**RETOUR DE LECTURE****
Un peu comme l'amour, les coups de coeur livresques surviennent sans crier gare, souvent à la lecture d'un livre qui ne présage en rien de sa préciosité et de sa magnificence. Toutefois, en ouvrant Un de Baumugnes de
Jean Giono d'une main assurée, j'étais certaine d'y trouver mon compte. Habituée à l'écriture de
Giono, c'est tout naturellement que j'ai lu ce roman, ayant en tête
Un roi sans divertissement et
Jean le Bleu que j'avais appréciés.
Or, rien ne pouvait me préparer à la lecture de ce récit court, mais si bouleversant. Dès les premières pages, j'ai été tenue en haleine par cette histoire, qui m'a fait passer par toutes les émotions possibles et qui m'a tiré une petite larme à la fin.
À mon sens, ce roman représente le mieux la posture de cet auteur prolétarien, dont l'écriture s'est révélée être une manière de transcender sa condition sociale et humaine.
En outre, lire du
Giono, c'est se prendre une claque. Ça vous ramène à l'essentiel, à la nature, à la simplicité, à l'entraide.
Dans Un de Baumugnes, le personnage principal vient en aide à Albin, qui est tombé amoureux d'Angèle, salie par Louis, qui en a fait sa prostituée. Toutefois, au malheur survient Archimède, un héros sans le vouloir, un homme qui a vécu et qui est sensible à la misère humaine ; un homme qui s'exprime comme il pense ; un homme qui avec son franc parler paysan vous saisit tout entier, vous empoigne le coeur et ne le lâche plus. Cette écriture authentique et sans fioritures témoigne de l'âme poétique de
Giono, à laquelle vous ne serez probablement pas insensible.
Ainsi, il m'a semblé traverser l'odyssée du malheur pour atteindre ce qui a de plus beau chez l'être humain : la fraternité et l'amour qui pansent les plus vilaines blessures. Alors, mesdames et messieurs, asseyez-vous, saisissez ce roman et laissez-vous entraîner jusque dans les hauteurs et les étoiles.