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EAN : 9782359730982
288 pages
Ravet-Anceau (10/06/2010)
3.96/5   12 notes
Résumé :
Plusieurs meurtres sordides sont commis dans la région lilloise. Les victimes sont des femmes enceintes qui avaient décidé d'avorter. Sur les cadavres, l'assassin laisse des messages codés qui renvoient vers un tueur disparu depuis une dizaine d'années. Pourquoi cet individu recherché par Interpol réapparait-il dans le Nord ? Pierre-Arsène Leoni, commandant de la PJ de Lille, s'interroge. Il a l'impression que les messages lui sont personnellement destinés. Avec son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ne te fie pas au titre qui sent bon la comédie policière, l'inspecteur Dany Boon ne figure pas au générique (en partie parce que, depuis la disparition du grade en 1995, on ne croise plus d'inspecteurs de police – excepté chez certains auteurs de polar mal documentés, mais Piacentini n'en fait pas partie).
Le titre original, À feu et à sang, donne moins envie de rigoler, sauf si tu es pyromane et sociopathe.
Troisième volet des aventures de Pierre-Arsène Leoni, policier corse catapulté près du cercle polaire en la bonne ville de Lille. Très bon bouquin et un de mes préférés de la série. Très dense aussi.
On retrouve Leoni, sa fine équipe de la maréchaussée nordiste, sa chère et tendre enceinte jusqu'aux oreilles et son entourage corse qui remonte pour le coup très loin en arrière (RATTRAPÉ PAR SON PASSÉ, comme clame le bandeau agressif de la couverture).
Du côté des nouvelles têtes de cet opus, le premier qui vient à l'esprit est l'assassin de l'histoire. Il ne s'agit pas du colonel Moutarde avec le potjevleesch périmé dans la véranda, mais d'un tueur de femmes enceintes. Des meurtres, du feu, des allusions religieuses, des militants anti-avortement illuminés, une journaliste aux dents assez longues pour se prendre les pieds dedans, un Keyser Söze à gages aussi légendaire que fantômatique et même des directeurs de collection en goguette (je soupçonne le personnage de Maxime Guillon d'être un croisement entre Gilles Guillon et Maxime Gillio, qui furent tous deux à la tête des Polars en Nord).
De quoi se mettre sous la dent à profusion vu la masse d'éléments proposés dans ce roman. Si tu as peur de te sentier largué, pas de panique. L'intrigue et ses développements sont très bien construits, le propos est clair, idem les explications des tenants et aboutissants. Piacentini rime avec maîtrise et rigueur (du moins si l'on en croit le traité de poésie d'Yvain, chevalier au lion, petit pédestre et expert en rimes triples).


Ce que j'ai apprécié dans ce bouquin, c'est le sens de la retenue.
Des femmes enceintes assassinées, il serait facile de tirer à deux mains sur la corde sensible et de jouer la grande symphonie du pathos auprès du lecteur. Piacentini trouve le ton juste entre les caisses de tire-larmes sponsorisées par Kleenex et l'excès inverse, le traitement clinique désincarné en mode Les Experts.
Même chose concernant les meurtres, ou pour être plus précis le traitement des cadavres. le tueur emploie une méthode que même moi je désapprouve (c'est dire le niveau, quand on connaît mon amour pour le pal, l'écartèlement, la roue, le lavement au verre pilé…). D'aucuns auraient décrit par le menu l'état pas racontable des corps en trois pages dégoulinant de supplices et de tortures, une facilité récurrente dans le polar et le thriller pour susciter à moindres frais l'horreur du lecteur. Ici, pas de description gore interminable et surchargée. du court, de l'allusif, des faits stricts, et à l'arrivée une vraie horreur, grâce à cette économie de mots et d'effets. Même esprit que la fin du film Se7en : on ne voit pas le contenu de la boîte en carton, la force de la scène vient là.
Du noir, donc, mais pas que. C'est quelque chose que j'aime beaucoup chez Piacentini : tout n'est pas que mort, ténèbres, grisaille et lecture anxyogène. le roman s'offre des moments de légèreté, souvent centrés sur les personnages féminins. Je pense à la tendresse un peu rude de mémé Angèle ou à Monique l'improbable secrétaire péroxydée (scène d'anthologie !). Mention spéciale au fil narratif autour de la légiste et son latin loverrrrrr qui ne manque pas d'r. Cette enquête dans l'enquête prend par moments des allures d'aventure de Scooby-Doo avec ses visites de caves et de cimetières à la lampe torche. L'auteure parvient à alléger l'atmosphère globale grâce aux duettistes d'enquêteurs amateurs, tout en gardant un équilibre pour ne pas verser dans la pantalonnade.


Comme les autres titres de la série, Vendetta chez les Chtis repose sur ses personnages. C'est LE point que j'adore chez Piacentini, parce qu'elle ne se contente pas de suivre le manuel d'écriture.
Quand tu t'en tiens à la recette, chaque protagoniste a son caractère, son look, son passé, sa façon de s'exprimer, tatati, tatata. Les bons cuistots obtiennent un sans-faute au plan technique… mais… Il manque quelque chose, parce que les personnages ne sont jamais que ça : de la technique. Tu sens toujours quelque part la créature artificielle, le golem romanesque.
Et ce n'est pas qu'une question de réalisme ou d'authenticité. Tu peux mettre dans un personnage toutes les anecdotes que tu veux, tirées de la vie réelle, il aura l'air vrai mais il ne sonnera pas forcément juste.
La différence entre un bon et un excellent personnage (et donc entre un bon et un excellent auteur), c'est ce petit truc en plus, au-delà de la stricte construction littéraire. Piacentini ne met pas en scène des personnages, elle raconte des gens. Son truc à elle s'appelle l'humanité.
L'humanité coule assez de source chez les “gentils” pour ne pas s'appesantir dessus. On la retrouve aussi du Côté obscur. Les méchants ne sont pas juste des antagonistes présents pour des raisons narratives, ni des super vilains de foire agitant leur cape noire au rythme de leurs ricanements sardoniques. Des ordures, oui, mais avec une facette humaine, qui peut se manifester par des blessures qui les ont fait basculer du mauvais côté ou par l'hybris propre à notre espèce.
Derrière ces assassins qui font figure de méchants “officiels”, on trouve les pourritures de l'ombre, les vrais méchants : les puissants, les nantis, les institutions, les figures d'autorité qui n'assument pas leur rôle de garde-fou, les parents plus soucieux du qu'en dira-t-on que du bien-être de leurs gamins, tous ces gens qui font passer argent, pouvoir et orgueil avant le reste. le pire tueur en série est loin, très loin, d'atteindre leur score en matière de victimes.
Lien : https://unkapart.fr/vendetta..
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Dans ce troisième opus des aventures de Leoni, le commandant corse en poste à Lille, Elena Piacentini nous raconte plusieurs histoires pas toutes forcément liées les unes aux autres mais qui mettent en valeur nom seulement Leoni mais aussi et surtout son équipe de flics. Oui ici nous sommes bien dans un polar, on assiste d'ailleurs régulièrement à des briefings où chacun expose ses avancées ce qui permet au lecteur de ne pas se perdre et croyez-moi ce n'est pas plus mal car Elena tire plusieurs ficelles pour nous exposer une thématique soit d'actualité soit qui la touche. le titre est évocateur pour l'une d'entre elles : la vengeance. Celle-ci coule dans les veines de plusieurs personnages.
L'écrivaine prend un malin plaisir à désorienter son lectorat dans divers thèmes qu'elle souhaite dénoncer. Elle évoque ainsi pêlemêle des militants anti-IVG, les dessous de tapis de l'Etat, les centres de soins psychiatrique. Dense certes mais grâce à sa construction claire, on suit aisément le déroulement de tout cela même si elle brouille les pistes avec des récits parallèles.

L'une des forces d'Elena est de contrebalancer les quelques scènes de crime où le meurtrier s'est lâché pour apparemment faire passer un message, avec des moments plus tendres qui émanent souvent des personnages féminins à l'image de Marie la compagne de Leoni mais aussi et surtout de la célèbre mémé Angèle, la grand-mère, malheureusement moins présente dans cet épisode puisqu'elle est repartie sur son île. L'écrivaine peut et sait maltraiter ses personnages surtout son Pierre Arsène mais elle arrive toujours à lui proposer une bouée de sauvetage. Attention, on ne tombe jamais dans le mielleux, les sentiments sont là mais tout en pudeur en retenu. On s'attache très facilement à ses protagonistes y compris les plus vils. Rien n'est tout blanc ni tout noir, beaucoup ont des secrets familiaux. La famille que l'on retrouve au travers des victimes puisque le tueur s'attaque à des femmes enceintes.
Bien sûr, le commissaire tient le devant de la scène mais chaque personnage auxiliaire a le droit à son quart d'heure de gloire tout en faisant avancer l'intrigue. Dans chaque description de ceux-ci, on ressent l'humanité qui habite Elena. On a même le droit à l'introduction d'un playboy italien à l'accent chantant qui amène une légère note d'humour pour alléger les découvertes de sa compagne du moment.

Elena nous balade entre des endroits qu'elle apprécie : son lieu de vie actuel, ma bonne ville de Lille, mais aussi la Normandie, un de ses refuges et évidemment son Ile de Beauté natale à laquelle elle est viscéralement attachée, ponctuant ici ou là les dialogues de langue corse et faisant dire à son commandant en proie à un moment de doute : « Un Corse ne s'exile pas, il s'absente ».

Il est intéressant de lire cette série de 7 ouvrages dans l'ordre pour l'évolution des caractères récurrents, pas mon cas malheureusement car il a été compliqué de trouver cet exemplaire qui n'a pas été réimprimé et qui fait l'objet d'une spéculation abusive. On peut en effet le voir à des prix hallucinants mais avec de la patience, j'ai dégotté celui-ci à un prix plus que raisonnable.
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Un ouvrage qui traînait depuis longtemps dans ma liseuse - et qui aurait dû y rester mais qui m'a permis de valider la Corse du sud dans le challenge des département, l'auteur étant née à Bastia ! 

Sinon que dire, on y retrouve Pierre Antoine Leoni, dont la compagne Marie est enceinte de leur premier enfant, aux prises avec un supposé sérial killer qui 'attaque aux femmes allant avorter.

Une journaliste aux dents longues, une équipe de choc, des histoires confuses de barbouzeries, un légiste - remplaçant étrange  ... 

Bref à trop vouloir en mettre, la mayonnaise a eu beaucoup de mal à prendre et est restée très indigeste ! 

Je n'ai pas retrouvé le ton du Corse à Lille ... et je me suis ennuyée, espérant un ressort ... mais non ! 

Le volume suivant m'attend dans ma liseuse, je vais lui donner une dernière chance ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Après l'excellent polar que je venias de terminer « Nymphéas noirs », je me devais de lire un non moins très bon livre. Mon choix s'est porté sur Elena Piacentini dont je veux lire toutes les enquêtes de son excellent commandant corse, Pierre-Arsène Léoni, exilé chez les Chtis, à Lille. En avant pour « Vendettas chez les Chtis » et je n'ai pas été déçue. Toujours aussi bien écrit, une enquête haletante et des personnages fort sympathiques et attachants.
Pour avoir déjà lu certains livres qui viennent après celui-ci, je savais qu'un des personnages allait mourir. Quand et comment, je ne savais pas, mais j'avais le coeur serré de le savoir. C'est un peu bête de s'attacher aux personnages d'une fiction d'autant plus si ce sont des polars (la mort y est fréquente) mais c'est comme ça, et j'aime bien ! Elena Piacentini est une très bonne raconteuse d'histoire. J'aime la lire. Avec ses romans, bien que situés dans le nord de la France, la Corse n'est jamais bien loin avec Pierre-Arsène bien sûr mais aussi mémé Angèle qui l'a élevé et son ami d'enfance, Ange. C'est très plaisant.
Sinon, l'enquête du livre part à la recherche de Moloch, un tueur sans merci, qui a des comptes à régler et les humains qu'il tue ne sont que des éléments de message pour mettre en place sa vengeance. Se greffe à l'histoire principale un mystère qu'Eliane Ducatel, la légiste de l'équipe en congé sabatique, s'est mis en tête de résoudre, … peut-être à ses dépens.
Franchement, un très bon polar, que je vous recommande vivement.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Mais quel plaisir de retrouver notre "Corse à Lille" pour un troisième opus.
Un meurtrier aux motivations obscures qui s'attaque aux femmes enceintes, des crimes parsemés d'indices énigmatiques à connotation religieuse, des pistes qui mènent à un tueur à gages disparu depuis dix ans... Pour quelle raison l'assassin frappe-t-il dans le Nord ? inconsciemment, Pierre-Arsène Leoni, flic corse à la tête de la PJ lilloise, sent que le tueur s'adresse à lui. Pour le retrouver, il va devoir faire appel à ses amis d'enfance.
La plume d'Elena Piacentini est toujours aussi acérée et percutante. On aime à retrouver ses personnages récurrents, Léoni mais aussi la médecin légiste sans oublié Mémé Angèle, la grand mère que notre flic a ramené dans ses valises lors de sa mutation dans la capitale nordiste.
On peut dire qu'Elena Piacentini a trouvé son double dans le personnage de Pierre-Arsène Leoni. On retrouve ici le goût de l'auteur pour les intrigues complexes au dénouement inattendu.
Car ici assurément, entre Lille et l'île, flotte un parfum de vendetta.
Encore une enquête de Léoni à ne pas rater !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tu vis chacune de tes enquêtes comme un défi personnel. Une fois l’énigme résolue, tu semble enfin être en paix avec toi-même, peut-être même en paix avec les victimes. C’est à elles que tu rends des comptes, n’est-ce pas ?
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Dans son peignoir douillet, une tasse de café fumant à la main, Éliane Ducatel ne pouvait s’empêcher de songer au coup de fil de Leoni. La chanson napolitaine lui parvenant de la salle de bains lui arracha un sourire gourmand en même temps qu’elle titillait un encombrant sentiment de culpabilité. Elle décida d’en avoir le cœur net. Sur-le-champ. Éliane n’était pas du genre à tergiverser. Un simple coup de fil, quoi de plus anodin ? La voix de son ami et collègue lui parut aussi calme et posée qu’à l’accoutumée.
– Salut, André ! C’est Éliane, je voulais te faire un petit coucou et m’assurer que tu t’acclimatais bien aux rigueurs du climat du Nord.
– Pour ce qui est du temps, j’aurais beaucoup de choses à redire, mais pour le reste, je ne me plains pas.
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...Il glissa vers elle et se pencha comme pour lui donner un baiser. Un reflet argenté cisailla l'air. Une demi-seconde plus tard, elle était morte, une aiguille plantée dans le coeur. Sa main, à nouveau au repos le long de sa hanche, trembla imperceptiblement. Il se tendit pour obtenir une immobilité parfaite. Après une minute, il se mît à nouveau en mouvement. Moloch venait de tracer la première ligne sur sa toile, une ligne parfaite de laquelle dépendait toute l'harmonie de la composition finale. L'ivresse du contrôle était le seul sentiment qu'il s'autorisait...
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– Son nom de code aurait été Moloch. Je parle au conditionnel, car nous n’avons jamais eu la preuve concrète de son existence, aucun témoin direct, juste des histoires colportées par des truands, des trafiquants ou d’autres porte-flingues.
– Pourquoi Moloch ?
– Après avoir exécuté un contrat, il nettoyait toute trace éventuelle de son passage par le feu.
– Et vous avez pu recenser des crimes qui auraient été commis selon ce schéma ?
– J’enquête sur ce tueur fantôme depuis que j’ai flairé sa trace. Que voulez-vous ? C’est ma petite marotte ! Je traque un tigre à dents de sabre encore en activité, le mal sous sa forme la plus aboutie : l’homme. C’est que je suis un évolutionniste, moi !
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La première étape de son plan se déroulait sans accroc, la police se démenait en tous sens sans autre grain à moudre que des conjectures. Un autre que lui aurait éprouvé de la jubilation. Mais les émotions l’avaient déserté depuis trop longtemps. Moloch éprouvait ce que ressent un artisan devant la matérialisation de son ouvrage : la satisfaction du devoir accompli. À l’occasion, le travail pouvait même offrir d’agréables distractions : Christelle Gallois avait été une amante enthousiaste avant de devenir un cadavre digne d’être classé dans la catégorie de ses chefs-d’œuvre.
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Videos de Elena Piacentini (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elena Piacentini
« Dans les entrailles de l'Argentu, le temps s'écoulait à l'échelle géologique, notre perception s'en trouvait faussée. Par la cheminée de la première salle, que mon grand-père avait baptisée la "Clairière", le monde extérieur se rappela à nous. Au-dessus de nos têtes, l'orage sévissait avec une force égale. » Elena Piacentini, **Les Silences d'Ogliano**
Plus d'informations sur le roman : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/les-silences-dogliano
#Rentreedhiver #RL2022
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