riche que difficile regorge d'anecdotes et de fautes que nous pratiquons quotidiennement dans nous en rendre compte, tant cela est ancré dans nos habitudes linguistiques.
Alfred Gilder nous livre un petit aperçu des 300 plus belles fautes à ne pas faire.
A travers son ouvrage, l'auteur nous dévoile nos erreurs sur différents thèmes : s'exprimer, penser, mesurer le temps, vivre, savoir vivre, paraitre, soigner, manger, commercer, travailler, se divertir, bouger voyager, politicailler et croire.
J'ai beaucoup ri et souri en lisant les fautes qu'il ne faut pas faire, qui sont si évidentes lorsqu'on lit la raison mais qui le sont moins lorsque l'on parle.
Ce livre est un bel ouvrage, drôle, humoristique, qui nous remet dans le droit chemin de la langue française.
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critiques presse (1)
Lexpress
14 mars 2018
Alfred Gilder, membre de différentes commissions sur le langage, répertorie les 300 plus belles fautes à ne pas faire et autres extravagances à éviter.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le français s’est toujours enrichi des langues étrangères, il a su adopter, naturaliser, intégrer un nombre infini de termes venus de loin. Mais aujourd’hui, il n’est plus un titre de film américain qui soit traduit sur les affiches ; les publicités des sociétés françaises pour des produits français sont très souvent dotées de slogans en anglais. Ce n’est pas une colonisation, car les Etats-Unis ne nous demandent rien : c’est un sabordage, une paresse suicidaire, un funeste snobisme. « Snob », d’ailleurs, est une expression latine devenue un mot britannique adopté ensuite par la langue française !
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Les erreurs de langage sont comme les fautes de morale : il faut s’en repentir. Sans atteindre la sévérité de notre calviniste, ce livre distribue d’aimables reproches. Il dénonce les mots employés de travers, les locutions creuses et verbeuses, les clichés pénibles, les néologismes malvenus. Ce florilège navrant présente aussi un lot de barbos et de solos, selon l’ancienne expression, c’est-à-dire des barbarismes et des solécismes, des étymologies bousculées, des pléonasmes à la pelle, des oxymores incongrus, des tournures ambiguës, des janotismes grotesques. Il coule de source que sévissent erreurs ou abus de sens, contresens, non-sens, anglicismes furtifs, franglais rampant, prononciations inexactes, ponctuation défectueuse, pataquès, langue de bois en chêne massif et poli éthiquement correct.
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Le français est certes un champ de blé, où l’on peut moissonner les plus beaux et réguliers épis, ainsi que de magnifiques coquelicots sauvages et éphémères ; mais il est aussi un champ de bataille – et l’heure est grave.
Elle est grave, parce que les médias, les réseaux sociaux, la publicité ou les SMS malmènent, chaque jour un peu plus, les mots et les phrases. Les explications sont nombreuses, mais elles ne font pas une excuse : il faut aller vite, communiquer plutôt que s’exprimer, se plier aux exigences de simplicité des nouvelles relations sociales et au fonctionnement des outils mondiaux – qui vont jusqu’à renier les accents sur les lettres !
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Mais si la liberté est féconde, c’est parce que la règle est ferme. C’est par la contrainte, en effet, que l’on crée les conditions des embardées mystérieuses, des dérapages inspirés, des rébellions géniales. Parce que l’alexandrin s’est posé comme un corset autour de l’imagination des poètes, Hugo a pu révolutionner le théâtre et Baudelaire, les surréalistes, Ponge et Aragon sculpter des mélodies nouvelles. Oui, c’est en parlant bien le français aujourd’hui qu’on peut le penser mieux demain ; c’est en maîtrisant dans l’instant ses règles souvent complexes parfois tordues, que l’on peut ensuite bousculer les codes de la langue, et la réinventer.
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Quelle torture, mais quel délice que de lutter contre la pernicieuse grammaire et la perverse syntaxe. « Oh ! Quelle horrible vieille trompeuse ! » disait d’ailleurs Frédéric Nietzsche de la grammaire. De la dictée de Bernard Pivot, mythique et regrettée, jusqu’aux circonlocutions des définitions pour cruciverbistes, en passant par les jouissances de la contrepèterie, cet art de décaler les sons, la langue française est au-dessus de tout un champ magnétique, qui nous attire et nous fascine, qui indique le pôle de notre civilisation et dessine la rose des vents de notre culture.
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