Les maisons, ces fermes seules comme ça au milieu des mauvaises terres, ça vit d’une vie de grande personne.
Chapitre 5
Sa maladie c’était le rire. Y pouvait pas s’empêcher de rire et ça faisait plutôt mauvais effet dans cette maison. (...) , je vous dis, Saturnin rigolait. Ce corps-là, c’était du rire, rien de plus, ou, plutôt, ç’avait dû être du rire, du bon rire clair, parce qu’il fait bon, parce que le ciel est profond bleu, parce qu’il y a des gens comme ça qui voient la vie comme un verger de mai, et la fleur vole.
Chapitre 4
Cette femme-là – je l’ai appréciée par la suite – c’était du beurre sur notre vie moisie.
Chapitre 4
Quand c’est de finesse qu’il faut travailler, j’aime bien que le vent me flûte autour des oreilles.
Chapitre 4
Si je ne suis pas d’ici, en tout cas, c’est cette terre qui m’a fait, qui m’a fait, moi, ma façon de penser, et j’en suis fier. Pourquoi ? Faites ce que je fais, battez-vous avec elle que les bras vous en pètent et vous le verrez.
Chapitre 3
(...) dans le vrai fond, je suis de la terre, de celle-là comme Marigrate, lourde de blés, avec des cyprès contre des bastidettes, avec des touffes de chênes-verts, avec de l’herbe roussie de soleil et des ruisseaux vides où coule, à la place de l’eau, le bruit des charrettes, le parfum du thym et le rire des gardeuses de chèvres.
Chapitre 3
Crois-moi ; crois le vieux papa des familles qui sait quand même encore un peu se bouger dans la vie.
Chapitre 3
De réveiller ça, c’était un crime, surtout quand on sait que, dès l’œil ouvert, c’est pour voir sa triste vie.
Chapitre 3
Ça semblait comme le vent, la parole des arbres, des herbes, des montagnes et des ciels. Il me semblait que, sortie de sa bouche, cette voix lente partait dans la nuit, droit devant elle comme un trait et qu’elle dépassait le rond du monde. Ça avait la luisance d’une faux.
Chapitre 3
Et alors dans ce rêve que j’ai fait du poids du soleil, il me semble que je descends l’échelle.
Et je vois devant moi le fil blanc du chemin et je marche sur lui comme sur une corde tendue en prenant l’équilibre de mes bras ouverts.
Chapitre 2