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sur 2643 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et si..et si.. et si..
Avec des si on mettrait Paris en bouteille dit le proverbe. On pourrait penser partir vers un ensemble d'élucubrations, de suppositions gratuites et dépourvues d'intérêt.

Il n'en est rien. Brigitte, la cinquantaine bien sonnée, rembobine le film de ce qu'elle a vécu vingt ans plus tôt, exactement le 22 juin 1999 dans la périphérie de Lyon.

On aurait pu penser que, à trente-sept et quarante ans, installés chacun dans des activités professionnelles choisies, qui les rendaient heureux, étant enfin en train de réaliser un rêve, celui de devenir propriétaires d'une maison à leur goût et pleine de promesses, parents comblés d'un charmant petit garçon, on aurait pu penser donc que la vie allait s'installer dans le bonheur et la satisfaction d'avoir réussi plein de belles et bonnes choses.

Brigitte re-déroule la suite des occasions ratées : tout part de l'achat, plein d'embûches mais abouti finalement, de cette « maison des Mercier » qui les remplit de rêves. Un frère qui ne sait plus où garer sa moto et - chic !- bénéficie du garage de ladite maison, un gamin à ne pas aller chercher à l'école puisqu'il doit dormir chez un copain, un coup de fil pas donné pour dispenser son père - Claude - de se déplacer, un passage obligé à la banque pour récupérer 300 euros oubliés sur le distributeur (300 euros !! Une vie pour 300 euros!!), un feu qui tarde à passer au rouge, une accélération sur la moto et ...l'impensable qui se produit.

Il manque un élément, le plus inacceptable, le plus choquant : cette moto japonaise Honda je ne sais quoi (pardon, je n'y connais rien et ne tiens pas à retenir cela!), moto de compétition qui peut monter à plus de 200km/heure, cette moto est interdite à la circulation sur route au Japon, utilisée exclusivement sur circuit de compétition. Mais est vendue, avec agrément on suppose et du Japon et de la France, pour une utilisation routière. du moins en 1999. Après combien de morts, de blessés ou d'handicapés à vie ?

La démarche de Brigitte Giraud est implacable, avec une précision de chirurgien, elle découpe cette fameuse journée du 22 juin au scalpel, passe en revue les faits, leur analyse, leur incidence. Un chirurgien doublé d'un enquêteur scrupuleux.

Et d'un être doué d'hypersensibilité, capable de ressentir les connexions secrètes entre les faits, les mots, les chiffres. Tout devient symbole, signe, connexion, prescription secrète. Quelle énergie a bien pu orchestrer tout cela, ce 22 juin 1999 ? Trop de hasards tuent le hasard.

Ce livre a reçu le Prix Goncourt en 2022, à mon avis, prix bien justifié.

Et on ne peut s'empêcher de se demander : que faisions-nous au juste le 22 juin 1999 vers 16h26 ?
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VIVRE VITE de Brigitte Giraud est un roman qui s'empreinte en nous, chuchote sa ritournelle « Si… si, si, si… », nous interroge sur ce fameux destin qui nous échappe et bouleverse nos vies.

« Je reviens sur la litanie des « si » qui m'a obsédée pendant toutes ses années. Et qui a fait de mon existence une réalité au conditionnel passé. »

La vie de l'autrice a été ravagée il y a 20 ans par la mort brutale de Claude, son mari, victime d'un accident de moto. de cette béance effroyable est né ce livre.
Je m'attendais à une histoire de deuil, de manque et de souffrance, et bien sûr, il y a tout ceci. On est d'autant plus touchés, que l'on connaît l'issue, on a mal de savoir que cet homme intensément vivant va mourir. Et pourtant que de joie, de musique, d'énergie, d'humour et d'amour dans ce texte !

Brigitte Giraud mène l'enquête, dresse la liste des événements qui ont conduit au drame, revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable.

« Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement », « Si mon grand-père ne s'était pas suicidé », « Si je n'avais pas visité cette maison », « Si je n'avais pas rendu service à mon frère », « Si Stephen King était mort le samedi 19 juin 1999 », « Si ce mardi matin avait été pluvieux »

23 chapitres courts, percutants, intenses, décortiquent dix années de vie d'un couple rock'n roll, la naissance d'un enfant et l'achat d'une maison dans laquelle Claude n'a jamais vécu. À cause de l'accident, ce jour de juin où il a accéléré sur une moto qui n'était pas la sienne, boulevard des Belges à Lyon. Peut-être influencé par Lou Reed (lui même inspiré par James Dean) qui avait écrit : « Vivre vite, mourir jeune » dans le livre qu'il lisait alors.
L'autrice nous entraîne dans son histoire, on la suit coeur battant. On sourit, on s'émeut, on s'enlarme, on fredonne, on court, on rénove l'appart, on écoute Dominique A dans la cuisine, on espère que ça n'arrivera pas, on se désole, on dit « merde, fait chier » (pardon).

« Je résume.
La maison, les clés, le garage, ma mère, mon frère, le Japon, Tadao Baba, la semaine de vacances, Hélène, mon service de presse. Ça commençait à faire un sacré bordel. »

On s'interroge : Entre le hasard et le « c'était écrit » (le fameux mektoub) : où se situent notre libre arbitre et notre prise sur l'existence ?

« Il n'y a rien à comprendre, chacun joue son rôle. Chacun bien à sa place dans la ville, en toute légitimité : le médecin, le notaire, l'instituteur, le pompier, le policier, le bibliothécaire, le banquier, le curé. Ça s'appelle une société. »

Un récit court, intime et universel. Pas d'esbroufe mais une sincérité désarmante. Un hymne à l'amour, à la vie, à Claude. J'ai été happée, émue, émerveillée par le talent de cette autrice que je découvre. Une lecture à la fois fracassante, heurtante, puissante et lumineuse. Qui m'a donné envie de vivre vite.
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Je dois dire que Vivre vite m'a réconcilié avec le Prix Goncourt. Prix qui m'a longtemps déçu (pas toujours).
Premier constat, on sent l'incompréhension, l'inacceptation de l'auteure face à un événement (dramatique) qu'elle n'a pu éviter. Et ce triste jeu qu'elle se prête à écrire, dans un style bien mené et pertinent, on en a tous fait l'expérience. Et si… Et si cet infime événement s'était mis en travers de l'inéluctable destin ? Un simple événement, voire un non-événement, un petit rien, une chose insignifiante qui aurait pu tout changer et qui aurait pu éviter le pire.
On imagine Brigitte Giraud écrire d'un trait ce livre poignant, tard la nuit. On sent que ces lignes sont déjà écrites quelque part en elle et qu'elle n'a plus qu'à les mettre sur papier. On l'imagine mettre par écrit ce qu'elle s'est mille fois représentée. On l'imagine absente lors de discussions entre amis à se refaire un film dont elle connaît la fin. Un petit rien qui aurait enrayé une machine qu'elle connaît trop bien. On l'imagine se réveiller d'un songe qu'elle fait en étant éveillé en se disant non tout ça n'était qu'un rêve, qu'une pensée, qu'un chemin différent qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais.
Les mots sont d'une grande émotion lorsqu'à travers le récit, elle lui parle, lui implorant de ne pas démarrer sa moto un peu comme si elle planait au-dessus de lui cherchant un moyen de le sortir de ce piège.
Et nous, simple lecteur qui connaissons la fin, sommes aussi accrochés à ces pages et on aimerait, nous aussi, que la fin ne soit pas celle annoncée. Or non, rien ne vient entraver la route de Claude en ce jour si tristement anodin. Alors nous aussi, nous ressentons l'effondrement qu'a pu vivre Brigitte durant toutes ces années.
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La fleur de l'âge, tout l'avenir et la beauté du monde étaient à leurs portés, à Brigitte et Claude. Elle, 36 ans, en plein lancement d'un nouveau roman. Lui, 41 ans, avec comme raison d'être la musique. Un petit garçon et l'achat d'une maison à l'extrémité de la ville rend le tableau encore plus beau.

La vie parfaite, jusqu'à ce fatidique 22 juin 1999, où Claude décide de prendre la moto de son beau-frère, une Honda 900 CBR Fireblade, une moto si puissance que les Japonais, eux-mêmes qui la construisent l'interdisent chez eux..

22 juin 1999, 16h25, au coin de la rue Félix-Jacquier et du boulevard des Belges à Lyon ; un feu rouge puis un démarrage en trombe et toute une vie, toute une famille tombe dans l'horreur.

Vingt ans se sont écoulés et Brigitte veut encore croire que l'accident qui a bouleversé sa vie aurait pu être évité. Avec des "si" Brigitte retrace l'histoire, les jours avant le drame. Selon elle, rien n'aurait pu arriver si elle n'avait pas acheté cette maison, si elle n'avait pas accepté de garder la moto de son frère..

Brigitte Giraud est une autrice qui était déjà dans mon coeur, mais encore plus quand elle publie un roman intime, où sa plume dépasse tout, où sa plume déborde d'émotion à chaque pages. On a beau savoir dès les premières pages comment cette histoire va se terminer, on se retrouve hypnotisé par le récit, par les "si" ; le lecteur se retrouve comme suspendu au bout d'un fil à vouloir aider Brigitte à affronter le pire.

Un roman complètement bouleversant, universel, puissant, lumineux malgré le sujet. Bref, j'aime cette femme et tout ce qu'elle nous présente à chaque sortie. Brigitte offre avec pudeur et beauté sa vie, sa propre lumière sur l'amour de sa vie parti beaucoup trop tôt !
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Après avoir trouvé le livre par hasard dans une librairie, je ne l'ai pas lâché. Il y a longtemps que je n'avais pas éprouvé le besoin d'éteindre l'ordinateur, la TV, en milieu de soirée pour lire.

Le deuil n'a pas de date de péremption, et le récit, rédigé 20 ans après en témoigne. le fait d'en parler, soit à des amis, soit à des inconnus, permet d'avoir un point de vue différent, un peu comme un miroir. Et il y a un moment où l'entourage oublie.

Ce récit, c'est aussi celui où tout va vite entre des points temporels fixes, l'heure de la sortie d'école, l'heure du train pour Paris ou pour Lyon, l'heure où l'appel sur un téléphone fixe coûte moins cher, l'heure où l'appel dérange le moins, le jour où l'on récupère les clés, la semaine de vacances, etc...

On ne prend plus le temps de parler, on oublie, on se dit que l'autre aura passé l'information ou que peut-être on aurait dû garder tel détail pour nous... La communication entre humains est une source inépuisable de "Et si".

Ça m'a presque amusée que Brigitte Giraud en veuille à Tadao Baba, l'ingénieur qui a construit la Honda 900 CBR Fireblade.

Pour conclure, si je devais mal résumer le récit, je pourrais dire "C'est l'histoire d'une moto qui tue un homme et d'une recherche de tous les univers parallèles où cela ne se produit pas."
Lien : https://zazaa.blogspot.com/2..
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Finalement, « vivre vite » est un grand roman d'amour, une ode à Claude, le mari trop tôt disparu de l'autrice à la suite d'un accident de moto survenu en 1999. Toute l'écriture transpire la passion, l'amour, les sentiments, la relation privilégiée, la vie si simple et pourtant éphémère que ce couple détenait avant que cette mort accidentelle ne survienne, comme un couperet séparant en deux la vie de Brigitte Giraud.

C'est en devant se séparer de la maison acquise juste avant le drame par le couple, et où ils allaient emménager, que l'autrice ressent le besoin de faire le point sur la mort de son mari. La boucle va se boucler, elle se remet seule dans les cartons, les souvenirs remontent, il faut passer à autre chose 20 ans après, mais surtout il faut écrire, comme une nouvelle urgence, les mots qui font mal, qui trottent dans la tête depuis cette date fatidique du 22 juin 1999. Décrire avec ses propres mots, son propre ressenti, la vie qui l'a quitté elle aussi ce jour-là, l'irrecevabilité de l'annonce de la mort de Claude. Il faut en finir avec ça, exorciser le terrible drame.

Lorsque l'intolérable se produit, fauchant à 40 ans à peine un motard, détruisant le quotidien de sa famille, il y a le déni, puis la volonté de savoir, d'expliquer, de trouver des coupables, d'attribuer la faute de toute cette tragédie à quelqu'un, même si c'est à soi ; c'est une nécessité vitale.

Alors Brigitte Giraud va retracer heure par heure la dernière journée de Claude, comme un policier aurait pu le faire pour découvrir comment l'accident est survenu, de façon quasi obsessionnelle. S'ensuivent des chapitres entiers de « et si… », relatant le concours de circonstances qui a mené au point de non retour. Si je n'étais pas aller à Paris, si j'avais appelé la veille au soir, si on n'avait pas eu les clés de la nouvelle maison, si mon frère n'avait pas laissé sa moto dans notre garage, si, si, si….Le destin de Claude et de sa famille aurait été différent.

Toutes les grandes catastrophes sont dues à un concours de circonstances, comme le naufrage du Titanic et ses plus de 1500 morts : si la météo avait été meilleure, si le capitaine Smith n'avait pas insisté pour maintenir une vitesse élevée, même la nuit, pour arriver à temps à New York, s'il y a avait eu assez de canaux de sauvetage pour le nombre de passagers embarqués, s'il y avait eu un compartiment étanche de plus, si les matelots à la radio avait tenu compte des alertes des autres paquebots sur la présence d'icebergs dans le coin, si le bateau le plus proche avait été plus près…

On a beau se dire que c'est le destin, impossible de ne pas se poser toutes ces interrogations, et de tenter d'y répondre, car l'inacceptable est ainsi fait, pour passer outre, il faut essayer de comprendre, d'envisager, c'est nécessaire pour continuer, se reconstruire.

Brigitte Giraud nous livre un récit émotionnel poignant, remarquable de sensibilité, de justesse, où suinte entre chaque mot, chaque phrase, l'amour qu'elle porte à Claude, l'homme de sa vie, le père de son fils. Un prix Goncourt 2022 bien mérité, ce livre ne laisse pas indifférent, il est superbement écrit, finement, avec des mots justes qui claquent. Brigitte Giraud est écrivain depuis longtemps, ce récit très personnel de son histoire confirme si besoin en était, son immense talent.
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Incroyable témoignage que j'ai trouvé juste et émouvant.
Brigitte Giraud nous livre le réel travail psychologique qu'elle a dû entreprendre pour faire face au décès brutal de son compagnon et père de son fils.
Elle décrypte une énième et dernière fois toutes les circonstances des derniers mois et semaines avant le drame et imagine les différents scénarios possibles qui auraient pu l'éviter. Avec des si... On referait le monde. C'est exactement ce qu'elle fait et ce qu'on fait tous d'une certaine manière.
Le sujet du deuil et de la perte de l'être aimé est traité sans état d'âme ni drama. J'aime le regard bienveillant qu'elle porte. Elle minimise en rien la difficulté et la longueur que représente cette période.
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A sa sortie, je l avais boudé. le sujet me touchait trop. Je ne voulais pas lire ce genre d histoire. Dans un troc livre, il a attiré mon attention dernièrement. Je me suis dit pourquoi pas, les premières lignes m interpellent. Je l.ai lu très rapidement. J ai été touché par la sincérité de sa plume, la.justesse de ces réflexions sur la famille, le couple, les amitiés. Cela résonne en moi.. j aime les " si", les conjectures, le suspens qui monte jusqu au dénouement que l on connaît dès le début. J ai senti cette boule dans ma gorge.
Ce livre est touchant. Son histoire est poignante.
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C'est l'histoire de Brigitte.
Le 22 juin 1999, elle perd son mari, Claude, dans un tragique accident de moto.
Si seulement...

Vivre vite est un roman qui m'a bouleversée.
Depuis la mort tragique de son époux il y a de nombreuses années, Brigitte Giraud n'aura de cesse de réinventer l'histoire, de bouleverser les circonstances et de conjurer le mauvais sort pour que l'instant terrible qui lui a volé son grand amour n'ait jamais lieu.
Avec pudeur, elle nous ouvre les portes de l'agonie qui est la sienne depuis cette perte tragique. C'est d'une puissance inouïe.
Après tant d'années, n'est-elle pas censée, à minima, avoir fait la paix avec les circonstances du drame et arrêter d'essayer de comprendre ? Pourtant, la colère semble encore très vive et nourrir chez son hôte une tristesse infinie.
J'ai été bouleversée par ce roman, par la force des mots, des émotions et par son auteur. Ce livre sonne comme un au-revoir à ce défunt mari qui la "hante" depuis trop longtemps.
Se remettons jamais un jour ?
Je souhaite que Brigitte trouve la paix et le courage de vivre à nouveau. Un livre sublime.
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Magnifique roman de Brigitte Giraud que je ne connaissais pas avant son Goncourt. Sur le papier, l'histoire n'a rien de vraiment attrayant pour moi : raconter la mort de son mari vingt ans après. Pourtant, rapidement, j'ai senti sa puissance.

Narrative tout d'abord : les sentiments (d'amour et de culpabilité principalement) de cette femme toujours endeuillée après vingt ans sont très forts.

Dans son introspection, ensuite.

Dans sa construction enfin, et surtout. Oui, le roman se forme en 26 chapitres autour de tous ces éléments qui auraient pu empêcher cette mort inévitable. À partir d'un élément, tout une histoire se recrée. Celle de la vie de cette femme en 1999, celle de la mort de cet homme (mais également de sa vie), et enfin celle d'une fin de siècle, avec ces questions : fin de la virilité toxique, culpabilité de l'indépendance d'une femme, ventes de véhicules dangereux à l'étranger quand on les interdit chez soi…

Dans son style. Épuré, mais poétique. Sobre et troublant.

Oui, ce livre mérite son Goncourt.
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